04/08/17

Le financement des jeunes, condition essentielle du développement de l’Afrique

Young Innovator
Crédit image: Moses Michael-Phiri

Lecture rapide

  • Un Forum souligne la nécessité de financer la jeunesse pour soutenir l'innovation
  • À mesure que les jeunes mûrissent, ils pourraient innover davantage
  • Les gouvernements et le secteur privé ont été invités à contribuer

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[LILONGWE, MALAWI] Lors d'un forum régional, des experts ont souligné que l'utilisation de la science, de la technologie et de l'innovation par les jeunes est la clé de voûte du développement économique de l'Afrique et pour relever des défis tels que le chômage des jeunes.
 
Les experts de l'African Science Week, organisé en juin au Malawi, ont déclaré que pour que la science ait l'impact nécessaire, son financement doit être souple pour soutenir les jeunes innovateurs.
 
Le forum, qui a été accueilli par l'incubateur de technologie et de l'innovation du Malawi, mHub, a noté que même si les défis de financement restent, investir dans les mathématiques est essentiel pour développer une société scientifiquement alphabétisée.

“À mesure que leurs esprits scientifiques arrivent à maturité, les jeunes peuvent postuler et valider leurs idées.”

Rachel Sibande
mHub

Le forum a exhorté les gouvernements africains, les entreprises privées et les organisations non gouvernementales à contribuer à combler l'écart dans le financement des initiatives scientifiques.
 
Organisée par les acteurs scientifiques dans le cadre du Next Einstein Forum (NEF), une initiative de l'Institut africain des sciences mathématiques (AIMS), la réunion a rassemblé des experts de la Tanzanie, de la Zambie et du Zimbabwe pour discuter des meilleures pratiques pour attirer et retenir les jeunes, en particulier les filles et les femmes, dans les domaines scientifiques, selon Thierry Zomahoun, président d'AIMS et du NEF.
 
Rachel Sibande, experte en technologie du Malawi et fondatrice de mHub, a expliqué qu'en influençant les jeunes pour embrasser la science, ces derniers peuvent à leur tour utiliser plus rapidement de nouvelles technologies telles que les drones et l'Internet pour proposer des solutions innovantes que les communautés, en particulier les agriculteurs, peuvent utiliser pour stimuler la productivité et renforcer l'efficacité.
 
"À mesure que leurs esprits scientifiques mûrissent, les jeunes peuvent postuler et valider leurs idées dans la communauté", a déclaré Rachel Sibande.
 
Anthony Muyepa-Phiri, directeur général de la Commission nationale pour la science et la technologie, a noté pour sa part que les innovations des jeunes pouvaient révolutionner le continent africain.

"Les découvertes technologiques des jeunes qui s'intéressent au développement de jeux en utilisant des applications mobiles à base de matériaux de fortune et de codage, la programmation de materiel electronique et les médias numériques peuvent contribuer à trouver des solutions aux défis du quotidien", explique Anthony Muyepa-Phiri.
 
Pour démontrer l'impact critique de la science sur la société, un inventeur, Zack Salawe Mwale, 26 ans, a testé une cuiseuse à économie d'énergie, qui permet de cuisiner du nsima – un aliment local à base de maïs.
 
Il a expliqué que l'invention pourrait sauver les forêts parce que des millions d'Africains utilisent encore du bois de chauffage pour préparer des aliments.
 
"Il m'a fallu trois ans d'expérimentation et c'est seulement en 2015 que j'ai réalisé une percée. Aujourd'hui, sur simple commande SMS [service de messagerie courte] à partir d'un téléphone portable, mon produit permet de cuisiner du nsima", a déclaré Zack Salawe Mwale, qui a quitté l'Ecole polytechnique de l'université du Malawi, en 2012 et a poursuivi le projet de développement de la cuiseuse de nsima.
 
Cet article a été écrit par le desk anglophone SciDev.Net pour l'Afrique sub-saharienne.