Par: Julien Chongwang
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Au-delà de la lutte contre le réchauffement climatique, cette option peut s’expliquer par le potentiel du continent africain en matière d’énergie renouvelable.
Selon les chiffres de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), le potentiel de l’Afrique en termes d’énergies renouvelables est ainsi estimé en 2012 à environ 1 844 térawattheures (TWh), soit 18 fois la production d’hydroélectricité du continent en 2009.
Cette évaluation prend en compte l’énergie hydroélectrique, l’énergie géothermique, l’énergie éolienne et l’énergie solaire.
Quant à l’énergie solaire, "elle est abondante et elle est mieux répartie sur l’ensemble du continent", constate ce rapport produit en 2014.
Quoi qu’il en soit, "soutenu par des politiques publiques adéquates et par la réduction continue des coûts de production, le solaire photovoltaïque pourrait jouer un rôle très important dans l’approvisionnement énergétique de l’Afrique d’ici 2030, avec des estimations comprises entre 15 GW et 62 GW", notent les auteurs de cette étude, citant un rapport conjoint EREC/Greenpeace, datant de 2010.
L’ennui c’est que pour l’instant, en dehors de l’énergie hydroélectrique, l’exploitation des autres formes d’énergie renouvelable est essentiellement effectuée par le secteur privé.
Faibles coûts d’exploitation
Parmi les facteurs qui expliquent cette situation, les différents acteurs pointent du doigt le fait que les énergies renouvelables sont perçues généralement comme étant chères.
En effet, elles se caractérisent par leurs coûts de développement et d’investissement très importants ; mais, qui sont compensés en quelque sorte par des coûts d’exploitation "très faibles".
Pour ne rien arranger, la rentabilité de tels projets n’est souvent retrouvée que sur une période de 15 à 20 ans, alors que dans le même temps, les énergies fossiles bénéficient de mécanismes de subvention qui masquent un coût réel beaucoup plus élevé.
“Un solide réseau de transmission électrique reliant l’est au sud permettrait de transporter de l’électricité propre et à faible coût depuis les régions où elle est produite en abondance vers les régions de forte demande.”
IRENA
Au Maroc, un nouveau cadre pour le déploiement de l’énergie renouvelable a été mis en place en 2010, avec comme objectif pour cette catégorie un total de 20% de l’énergie produite dans le pays d’ici 2020, soit 2 000 MW.
A l’échelle supranationale, la conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine a décidé en 2009 et en 2010 d’encourager le développement des énergies renouvelables sur le continent.
Projections
Le document ajoute que "la production électrique provenant de ces sources passerait de 28 GW en 2010 à 800 GW d’ici 2050, avec 245 GW générés à partir du solaire photovoltaïque, 242 GW de l’hydroélectricité, 94 GW de l’énergie solaire thermique à concentration, 69 GW de la biomasse et 8 GW de l’énergie géothermique".
Parmi les autres projets qui sous-tendent ce scénario, il y a la production d’’énergie propre à partir de sous-produits de l’industrie (Île Maurice), la production d’eau chaude à partir de l’énergie solaire (Afrique du Sud), la production du biogaz et des engrais à partir des déchets issus des abattoirs (Nigeria), la production de l’électricité par la combustion du bagasse (Kenya), ou encore des fourneaux améliorés (Niger et Mali) ; mais également des serres à énergie géothermique (Kenya)…
Tout cela en addition aux grands projets hydroélectriques arrêtés dans le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) (voir tableau).
Nom du projet | Localisation | Capacité |
---|---|---|
Projets d’énergie hydroélectrique Inga | RDC | 43,2 GW |
Grand barrage de la Renaissance | Ethiopie | 5,25 GW |
Projet des Gorges de Batoka |
Zambie Zimbabwe |
1,6 GW |
Projet Mphanda-Nkuwa | Mozambique | 1,5 GW |
Phase II du projet hydraulique des Hauts plateaux du Lesotho | Lesotho | 1,2 GW |
Projet Ruzizi III | Rwanda | 145 MW |
Kaleta II | Guinée | 117 MW |
Projet Sambangalou | Gambie | 64 MW |
Poursuite du développement des chutes du Rusumo | Tanzanie, Rwanda et Burundi | 61 MW |
Cet article appartient au Dossier spécial sur le déficit énergétique en Afrique.