01/11/17

Quand l’Afrique accueillera-t-elle la conférence mondiale des journalistes scientifiques ?

Africa map
Crédit image: Wikimedia

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[SAN FRANCISCO] Félicitations à la ville suisse de Lausanne pour sa candidature gagnante à l'organisation de la prochaine Conférence mondiale des journalistes scientifiques (WCSJ – World Conference of Science Journalists).
 
Les pays du monde en développement auraient eu du mal à faire une offre aussi bonne et on ne peut pas reprocher aux administrateurs de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques d'avoir préféré la candidature de Lausanne à l'offre concurrente de Montréal, une décision annoncée lors du WCSJ de San Francisco, ce mois-ci (26-30 octobre).
 
Après tout, la candidature de Lausanne était un consortium entre la Suisse, la France et l'Italie, soutenues par la Commission européenne et le CERN (Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire), le plus grand accélérateur de particules au monde.
 
Pourtant, ce sont les pays en développement qui profiteraient le plus d'une conférence mondiale dans leur arrière-cour – et la région qui en bénéficierait le plus est l'Afrique.
 
"En Afrique, le travail du journaliste scientifique n'est pas très développé", a déclaré Hilaire Diarra, rédacteur en chef de Maadou, une revue scientifique et technologique basée au Mali.
 
Il n'est pas surprenant, à cet égard, qu'il n'y ait pas eu d'offre en provenance de l'Afrique.
 
Après tout, combien cela coûterait-il au continent de rivaliser avec le clinquant et le glamour de Lausanne ou de Montréal ?
 
Mais peut-être que le processus lui-même doit être adapté.
 
La tenue de la conférence sur le continent donnerait un élan massif au journalisme scientifique local, mettant la science dans l'esprit des décideurs politiques et des rédacteurs de journaux dans des pays qui luttent contre le paludisme et le VIH et qui subissent les effets du changement climatique.
 
Curtis Brainard, le président sortant de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques, m'a dit : "Je peux vous dire que tous les membres du conseil d'administration sont très impatients de voir la conférence se dérouler en Afrique subsaharienne".
 
Pourtant, après 11 annonces des villes hôtes du WCSJ, pas une seule n'y a été organisée. L'annonce de Lausanne comme ville organisatrice de la prochaine édition porte le total d'éditions du WSCJ organisées à quatre pour l'Europe, deux pour l'Amérique du Nord, une pour l'Amérique latine, deux pour l'Asie et une pour le Moyen-Orient.
 
"La prochaine édition, après Lausanne, devrait revenir à l'Afrique parce que l'Afrique fait aussi partie de ce monde", a déclaré après l'annonce Columbus Mavhunga, le président de l'Association des journalistes zimbabwéens du secteur de la santé.
 
Le problème, selon le journaliste zimbabwéen, est que la plupart des pays africains auraient du mal à assumer le coût de la gestion d'un de ces événements par eux-mêmes.
 
Des pays comme l'Afrique du Sud, le Kenya et l'Ouganda ont des associations de journalistes scientifiques bien établies et une solution serait peut-être de leur permettre de présenter une offre conjointe.
 
Toute personne ayant vu la charismatique ministre sud-africaine des Sciences, Grace Naledi Mandisa Pandor s'exprimer n'aurait aucun doute sur l'impulsion qu'une candidature africaine pourrait avoir. SciDev.Net publiera dans les prochains jours une interview avec elle.
 
J'espère que pour 2021, la Fédération internationale des journalistes scientifiques décidera de faire venir la WCSJ dans une région où un journalisme scientifique de qualité peut vraiment sauver des vies.