06/12/17

Des innovations ciblant les ressources biologiques obtiennent des financements

Biological Waste
Crédit image: Panos

Lecture rapide

  • Onze projets en Afrique de l'Est ont reçu des fonds pour faciliter leur mise à l'échelle
  • Les projets devraient permettre aux scientifiques de créer des entreprises viables
  • Les gouvernements et les scientifiques devraient collaborer pour aider à adopter les innovations

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Onze initiatives innovantes en sciences biologiques conçues en Afrique de l'Est ont reçu une enveloppe de 6 millions de dollars (3,3 milliards de CFA) pour transformer leurs technologies en entreprises viables.
 
Sur les 11 projets, quatre viennent du Kenya, trois de l'Ouganda, trois de la Tanzanie et un du Rwanda. Le financement provient du programme Bio-resources Innovations Network for Eastern Africa Development (BioInnovate Africa), une initiative régionale soutenue par l'Agence suédoise de coopération internationale pour le développement.
 
Les innovations lauréates ont été annoncées lors d'un forum sur le développement d'une bioéconomie en Afrique de l'Est, au Rwanda, le mois dernier (3-4 novembre).
 
Le forum était organisé conjointement par le Conseil national pour la science et la technologie du Rwanda, le Centre international de physiologie et d'écologie des insectes et le programme BioInnovate Africa du Kenya.
 
Julius Ecuru, directeur du programme BioInnovate Africa, explique à SciDev.Net que les preuves de concept initiales ont été testées dans les laboratoires des universités locales et des instituts de recherche de la région et que les scientifiques veulent les essayer dans les conditions du marché et créer de nouvelles opportunités entrepreneuriales, en particulier pour les jeunes.

“L'Afrique a un avantage concurrentiel sur les autres continents pour ajouter de la valeur économique à ces ressources biologiques et mettre fin à la faim et à la malnutrition.”

Julius Ecuru
Programme BioInnovate Afrique

  
"Notre initiative de bioéconomie arrive à point nommé parce que plus de 75% de notre population vit dans les zones rurales et dépend directement des ressources végétales et animales locales", explique Julius Ecuru. "Si nous ne faisons rien maintenant, la pression démographique et l'expansion de plus de terres agricoles menaceront l'existence-même de ces ressources."
 
Selon Julius Ecuru, la région est riche en ressources biologiques, y compris les insectes et les micro-organismes. La bioéconomie aborde les questions économiques axées sur la recherche et le développement en biotechnologie.
 
BioInnovate Africa est présente dans six pays d'Afrique de l'Est : le Burundi, l'Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l'Ouganda.
 
Selon Julius Ecuru, les innovations et les technologies telles que le profilage génétique et le codage à barres de l'ADN pourraient aider à conserver les plantes et les animaux et à suivre le commerce illicite des espèces menacées.
 
"L'Afrique a un avantage concurrentiel sur les autres continents, pour ajouter de la valeur économique à ces ressources biologiques et mettre fin à la faim et à la malnutrition, et aussi créer des emplois à partir des industries basées sur la biologie", note encore Julius Ecuru.
 
Le directeur du programme BioInnovate Africa affirme que le financement aidera les scientifiques et les innovateurs à affiner leurs produits et processus, à tester la faisabilité technique et économique de leurs technologies, ainsi qu'à comprendre le marché des produits ou services en cours de développement.
 
"Ces technologies innovantes ont pour ambition d'introduire de nouveaux produits de meilleure qualité sur le marché. Il y a des initiatives qui introduisent de meilleurs procédés pour réduire les pertes de fruits après récolte", explique-t-il, citant d'autres innovations pour la gestion des insectes ravageurs qui détruisent les cultures, produisent des aliments nutritifs à partir d'insectes et des boissons à base de sorgho et de mil.
 
Musinguzi Muhsin, président du Uganda Nutrition Biotechnology Council, affirme pour sa part que le continent doit encourager les technologies qui ajouteront de la valeur aux ressources biologiques, améliorer la qualité nutritionnelle des aliments, améliorer les processus de production dans les industries, utiliser les déchets biologiques comme des matières premières de valeur et renforcer la compétitivité des industries locales sur le continent.
 
 "Cela aidera définitivement la région à atteindre certains des objectifs de développement durable tels que l'élimination de la faim et de la malnutrition et la promotion de l'industrialisation et de l'innovation", a noté Musinguzi Muhsin.
 
Le responsable ougandais exhorte les gouvernements et les scientifiques africains à travailler ensemble pour adopter des technologies qui utilisent des ressources biologiques renouvelables, terrestres et marines – telles que les cultures, poissons, animaux et micro-organismes – pour produire de la nourriture, des matériaux et de l'énergie.
 
Karoli Njau, vice-chancelier par intérim de l'Institut africain Nelson Mandela des sciences et de la technologie, en Tanzanie, qui est l'un des lauréats, a déclaré à SciDev.Net que la région souffrait du manque de solutions développées localement pour résoudre de manière adéquate les problèmes des déchets dans les secteurs agricole et industriel, citant le manque d'incitations pour convaincre les industries d'adopter des solutions technologiques pour la gestion de leurs déchets comme un autre problème.
 
"Notre option de récupération des ressources, qui traite de la gestion environnementale du traitement des déchets agricoles et des déchets biologiques dans la région, fournit cette incitation", explique Karoli Njau.
 
Il note que la technologie pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui contribuent au changement climatique, et son équipe et lui espèrent contribuer à l'avènement d'un environnement exempt de pollution industrielle.
 
Karoli Njau affirme que son équipe développera un modèle économique solide et engagera une entreprise régionale pour commercialiser son innovation en Afrique de l'Est.
 
Cet article a été rédigé par le desk Afrique anglophone de SciDev.Net.