26/01/16

Le rôle de certaines cellules dans la prevention des maladies

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Crédit image: GMB Akash / Panos

Lecture rapide

  • Une étude a identifié des cellules spécialisées qui protègent contre les infections
  • Ces cellules vivent dans une large gamme de tissus et d'organes plutôt que dans le sang
  • Ces cellules peuvent aider à combattre les infections sur le lieu de l'entrée du virus

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[SYDNEY] Des chercheurs travaillant en Australie ont découvert un “processus moléculaire” pour créer de nouvelles cellules immunitaires qui pourraient aider à améliorer les vaccins et à lutter contre la propagation des maladies infectieuses telles que la grippe, le VIH, le paludisme et l'herpès.
 
La recherche a été menée à l'Institut Peter Doherty des maladies infectieuses et immunitaires, un projet commun de l'Université de Melbourne et de l'Hôpital Royal de Melbourne en Australie.
 
Les résultats ont été évalués par des pairs et publiés dans Immunity le 15 décembre 2015.
 
Sous la conduite de Laura Mackay et Francis Carbone, l'étude a identifié des cellules immunitaires spécialisées qui s’avèrent essentielles pour la protection contre les infections.
 
Ces cellules T mémoires vivent dans une large gamme de tissus et d'organes, dont la peau, les poumons, le cerveau, les reins, le foie, les glandes salivaires et les organes de reproduction plutôt que dans le sang.
 
 "Ces cellules constituent une première ligne de défense contre les maladies infectieuses. Elles sont particulièrement bien positionnées dans les tissus du corps aux endroits qui peuvent être la porte d’entrée d’agents pathogènes, et là, elles sont prêtes à combattre les infections. Par exemple, le parasite du paludisme se développe dans le foie. En concevant de nouveaux vaccins qui établissent dans le foie les populations de cellules T mémoires résidant dans les tissus, ces cellules seront en mesure de fournir plus rapidement, des réponses plus ciblées à l’endroit où se trouve l'agent pathogène", déclare Laura Mackay.

“Les vaccins contre la grippe pourraient devenir plus efficaces s’ils sont conçus pour déposer dans les poumons, où le virus se développe, des cellules T mémoires résidant dans les tissus”

Laura Mackay
Chercheur à l'Institut Peter Doherty

 
Les chercheurs ont étudié le comportement de ces cellules dans des modèles murins (également appelés modèles précliniques) en utilisant une variété de techniques de laboratoire, dont l'imagerie intravitale à deux photons ou l'imagerie des cellules en temps réel dans le corps.
 
Dans le cadre de leurs expériences, les chercheurs ont établi dans la peau des cellules T mémoires résidant dans les tissus; lesquelles ont ensuite été amenées à se disputer la peau avec les virus.
 
Ils ont noté l'élimination des virus aux endroits de la peau où les cellules T mémoires résidant dans les tissus étaient présentes.
 
Ils ont également pu déterminer les signaux moléculaires requis pour le développement et la survie de ces cellules dans les tissus.
 
"En apprenant à contrôler ces cellules, nous pouvons exploiter leur fonction de protection pour prévenir les maladies infectieuses" indique Laura MacKay qui ajoute que "cela pourrait apporter une orientation nouvelle dans la façon dont les vaccins sont créés pour les maladies infectieuses".
 
"Par exemple, pour bloquer la transmission des virus comme le VIH ou l'herpès, nous voulons susciter des réponses immunitaires dans la peau et les organes de reproduction. De même, les vaccins contre la grippe pourraient devenir plus efficaces s’ils sont conçus pour déposer également dans les poumons, où le virus se développe, des cellules T mémoires résidant dans les tissus. Des vaccins pourraient également être conçus pour établir des cellules T mémoires dans le foie pour protéger contre le paludisme", ajoute Laura Mackay.
 
La phase suivante de la recherche est en cours pour tester les moyens de transformer les cellules T dans le sang en cellules T mémoires destinés à être établis dans les tissus, et pour évaluer leur potentiel thérapeutique contre un large éventail d'agents pathogènes.

Références

Laura K. Mackay and others T-box Transcription Factors Combine with the Cytokines TGF-β and IL-15 to Control Tissue-Resident Memory T Cell Fate (Immunity, 15 December 2015)