16/09/16

Faut-il privilégier l’enseignement technique en Afrique?

African Worker
Crédit image: Hongqi Zhang

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Deux camps s’opposent généralement quant au type d’enseignement approprié pour les contextes éducatifs en Afrique francophone: les partisans de l’enseignement général et ceux de l’enseignement technique et professionnel.
 
Les détracteurs de l’enseignement technique y voient une voie de garage pour les faillis du système d’enseignement général, tandis que ses partisans estiment qu’il est le meilleur moyen d’encourager l’innovation et de résorber la question du chômage.
 
Mais pour d’autres encore, le public ne croit simplement pas en l’idée-même de la spécialisation.
 
Nous vous proposons ici trois avis d’experts consultés par SciDev.Net. (1)

Debate Anne Therese


"Les étudiants, les parents, les enseignants-mêmes ne croient pas en une spécialisation dans l’enseignement professionnel et technique, explique-t-elle. C’est pourquoi nous encourageons une approche plus participative qui implique les familles, la société civile, etc., pour mieux comprendre les politiques qu’on est en train de promouvoir."

 
Bertrand Mbatchi, secrétaire général du Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (CAMES), met également en cause la communication, mais aussi l’orientation des apprenants.

Debate Mbatchi
 

"Je ne pense pas que la situation soit tellement liée à l’insuffisance des structures d’enseignement technique et professionnel, parce qu’il y a des pays où ce problème d’infrastructures ne se pose pas et où très peu vont dans le secteur professionnel. C’est un problème de communication, d’appropriation, de sensibilisation. Il faudrait qu’on puisse démontrer aux jeunes qu’en apprenant un métier tout de suite, ils ont la possibilité d’être libres et de rendre libres leurs familles."

Pour sa part, Cheikh Bécaye Gaye, directeur général de la Recherche au ministère sénégalais de l'Enseignement Supérieur, met l’accent sur la spécialisation dès le bas âge.
 
Debate Cheikh Bécaye Gaye

"En général, à peu près 70% des bacheliers sont issus des séries littéraires et c’est donc difficile, au niveau de l’enseignement supérieur, de vouloir réorienter ces bacheliers. Cependant, au niveau du Sénégal, de grands efforts sont en train d’être faits. Souvent, il y a ce mythe que les matières scientifiques sont difficiles. Je crois donc qu’il y a un gros effort à faire au niveau dès le bas âge, dans l’enseignement de base, dans les collèges et lycées, pour ensuite embrayer sur l’enseignement supérieur."

 
Toutefois, l’enseignement technique et professionnel, pour aussi attractif que paraisse le concept, est exigeant et requiert des moyens financiers et humains conséquents, que n’ont souvent pas les Etats africains de l’espace francophone.
 
Comme on le voit, les experts sont plutôt partagés sur la question de l’orientation dans l’enseignement en Afrique francophone, notamment la pertinence de l’enseignement technique et professionnel.
 
Qu'en est-il de vous? Que vous soyez enseignant, élève, étudiant, parent d’élève ou décideur politique, cotre avis compte.
 
L’enseignement technique et professionnel constitue-t-il un remède à la crise des systèmes éducatifs en Afrique francophone? Comment expliquer l’échec des systèmes éducatifs dans la région? L’enseignement technique et la formation professionnelle sont-ils faciles d’accès dans votre pays? Les programmes de formation sont-ils adaptés? Les contextes socio-économiques s’y prêtent-ils?
 
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Références

(1) Propos recueillis par Julien Chongwang.