12/09/16

Le jumelage des écoles permet de mieux former les vétérinaires

Veterinary in Africa 2
Crédit image: US Army Africa

Lecture rapide

  • L’OIE pense que le jumelage permet de former des vétérinaires à la hauteur des défis
  • Un guide pour le jumelage et des recommandations pour la formation ont été édités
  • Neuf programmes de jumelage sont déjà opérationnels et cinq autres sont en projet

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

Au lendemain de la quatrième conférence mondiale sur l’enseignement vétérinaire qui s’est tenue en juin 2016 à Bangkok (Thaïlande), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a relancé le programme de jumelage qu’elle a élaboré "afin d’aider les pays membres à atteindre le niveau d’exigence nécessaire au fonctionnement de services vétérinaires hautement compétents, par la dispense d’un enseignement de qualité".
 
Selon un communiqué de presse produit à cet effet, ce programme de jumelage entre les établissements d’enseignement vétérinaire a plusieurs objectifs.

“Une force de travail vétérinaire bien formée est la clé d’une évaluation des risques scientifiquement juste, d’un signalement crédible des maladies et d’une prestation efficace des services aux producteurs et aux consommateurs”

Monique Eloit
Directrice générale de l’OIE

 
A court ou moyen termes, il s’agit de "fournir aux futurs professionnels des connaissances indispensables pour assurer les services vétérinaires nationaux dans leurs composantes privées et publiques, en favorisant un enseignement vétérinaire de qualité."
 
A long terme, il est question de "créer davantage de centres d’excellence d’enseignement vétérinaire dans les zones géographiques qui sont actuellement sous-représentées et de parvenir à une meilleure répartition géographique des praticiens correctement formés sur la surface du globe, par le biais d’échanges entre enseignants et d’étudiants."
 
Ce programme, qui cherche en outre à mieux appréhender les limites de la formation initiale vétérinaire dans le monde, est aussi une occasion pour les établissements d’enseignement vétérinaire de moderniser leurs cursus de formation.
 
Par exemple, suite à un jumelage avec l’université du Minnesota aux Etats-Unis, Terdsak Yano de l’université Chiang Mai en Thaïlande a complètement remanié son cours sur les maladies porcines en l’organisant sur le principe de la classe inversée et de la pédagogie active afin d’insister davantage sur les maladies animales transfrontalières.
 
Selon les explications de l’OIE, la "classe inversée" consiste à donner aux étudiants des supports à lire et des vidéos à regarder avant le cours ; tandis que la pédagogie active renvoie à des activités qui exigent la participation et l’implication de l’étudiant.
 
De leur côté, "les professeurs de l’université du Minnesota ont été tellement impressionnés par l’approche de l’université Chiang Mai qu’ils ont ajouté dans leur cursus une activité de groupe sur la sécurité alimentaire, similaire à celle observée en Thaïlande, dans le but de favoriser la pensée critique lors des interactions entre les étudiants", indique le communiqué.
 

Nouveau guide

A ce jour, neuf jumelages fonctionnant suivant ce modèle sont déjà opérationnels à travers le monde tandis que cinq autres sont en projet.
 
L’OIE a d’ailleurs produit en mai 2016 un nouveau guide pour les jumelages dans l’enseignement vétérinaire, en vue d’encourager l’initiative.
 
Dans le même temps, le programme renforce le plaidoyer pour que la formation des vétérinaires et autres professionnels de la santé animale s’appuie sur deux documents mis sur pied par l’organisation.
 
Il s’agit d’une part des recommandations sur les compétences minimales attendues des jeunes diplômés en médecine vétérinaire et, d’autre part, des lignes directives pour un cursus de formation initiale vétérinaire.
 
L’élaboration de ces documents et la mise en place du programme de jumelage découlent de la vision de Monique Eloit, la directrice générale de l’OIE, selon laquelle "une force de travail vétérinaire bien formée est la clé d’une évaluation des risques scientifiquement juste, d’un signalement crédible des maladies et d’une prestation efficace des services aux producteurs et aux consommateurs".
 
Sauf que, constate malheureusement l’organisation, "dans de nombreux pays, la qualité de l’enseignement vétérinaire ne satisfait pas le niveau d’exigence nécessaire au fonctionnement de services vétérinaires hautement compétents".
 
D’où l’apparition de temps à autre de maladies comme la grippe aviaire ou de la peste porcine qui portent de sérieux coups aux activités des éleveurs.

Références

Le nouveau Guide de l'OIE pour les projets de jumelage dans l'enseignement vétérinaire est disponible en anglais à:  http://www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Support_to_OIE_Members/docs/pdf/VetEduTwinGuide_final2016.pdf