14/04/17

Grippe aviaire: une nouvelle souche virulente en Asie

A government veterinary worker
Crédit image: Panos

Lecture rapide

  • La FAO a ordonné une surveillance intensifiée du virus de la grippe aviaire
  • La souche H7N9 présente une pathogénicité élevée chez les volailles
  • Les marchés aux volailles vivantes sont la principale source de propagation du virus

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[MANILLE] Une nouvelle souche de grippe aviaire avec une forte pathogénicité chez les volailles et susceptible de causer la mort chez l'homme a refait surface en Chine, avec un potentiel de pandémie, suscitant des appels à une réponse rapide et complète afin de la contenir.
 
Jusqu'à récemment, le H7N9 avait montré une faible pathogénicité, ce qui signifie qu'il peut causer une maladie légère chez la volaille ou ne pas présenter de signes pathologiques.
 
Des données tirées de la province de Guangdong, en Chine, suggèrent cependant que la nouvelle souche a muté vers une pathogénicité élevée chez les volailles, tout en conservant sa capacité de causer de graves problèmes chez les humains.
 
Il s'agit d'un changement génétique qui pourrait entraîner une mortalité élevée pour les oiseaux dans les 48 heures après l'infection et causer des pertes économiques élevées pour les éleveurs et les commerçants de volailles.

“La Chine s'est engagée à intensifier la surveillance et les résultats sont attendus pour mieux évaluer l'épidémiologie et la propagation potentielle de ce nouveau virus hautement pathogène.”

Sophie Von Dobschuetz
FAO

Pendant ce temps, les cas humains du virus H7N9, détectés pour la première fois en Chine il y a quatre ans, augmentent depuis décembre 2016.
 
selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), un nouveau point en mars a révélé 20 cas humains dans huit provinces chinoises: Hunan, Jiangsu, Guangxi, Fujian, Guizhou, Chongqing, Shandong et le Zhejiang.
 
Dans sa dernière mise à jour (12 avril), la FAO a signalé 16 autres cas chez l'homme et deux chez les volatiles.
 
Comme auparavant, la plupart des patients ont fait état de visites de marchés aux volailles ou de contacts avec de la volaille infectée. Il n'y a cependant pas d'indication claire quant à une contamination des oiseaux sauvages par la nouvelle souche.
 
"La Chine a entrepris une surveillance renforcée et des résultats sont attendus pour mieux évaluer l'épidémiologie et la propagation potentielle de ce nouveau virus hautement pathogène", a déclaré à SciDev.Net Sophie Von Dobschuetz, responsable de la santé animale à la FAO.
 
"La FAO, par l'entremise de son bureau à Pékin, dialogue régulièrement avec le ministère de l'agriculture et fournit des recommandations pour la surveillance et le contrôle".
 
La souche H7N9 actuellement en circulation en Chine n'a pas été détectée dans les populations de volailles dans d'autres pays, a pour sa part déclaré Matthew Stone, directeur général adjoint de l'Organisation mondiale de la santé animale, à SciDev.Net.
 
"Cependant, ces pays (avec des élevages de volailles) restent à risque et doivent être vigilants pour une incursion potentielle du virus, sous une forme faible ou hautement pathogène", a ajouté Matthew Stone. "La surveillance constante de la volaille domestique ainsi que des oiseaux sauvages par les services vétérinaires nationaux est essentielle pour réduire les risques associés à la propagation du virus et protéger la santé des animaux et des humains, ainsi que les moyens de subsistance".
  
Selon Matthew Stone, les marchés aux volatiles vivants restent la principale source de propagation de virus chez les volailles et des volailles aux humains; par conséquent, les pays d'Asie du Sud-Est doivent mettre en place une surveillance ciblée et répandue pour détecter et répondre au virus.
 
Les mesures de prévention devraient inclure des tests de laboratoire, une hygiène accrue sur les marchés de volailles et la biosécurité à la ferme pour réduire l'exposition, estime-t-il.