06/12/11

L’utilisation du bambou ‘pourrait aider à stopper la déforestation en Afrique’

L'utilisation du bambou pourrait aider à empêcher la déforestation Crédit image: Flickr/NatJLN

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[DURBAN] L’utilisation du bambou en charbon et comme bois de chauffe est encouragée en tant que source alternative d’énergie en Afrique, dans l’espoir qu’elle aidera à empêcher la déforestation croissante sur le continent.

Le Réseau international sur le bambou et le rotin (INBAR) a présenté ses travaux sur le développement de nouvelles technologies du charbon de bambou pour l’Afrique la semaine dernière (02 décembre), en marge de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 17) à Durban, en Afrique du Sud.

L’initiative est la première à transférer des technologies de charbon de bambou de la Chine à l’Afrique subsaharienne en vue de produire des biocarburants ‘verts’ à partir du bambou localement disponible. La plante est indigène à de nombreuses parties du continent.

Le projet est financé par l’Union européenne et le Fonds commun pour les produits de base (‘Common Fund for Commodities, en anglais) et vise à encourager l’utilisation du charbon de bambou et du bois de chauffe en lieu et place des arbres de la forêt, dont près de 80 pour cent de la population rurale en Afrique subsaharienne dépend pour le combustible.

Coosje Hoogendoorn, la directrice générale de l’INBAR, explique à SciDev.Net que US$ 2 millions ont été investis dans cette initiative sur quatre ans (2009-2013), avec des projets initiaux lancés en 2009 en Ethiopie et au Ghana.

Ces projets aident à former les gens dans la culture du bambou, les meilleures pratiques du bois de bambou et la production du charbon de bambou, et ont également pour objectif de mettre en place trois centres de technologies du charbon de bambou dans ces deux pays.

Pour Hoogendoorn, le défi à relever maintenant consiste à augmenter l’échelle de la technologie et à la propager à d’autres parties de l’Afrique.

"Nous avons 1700 agriculteurs qui gèrent désormais leur bambou pour la production d’énergie", a-t-elle dit. "Nous avons 42 très petites entreprises, comme des familles individuelles fabriquant du charbon à base de bambou, organisées en trois associations en Ethiopie et au Ghana, et avons identifié 350 familles qui utilisent des biocombustibles à base de bambou pour la cuisine".

Le bambou pousse rapidement, et sa coupe ne contribue donc pas à la déforestation. Il peut également servir comme puits de dioxyde de carbone, contribuant ainsi à l’atténuation des changements climatiques, selon un rapport publié par l’INBAR lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 16) à Cancun, au Mexique en décembre dernier.

La Chine est un leader mondial en matière de production et d’utilisation du charbon de bambou. Les partenaires chinois aident les africains à adapter les équipements tels que les fours à briques, les broyeurs et les machines à briquettes, ainsi qu’à créer des outils manuels pour la production du charbon de bambou et de briquettes.

"C’est une bonne collaboration Sud-Sud", affirme Hoogendoorn, qui ajoute que le projet "s’intéresse essentiellement aux espèces [de bambou] africaines".

"Compte tenu du fait qu’il y a beaucoup de bambou en Afrique et qu’il est indigène, nous pouvons nous appuyer sur cette base pour faire du bambou une alternative viable au charbon du bois de chauffe totalement non durable [utilisé] pour le moment".