26/03/15

Un Atlas des montagnes pour soutenir le développement

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Crédit image: SciDev.Net/ Rehab Abd Almohsen

Lecture rapide

  • Il identifie les problèmes des écosystèmes de montagne et y propose des solutions
  • Les montagnes sont des châteaux d’eau pour plusieurs villes d’Afrique
  • Un autre atlas est en préparation sur les ressources énergétiques du continent.

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[Le Caire] Des centaines d’images, de cartes détaillées et de données satellitaires des montagnes d’Afrique viennent d’être publiées dans des versions "avant et après".

L’objectif étant de donner aux décideurs une idée claire de certains problèmes, comme les glissements de terrain, les éruptions volcaniques, ou la fonte des glaciers.

L’Atlas des montagnes d’Afrique a été lancé à l’occasion de la 15e Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) organisée au Caire.

Il rassemble des données satellitaires issues de 53 pays et recense des exemples d’initiatives novatrices et fructueuses qui ont su mettre à profit les services écosystémiques fournis par les montagnes.

“Les montagnes sont des châteaux d'eau.”

Sam Kanyamlbwa, Directeur exécutif de l'Albertine Rift Conservation Society

L’atlas se présente sous la forme d’un livre d’images de 291 pages avec un volume de texte très limité.

Dans un entretien accordé à SciDev.Net, Ahmed AbdEIRehim, Chargé du programme régional au Centre pour l’environnement et le développement de la région arabe et de l’Europe (CEDARE), explique que "l’objectif visé est d’interpeller les décideurs politiques de manière visuelle".
 
L’Atlas compte 65 cartes, 73 images satellitaires, et environ 50 dessins.

"La totalité du contenu de l’Atlas n’est pas protégé par le droit d’auteur et son utilisation est gratuite", affirme Ahmed AbdEIRehim.
 
Ce dernier se dit convaincu de l’importance capitale de cet atlas pour les décideurs.

Car, l’ouvrage leur permettra de surveiller la croissance des villes et les conséquences de ce phénomène, les changements environnementaux et leur impact sur la faune et la flore, sans oublier de déterminer le rôle des changements climatiques dans ces évolutions.

L’objectif avoué de l’Atlas est d’attirer l’attention sur l’importance des montagnes qui sont des "châteaux d’eau" pour certaines des plus grandes métropoles africaines comme Marrakech au Maroc et Nairobi au Kenya.

Les montagnes constituent en même temps la source de plusieurs grands cours d’eau transfrontaliers comme le Nil.

Ce projet est le fruit de trois années d’efforts conjugués du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), de l’Union africaine, de la Direction du Développement et de la Coopération suisse, du gouvernement norvégien, de la Coopération autrichienne pour le Développement, de l’Institut des Etudes géologiques des États-Unis, de l’Université de Berne et de l’Albertine Rift Conservation Society.

Pour Sam Kanyamlbwa, Directeur exécutif de l’Albertine Rift Conservation Society, "les montagnes sont des châteaux d’eau ; elles rendent d’énormes services aux populations vivant sur leurs flancs et à leur pied".

Il explique à SciDev.Net en quoi l’étude et le suivi des changements permet d’obtenir des indications importantes.

"Si l’on prend par exemple l’évolution des hauts sommets d’Afrique comme le Kilimandjaro au cours des 30 dernières années, l’Atlas permet de voir de manière concrète le recul de ses glaciers".

Les images font ressortir la diminution, depuis 1880, de la glace recouvrant le sommet du Kilimandjaro, dont la superficie est passée de plus 40 kilomètres carrés à seulement 1,8 kilomètre carré de nos jours.

D’après l’Atlas, cette situation serait attribuable à la réduction du taux d’humidité présent dans l’air ; les changements climatiques à l’échelle mondiale n’influant qu’indirectement sur cette diminution.

Sam Kanyamlbwa se dit convaincu que "l’Atlas résume l’état de la connaissance sur les montagnes d’Afrique et constitue un outil efficace d’orientation des décideurs grâce à ses outils visuels", et promet de sensibiliser les décideurs lors de conférences et de grandes réunions comme la CMAE.

Outre la présentation de ces défis environnementaux, l’Atlas propose des solutions novatrices et recense quelques exemples de succès sur le continent.

La publication explique par ailleurs comment des innovations ou des interventions stratégiques ont permis d’améliorer les conditions de vie et la sécurité alimentaire dans certaines communautés montagnardes.

L’Atlas fait partie d’un projet de publication d’une série d’atlas sur les ressources naturelles du continent africain financé par le PNUE.

Le prochain recueil sera consacré aux ressources énergétiques africaines et son lancement est prévu en novembre 2015, à l’occasion de la conférence des Ministres africains de l’Energie, à Durban, en Afrique du Sud.

Cet article a été publié en version originale dans l’édition en arable de SciDev.Net (http://www.scidev.net/mena/environment/news/Launching-Atlas-Africa-mountains-support-development.html)