25/04/13

L’essai d’un des principaux candidats vaccins antipaludiques jugé décevant

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Il n’existe pas toujours de vaccin contre le paludisme Crédit image: Flickr/Gates Foundation

Lecture rapide

  • Avec le temps, le RTS,S, sérieux candidat vaccin contre le paludisme, ne protège plus contre la maladie
  • Une étude de suivi en phase II conclut que la protection est nulle après quatre ans
  • Selon un expert, les résultats d’une étude de phase III en cours fourniront des données plus définitives sur l’efficacité de ce vaccin.

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[NAIROBI] Une étude de suivi en phase II d’un candidat vaccin contre le paludisme révèle que son efficacité diminue avec le temps.
 
La candidat vaccin RTS,S a été dans un premier temps salué comme étant un succès, et les experts prévoyaient sa mise en circulation en 2015. Mais depuis lors, ses résultats s’avèrent mitigés, avec les résultats décevants d’un essai en phase III réalisé sur des nourrissons en novembre dernier.
 
Dans ce nouvel essai, les chercheurs du Programme de recherche KEMRI-Wellcome Trust basé au Kenya et à l’Université d’Oxford au Royaume-Uni, ont testé, au début de l’étude de suivi, l’innocuité et l’efficacité du RTS,S sur 447 enfants âgés de 5 à 17 mois, qui ont participé à une partie d’un essai antérieur en phase II. Au total, 320 parmi ces enfants ont été suivis pendant les quatre années de l’étude.
 
Les chercheurs ont constaté que l’efficacité du vaccin a diminué de 43,6 pour cent, la première année, à zéro, la quatrième année.
 
L’étude a également conclu que le RTS,S continue d’assurer environ 50 pour cent de protection contre le paludisme chez les jeunes enfants pendant une période de suivi de 6 à 15 mois.
 
Ally Olotu, chercheur principal à la KEMRI et investigateur principal de l’étude, affirme que la protection est inférieure chez les enfants qui sont plus exposés au paludisme par rapport à ceux qui y sont moins exposés. Cela peut être dû au fait qu’un risque élevé d’infection anéantit la protection conférée par le vaccin.
 
D’après lui, un plus large essai de phase III en cours fournira davantage de données définitives sur la façon dont le vaccin pourrait être utilisé.
 
« Les résultats de l’essai en phase III seront définitifs. Il s’agit d’une étude plus large impliquant plus de 16.000 enfants et la mesure de la protection apportée sera de ce fait beaucoup plus précise. En outre, il présentera les effets d’une dose « stimulante » que l’essai en phase II n’a pas utilisé et qui est administrée dans le but de renforcer la protection conférée par le vaccin dans le temps », explique-t-il. Les résultats sont attendus en 2014.
 
Elizabeth Juma, chef de de la Division de la lutte contre le paludisme au Ministère kényan de la santé, pense que le RTS,S n’est pas le meilleur candidat vaccin contre le paludisme, et que les recherches se poursuivent pour développer un vaccin mieux adapté.
 
« En Afrique sub-saharienne, nous sommes en quête d’un vaccin capable de protéger ceux qui souffrent le plus de cette maladie, à savoir les jeunes enfants ».
 
Selon l’OMS, en 2010, le paludisme a été la cause d’environ 660.000 décès en Afrique, principalement parmi les enfants.
 
Les résultats de cette étude ont été publiés le 21 mars dans le New England Journal of Medicine.

Lien vers le résumé de l’étude dans le NEJM

Cet article est une production de la rédaction Afrique subsaharienne de SciDev.Net.

Références

NEJM doi: 10.1056/NEJMoa1207564 (2013)