Par: Amzath Fassassi
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Pour la commissaire de l’Union africaine à l’énergie, la résolution de la crise énergétique passe par l’intégration et la mobilisation des ressources.
Quelle est, à votre avis, la cause de la crise énergétique qui sévit actuellement dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne ?
Les autres causes de la crise sont, notamment l
e faible accès aux produits énergétiques modernes, à cause de l’insuffisance des sources d’approvisionnement, la hausse de la demande en raison d’une accélération de la croissance économique et de l’augmentation des besoins humains et la gestion inefficace des ressources disponibles, malgré l’énorme potentiel; la mauvaise situation économique et la rareté des financements, tant privés que publics, qui continuent de freiner la transition vers les technologies modernes, surtout celles des énergies renouvelables.En outre, la plupart des pays d’Afrique subsaharienne font face à de graves difficultés économiques, humaines, matérielles et institutionnelles.
Il est vrai que la demande des formes d’énergie modernes devrait augmenter, poussée par la croissance démographique et des ressources et des marchés inexploités, mais l’offre d’énergie ne peut pas répondre à la demande future qui ne va cesser de croître.
Il y a aussi la domination de la production classique d’énergie thermique et l’insuffisance de la production de formes d’énergie modernes freinent l’exploitation de plusieurs sources d’énergies renouvelables disponibles.
L’exploitation des ressources énergétiques du continent nécessite des connaissances techniques et d’énormes investissements pour la mise en œuvre de projets, des moyens qui font défaut pour le moment.
Que fait l’Union africaine pour aider les États membres à juguler la crise?
Le dialogue sur l’harmonisation et la coordination a déjà commencé au niveau des forums internationaux de haut niveau, notamment lors de la réunion de l’Initiative "Energie durable pour tous" en Afrique (SE4All), tenue à New York en mai 2015, le Forum de l’énergie de Vienne en Autriche, tenu juin 2015 et la Conférence sur le financement du développement du mois de juillet 2015 à Addis-Abeba. Le dialogue va se poursuivre à l’occasion du SAIREC, qui se tiendra au Cap au mois d’octobre, et lors de la COP21 prévue à Paris en décembre de cette année.
Marchés régionaux de l'énergie
“La mise en place de marchés sous-régionaux et régionaux d’énergie permettrait à l’Afrique de tirer pleinement avantage des abondantes ressources énergétiques du continent.”
Elham Ibrahim
Commissaire aux Infrastructures et à l’Energie – Union Africaine
Vous appelez sans cesse à la mise en place d’un marché africain de l’énergie. Concrètement, cela consiste en quoi ?
En fin de compte, quelle est la place de la recherche dans cette stratégie?
Comment l’Afrique peut-elle résoudre au mieux cette crise énergétique et tenir ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre?
En ce qui concerne les disparités sur le continent, comment expliquez-vous l’écart entre le Nord et le reste du continent ?
Disparités régionales
Les experts, dans leur majorité, attribuent la crise actuelle à la rareté des ressources financières. Cela signifie-t-il que nous ne sommes pas en mesure de mobiliser suffisamment de ressources pour alimenter nos pays ?
Où trouver les fonds pour financer les divers projets du secteur énergétique?
Quarante milliards de dollars d'investissements
La Commission de l’UA encourage les États membres dans la mobilisation des ressources locales publiques et privées et l’attraction des investissements privés étrangers. Dans cette optique, les pays doivent garantir le jeu de la concurrence sur des marchés basés sur une législation claire, le respect du droit commercial et de la transparence dans la passation des marchés. Les investisseurs ont également besoin de systèmes bancaires efficaces, d’une main-d’œuvre locale qualifiée et de parties prenantes du secteur public compétentes en matière de gestion des PPP.
Selon vous, comment l’Afrique peut-elle atteindre les objectifs de l’Initiative SE4All des Nations Unies pour l’accès universel aux énergies durables d’ici à 2030 ?
Plusieurs projets ont été conçus pour enrayer la crise énergétique qui sévit en Afrique, notamment le Gazoduc transsaharien ou gazoduc Nigal. Où en est-on avec son exécution ?
L’Afrique est certainement le continent le plus ensoleillé. Pourquoi n’en profitons-nous pas pour alimenter les pays africains en énergie solaire ? Quelle est la place des énergies renouvelables dans votre stratégie?
L’étude conclut que l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest peuvent fournir l’énergie à tous d’ici 2036, si le projet est exécuté intégralement. Elle recommande également de ne plus construire de nouvelles centrales à gaz et à pétrole et de mettre en place des marchés régionaux de l’énergie solaire en Afrique du Nord, dans la région du Sahel et en Afrique de l’Ouest. Vu les résultats encourageants de l’étude, la Commission de l’UA a demandé son extension pour couvrir les autres régions d’Afrique dans le cadre d’une seconde phase. Cette phase concerne l’analyse du rayonnement solaire et le potentiel des autres ressources énergétiques renouvelables du désert du Kalahari en Afrique australe et du désert d’Afar en Afrique de l’Est. L’étude traite aussi d’autres aspects importants comme les cadres réglementaires nécessaires, ainsi que les aspects économiques, environnementaux et sociaux, en plus des implications financières.