22/02/11

Des déchets bio en briquettes combustibles pour sauver les arbres

Coal Maker (Charbon)
Le manque dʹénergies modernes et financièrement abordables fait du charbon de bois et du bois de chauffage les sources favorites de combustibles domestiques pour la cuisson. Crédit image: Flickr/CIFOR

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[KAMPALA] Une initiative ougandaise entend contribuer à la réduction du nombre dʹarbres abattus pour le chauffage en conditionnant des briquettes de charbon faites à partir de tiges de bananier et des déchets du maïs et dʹautres cultures.

Dʹaprès Maxwell Onapa, Secrétaire exécutif adjoint de lʹUganda National Council for Science and Technology (UNCST), ce projet, financé par lʹIslamic Development Bank (IDB), formera 600 agriculteurs de tout le pays à fabriquer des briquettes en utilisant des fours métalliques portables pouvant être déplacés dʹune ferme à lʹautre.

Selon lui, un manque de sources modernes dʹénergie et financièrement abordables, telles que le gaz, lʹélectricité et lʹénergie solaire, fait du charbon et du bois de chauffage les sources favorites de combustibles domestiques pour la cuisson, alors quʹils sont nuisibles pour lʹenvironnement en raison de la déforestation et de la dégradation des sols.

Ce four, qui nécessite deux personnes pour le faire fonctionner, prend environ 20 minutes pour transformer 6 à 8 kilogrammes of biomasse en 2 à 3 kg de poudre carbonisée.

Il sʹagit dʹun mélange contenant un agglomérant sous la forme dʹune pâte dʹamidon permettant de fabriquer des briquettes, en utilisant une extrudeuse à vis, qui peut fonctionner manuellement ou sous alimentation, par un moteur diesel ou électrique.

LʹUNCST est en train de mettre en œuvre ce projet en collaboration avec lʹUganda National Farmers Federation and the Appropriate Rural Technology Institute, en Ouganda.

Dʹaprès M. Onapa, "lʹintérêt que cette technologie a suscité chez [les] 90 participants de la formation pilote, ainsi que les leçons qui ont pu en être tirées, ont façonné la conception de ce projet". Lʹéquipe qui travaille sur ce projet vise à réunir 600 participants dans 20 des 112 circonscriptions ougandaises.

LʹIDB va financer 80 pour cent des coûts de formation et des équipements, de suivi et dʹévaluation, et elle partagera les coûts des recherches visant à développer des technologies de fabrication du charbon avec le gouvernement ougandais qui apportera les 20 pour cent restants.

Frank Muramuzi, Directeur général de la National Association of Professional Environmentalists, a signalé le fait que : "il est probable que ce projet ne soit pas durable car, sʹil nʹy a pas assez de déchets agricoles pour fabriquer les briquettes de charbon, les gens recommenceront à abattre des arbres".

Jane Nalunga, responsable en chef de la formation du National Organic Agricultural Movement de lʹOuganda, a cependant indiqué que la transformation des déchets agricoles en énergie allait appauvrir la nutrition des sols. Dʹaprès elle, ce projet devrait davantage chercher à former les agriculteurs à planter des arbres tels que le Pisonia, qui pourraient accroître les nutriments présents dans le sol tout en pouvant être également utilisés comme bois de chauffage.

Ce projet débutera dès que le ministère ougandais des Finances, de la Planification et du Développement économique aura signé un accord de subvention pour apporter une assistance technique à ce projet, avec lʹIDB.