23/12/10

La Jordanie se prépare un avenir nucléaire

Le premier réacteur nucléaire jordanien sera construit près d'Amman, la capitale Crédit image: sha3teely.com

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[AMMAN] La Jordanie se prépare un avenir nucléaire avec l’annonce le 9 décembre du lancement en février 2011 de la construction de son premier réacteur de recherche et de formation.

Le Centre jordanien de Recherche nucléaire qui abritera ce réacteur, sera bâti sur le campus de l’Université des Sciences et Technologies de Jordanie, à environ 70 kilomètres au nord d’Amman.

Pour Nedal Xoubi, commissaire chargé du cycle du combustible nucléaire auprès de la Commission jordanienne à l’énergie atomique, le Réacteur jordanien de recherche et de formation sera bâti dans le centre, à un coût estimé à US$ 130 millions. Les fondations du bâtiment ont été réalisées le mois dernier (23 novembre).

"Le nouveau réacteur est l’une des pièces maîtresses des infrastructures nucléaires de la Jordanie, et une nouvelle génération d’ingénieurs et de physiciens nucléaires y sera formée", a-t-il expliqué.

Ce réacteur de cinq mégawatts est construit par un consortium sud-coréen, et servira à la production de radio-isotopes et à la formation, et devrait être entièrement opérationnel d’ici 2015.

Dans un deuxième temps, une centrale nucléaire à part entière sera construite, conformément au programme de réduction de la dépendance de la Jordanie à l’égard des carburants fossiles.

"[Notre objectif est de] transformer la Jordanie, importateur net d’énergie, en exportateur net d’électricité d’ici 2030, en offrant de l’énergie à faible coût pour soutenir une croissance économique durable dans le pays, et dessaler l’eau, un domaine où les besoins sont énormes", ajoute Khalid Tougan, président de la Commission jordanienne d’Energie atomique.

"La maîtrise de l’énergie nucléaire est d’une importance cruciale pour un pays comme la Jordanie qui importe 96 pour cent de son énergie, soit 20 pour cent de son produit intérieur brut et connaît de graves pénuries d’eau", a-t-il dit, en précisant que le royaume estime ses réserves d’oxyde d’uranium à environ 70.000 tonnes.

Mais pour Ahmad Al-Malabeh, professeur des sciences de la terre et de l’environnement à la Faculté des ressources naturelles et de l’environnement à l’Université hachémite, "un ambitieux projet nucléaire nécessite la mise en place d’un système fonctionnel de gestion des déchets radioactifs, pour éviter toute catastrophe environnementale".

Al-Malabeh estime que la Commission jordanienne d’Energie atomique aurait dû faire l’objet d’une étude de faisabilité économique pour une comparaison avec l’énergie solaire.

"Ils ont mis l’accent sur l’option nucléaire en raison de l’existence d’importantes réserves d’uranium, bien que la Jordanie soit située dans la ceinture solaire, excellente pour la production d’énergie solaire".

Pour Ahmad Alkofahi, Directeur exécutif de la Société jordanienne de l’environnement, " les sociétés environnementales [jordaniennes] ne sont pas contre le projet de réacteur nucléaire, mais il faut également lancer des projets similaires d’énergie solaire et d’énergie éolienne, au vu de leurs avantages environnementaux et économiques."