13/09/17

L’écart entre les genres se creuse dans les disciplines scientifiques

Stem Africa Article
Crédit image: Hongqi Zhang

Lecture rapide

  • Les filles ont tendance à quitter les programmes scientifiques dans le supérieur
  • Les taux d'attrition élevés sont attribuables aux normes sociales et sexospécifiques
  • Les filles plus performantes que les garçons dans les pays arabes

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[BANGKOK] Malgré les progrès majeurs dans l'autonomisation des femmes et l'égalité des genres au cours du dernier demi-siècle, il subsiste un écart notable dans les domaines de la science, de la technologie, des mathématiques et de l'ingénierie (STIM), selon un rapport de l'UNESCO.
 
Le rapport estime que seules 17 femmes ont remporté un prix Nobel de physique, de chimie ou de médecine depuis Marie Curie, en 1903. En comparaison, il y a eu 572 lauréats masculins du prix Nobel pendant cette période.
 
À l'échelle planétaire, seulement 28% des chercheurs sont des femmes, note le document, présenté lors de la conférence STIM à Bangkok, le mois dernier (28-30 août).

“De telles inégalités profondes sont le résultat d'un large éventail de facteurs, à commencer par les normes sociales, culturelles et sexospécifiques.”

Irina Bokova
DG – UNESCO

La directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a déclaré que "de telles inégalités profondes sont le résultat d'un large éventail de facteurs, à commencer par les normes sociales, culturelles et sexospécifiques qui influencent la façon dont les filles et les garçons sont élevés, comment ils interagissent avec la famille, les amis, les enseignants et la communauté au sens large, autant de facteurs qui façonnent leur identité, leur comportement et leurs choix".
 
Irina Bokova a déclaré que dans de nombreux pays, l'évolution des filles est ralentie par la discrimination, les contraintes, les normes sociales et les attentes qui influent sur la qualité de l'enseignement qu'elles reçoivent et sur les sujets qu'elles étudient, ce qui a probablement contribué à déterminer pourquoi les filles semblent s'intéresser aux disciplines STIM, en particulier entre le début et la fin de l'adolescence.
 
La conférence, qui a fourni un aperçu global des inconvénients auxquels les filles sont confrontées dans les disciplines et carrières STIM, a appris que les écarts entre les genres deviennent plus prononcés dans l'enseignement supérieur.
 
Les femmes ne représentent que 35% des étudiants inscrits dans des domaines liés aux STIM. L'effectif des femmes est particulièrement faible en TIC (3%), en sciences naturelles, mathématiques et statistiques (5%) et en ingénierie, conception/fabrication et construction (8%).
 
Le rapport de l'UNESCO montre également que, du fait de la faible implication des femmes dans les STIM, les taux d'attrition sont élevés. Les femmes quittent les disciplines STIM en nombre disproportionné, tandis que dans le cadre d'études supérieures ou du travail professionnel, elles poursuivent d'autres carrières.
 
Le rapport a également mis en évidence d'importantes variations régionales et nationales dans les performances scientifiques. Par exemple, il a souligné que la plus grande différence de score en faveur des garçons a été enregistrée en République de Corée (11 points), avec un modèle similaire dans d'autres pays d'Asie et d'Europe.
 
Fait intéressant, la plus grande différence en faveur des filles a été enregistrée en Arabie Saoudite (79 points), avec un schéma similaire observé dans d'autres pays arabes.
 
Les auteurs n'ont pas été en mesure de fournir une explication définitive, mais ils ont noté une tendance similaire dans les disciplines extra-STIM, avec de meilleures performances chez les femmes, comparativement aux hommes.
 
Une interprétation possible pourrait être que les environnements d'apprentissage uniquement réservés dans la région à un seul sexe permettent aux filles de passer plus de temps pour l'interaction avec les enseignants.
 
La Malaisie, citée comme un pays modèle qui a atteint la parité dans les STIM, avec 57% de diplômes scientifiques détenus par des femmes, s'est associée à l'UNESCO, pour partager son expertise en la matière avec d'autres pays du Sud – en particulier le Cambodge, le Vietnam, le Kenya et le Nigéria.
 
Tan Sri Khair Bin Mohamad, directeur général de l'éducation au ministère malaisien de l'Education, a déclaré que l'amélioration des résultats devrait comprendre des mesures spécifiques dans l'enseignement des STIM, telles que le renforcement des capacités du corps enseignant, l'encouragement des filles à choisir des disciplines relevant des STIM, l'élaboration des lignes directrices contextuelles sensibles au genre dans les programmes d'études, une législation assurant la promotion de l'égalité des genres et des mesures spécifiques pour la promotion de la femme.
  
Cet article été rédigé par le bureau Asie-Pacifique de SciDev.Net.

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