06/03/12

Palu: une étude susceptible de déboucher sur des médicaments plus efficaces

Les tests élaborés pour l'étude pourraient permettre d’accélérer la recherche de médicaments bloquant la transmission du paludisme. Crédit image: Flickr/Somos Medicina

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Des chercheurs ont identifié les étapes du cycle de vie du parasite du paludisme ciblées par 50 médicaments actuels et expérimentaux, dans la première étude comparative de ce genre.

Les résultats pourraient permettre aux scientifiques d’accélérer l'identification des thérapies qui bloquent la transmission du paludisme.

Cette maladie infecte près de 250 000 personnes par an et en tue environ 800 000 — en majorité des enfants en Afrique –, et la résistance à un traitement clé, la combinaison thérapeutique à base d’artémisinine, (artemisinin combination therapy ou ACT), est en hausse.

La plupart des médicaments disponibles ciblent le parasite pendant la phase sanguine de son cycle de vie, parce que c’est à ce moment-là que les symptômes sont observés. Jusqu'à présent, on ne savait pas très bien comment les médicaments affectaient les autres stades de la vie du parasite, en particulier les stades hépatique et sexuel, quand le parasite s'installe dans le foie humain et se reproduit.

Les chercheurs ont élaboré des tests expérimentaux, ou dosages biologiques, pour évaluer l’action de ces médicaments à ces différents stades de vie chez trois espèces du parasite, à savoir le Plasmodium falciparum (le parasite humain le plus courant en Afrique), et deux modèles fréquemment testés sur des rongeurs, le P. berghei et le P. yoelii.

Leur étude publiée dans la revue PLoS Medicine du 21 février a aussi souligné que plusieurs composés ciblant le stade sanguin du parasite étaient également efficaces aux deux autres stades. Les chercheurs ont également constaté que la plupart des médicaments ciblant le P. falciparum s’avéraient efficaces dans le traitement d’une autre forme humaine très répandue du parasite, le P. vivax.

Cette étude permettra de concevoir des polythérapies plus efficaces, selon les auteurs, qui ont ajouté que des tests similaires pourraient être également mis au point pour accélérer l’analyse et le développement de médicaments contre d'autres agents pathogènes.

"Nous pouvons désormais examiner des milliers de médicaments en un jour", a déclaré l'auteur principal, Michael Delves, chercheur à l'Imperial College London, au Royaume-Uni.

"Espérons que cela permettra d'accélérer nos progrès. Si nous pouvons démontrer qu’un médicament traite les symptômes et qu'il peut bloquer la transmission, nous voulons le tester aussi rapidement que possible."

"Briser le cycle de transmission, c’est l'une des panacées que nous recherchons – et ça nous attend avec un vaccin à la clef", a indiqué Scott Filler, conseiller principal pour le paludisme auprès du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en Suisse.

David Guttery, expert en développement au stade sexuel, à l'Université de Nottingham, au Royaume-Uni, a affirmé que l’article "pourrait avoir une influence considérable sur le développement de futurs médicaments".

Lien vers l’article entier dans PLoS Medicine

Références

PLoS Medicine doi:10.1371/journal.pmed.1001169 (2012)