13/03/14

Les chercheurs ivoiriens se lancent dans la recherche sur les TICs

Africa Mooc
Crédit image: Flickr/World Bank Photo Collection

Lecture rapide

  • Pendant longtemps, la recherche en Côte d'Ivoire a été presque exclusivement consacrée au secteur agricole
  • L'initiative du gouvernement ivoirien vise à stimuler le lancement de projets innovants dans le secteur des TICs, basés sur des connaissances endogènes
  • Elle a pour but d'encourager l'éducation de masse à travers les nouvelles technologies de l'information et de la communication.

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[ABIDJAN] Le ministère ivoirien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique entend désormais accorder une place de choix dans la recherche sur les nouveaux outils d'information et de communication. Ainsi, à travers le Programme d'appui Stratégique à la Recherche Scientifique en côte d'Ivoire (Pasres), un appel spécial à projets a été lancé à cet effet, à l’intention des chercheurs ivoiriens.
 
Cet appel à projets scientifiques sur les nouveaux outils d'information et de communication (TICs) est une première dans le secteur de la recherche en Côte d'Ivoire. Depuis l'indépendance du pays, en 1960, la priorité de la recherche a en effet été accordée au secteur agricole. 

"La volonté politique de la Côte d’Ivoire a été d’ériger l’agriculture comme une des priorités majeures pour son développement. Ainsi l’objectif de la recherche scientifique était de soutenir cette politique", a confié à Scidev.Net, M. Kouamé Brou, président du Conseil d'administration de l'Agence nationale d'appui au développement rural (Anader). 


Le responsable ivoirien note par ailleurs que c’est dans ce cadre que le Cnra (Centre National de Recherche Agronomique de Côte d'Ivoire) a été créé en 1998, suite à la dissolution de plusieurs structures de recherche (IDEFOR, IDESSA, CIRT), dans le but de mieux coordonner la recherche agronomique, afin d'obtenir de meilleurs résultats.
 
Selon lui, l’effort en grande partie orienté vers les produits d’exportation tels que le café, le cacao, l’huile de palme, le coprah et le bois, "a permis aussi d’avoir de bons résultats dans la diversification de l’agriculture ivoirienne."
 
En revanche, les projets de recherche scientifique suscités par le Pasres sont basés sur les ordinateurs portables, les tablettes, les smartphones, le cloud computing, etc.
 
Ils devront permettre d'accomplir des progrès sur les questions scientifiques et la formation, y compris la possibilité d'être intégrés dans les grandes et nouvelles approches de MOOCs (Massive Open Online Course – Cours gratuits en ligne ouverts à tous) , ainsi que l'analyse et la synthèse des données.
 
Selon le directeur exécutif du Pasres, Yaya Sangare, l’innovation pédagogique est devenue une priorité. "Nos Universités ont un déficit d’enseignants face au nombre grandissant d’étudiants. Les travaux de recherche devraient nous aider à utiliser au mieux de façon plus efficiente les MOOCs dans l’enseignement universitaire. Mais surtout, aider les enseignants à perfectionner leur formation."

Pour le directeur exécutif du Pasres, les MOOCs sont une nouvelle façon de partager le savoir. "Ce qui est vraiment nouveau avec les MOOCs, c’est la possibilité pour les étudiants d’échanger entre eux sur les forums et de créer ainsi un réseau qui leur servira de base de travail. Il ne s’agit pas que de cours filmés avec seulement un enseignant en plan fixe", a-t-il ajouté.

 
Philippe Ibitowa, enseignant-chercheur à l'Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, estime pour sa part que "pour partager efficacement le savoir, les scientifiques ivoiriens doivent s'approprier les outils technologiques modernes de sa diffusion."