02/04/18

Lancement d’une revue dédiée à la recherche en Afrique

NEF - SA
Lancement du African Scientific, une revue pour mettre en valeur la recherche africaine Crédit image: Elsevier

Lecture rapide

  • Les chercheurs africains font face à une insuffisance de plateformes pour publier leurs recherches
  • Une revue scientifique en libre accès pour présenter la recherche africaine a été lancée
  • Selon un expert, il faudrait investir davantage dans le lancement de nouvelles revues panafricaines

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[KIGALI, RWANDA] Une nouvelle revue scientifique inter et multidisciplinaire à accès ouvert, le Scientific African, a été lancée pour mettre en valeur présenter les résultats de la recherche en Afrique.
 
Lancée en marge du Next Einstein Forum (NEF) au Rwanda, la semaine dernière (26-28 mars), la revue a pour but d'offrir aux chercheurs et aux scientifiques africains la possibilité de publier et de présenter leurs travaux de recherche.
 
Selon Benjamin Gyampoh, son rédacteur en chef, elle se propose d'améliorer l'accès aux chercheurs et scientifiques africains confrontés pour une grande part à des difficultés liées à la publication et à la mise en valeur de leurs travaux de recherche.

“Cette revue présentera des recherches sur l'Afrique, par des Africains qui trouvent des solutions locales aux problèmes locaux.”

Ron Mobed, Elsevier

Le premier numéro de la revue scientifique multidisciplinaire devrait sortir au cours du dernier trimestre de cette année. S'exprimant lors du lancement de la revue, Benjamin Gyampoh a déclaré que la revue contribuera à renforcer les capacités scientifiques en Afrique et à accroître l'accès à la recherche produite par les Africains.
 
L'Afrique, selon Benjamin Gyampoh, a des débouchés insuffisants pour mettre en valeur ses travaux de recherche, tandis que les décideurs du continent s'intéressent de plus en plus aux publications, d'où la nécessité de relier la recherche à la politique pour prendre de bonnes décisions et opérer des choix éclairés.
 
La revue sera publiée par Elsevier, l'un des plus grands éditeurs de littérature scientifique à l'échelle mondiale, pour le compte du NEF, à un coût subventionné.
 
"Ce sera une revue en libre accès qui vise à fournir une plate-forme moderne pour la publication de la recherche panafricaine, avec un accent particulier sur la recherche soutenant l'Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable", a poursuivi Benjamin Gyampoh.
 
Selon lui, la revue sera une publication trimestrielle avec des frais d'édition subventionnés et modérés pour les auteurs, mais dédiée à l'excellence et à une recherche de haute qualité.
 
"Cette initiative prévoit également une formation pour le compte des auteurs et un programme de renforcement des capacités", a déclaré Benjamin Gyampoh, ajoutant qu'une enquête sur le monde des chercheurs en Afrique sera réalisée pour aider à un examen équilibré du point de vue des genres, rigoureux et transparent, par les pairs, pour produire une recherche de haute qualité.
 
Le président de NEF et directeur général de l'Institut africain des sciences mathématiques, Thierry Zomahoun, a quant à lui déclaré que la revue contribuera à mettre en avant le programme du NEF visant à promouvoir l'excellence scientifique et les partenariats en Afrique.
 
Dans une interview à SciDev.Net, Ron Mobed, directeur général d'Elsevier, a déclaré que les résultats de la recherche scientifique en Afrique ont énormément augmenté au cours des cinq dernières années, avec une croissance d'environ 10%.
 
Même si la qualité de la recherche scientifique en Afrique augmente également, cette proportion par rapport à la population du continent reste faible, a-t-il cependant noté.
 
"Cette revue présentera des recherches sur l'Afrique par des Africains qui trouvent des solutions locales aux problèmes locaux", explique encore Ron Mobed. Il note que le fait que la revue soit une propriété du NEF, qui dispose d'un solide réseau de scientifiques africains, est un bon indicateur de sa durabilité potentielle.
 
Getrude Ngabirano, secrétaire exécutive de la Commission est-africaine de la science et de la technologie (EASTECO), estime que les scientifiques savent ce qu'il faut publier, mais obtenir des plateformes pour publier leurs recherches reste un problème.
 
Cette revue, ajoute-t-elle, aidera les scientifiques locaux à présenter leur travail à bas prix, car le coût élevé de la publication dans les revues internationales, en particulier celles des pays du Nord, est élevé et prohibitif pour les scientifiques africains.
 
Getrude Ngabirano loue par ailleurs l'initiative de la revue en matière de renforcement des capacités, soutenant qu'elle aidera les scientifiques africains à acquérir les bases de la publication d'articles de recherche de haute qualité.
 
Elle encourage des investissements accrus dans davantage de revues panafricaines, révélant par ailleurs qu'EASTECO, en partenariat avec le Conseil interuniversitaire d'Afrique de l'Est, lancera cette année une revue scientifique pour présenter des recherches scientifiques du Burundi, du Kenya, du Rwanda, du Soudan du Sud, de la Tanzanie et de l'Ouganda.
 
Cet article a été rédigé par le desk Afrique sub-saharienne de SciDev.Net.