30/12/15

L’OMS déclare la fin de l’épidémie d’Ebola en Guinée

Ebola Guinea Fighters
Crédit image: Flickr / EU Humanitarian aid and civil protection

Lecture rapide

  • Le dernier patient, un bébé, a subi il y a 42 jours un deuxième test négatif
  • Les responsables de l’OMS appellent à la vigilance pendant les 90 jours à venir
  • Il n’est pas exclu une résurgence de la maladie comme on l’a vu au Libéria

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ce mardi, 29 décembre, 2015 que l’épidémie d’Ebola venait d’être stoppée en Guinée.
 
Dans le communiqué de presse publié à cette occasion, l’organisation indique que quarante-deux jours (deux fois la durée d’incubation de la maladie) se sont écoulés depuis que le dernier patient (un nouveau-né de Conakry) a subi un deuxième test négatif.
 
"Le petit corps héroïque de cette fillette a vaincu la maladie, aidé en cela par le traitement administré grâce à une équipe très dévouée et professionnelle", a relevé Mohammed Belhocine, représentant de l’OMS en Guinée.
 
A présent, la Guinée entre dans une phase d’observation de 90 jours afin de faire face à tout nouveau cas de la maladie qui viendrait à se déclarer.
 
"L’OMS et ses partenaires continueront de soutenir la Guinée au cours des 90 prochains jours de surveillance renforcée et dans ses premiers efforts pour relancer et renforcer les services de santé essentiels tout au long de l’année 2016", ajoute Mahommed Belhocine.

“Tout en travaillant à bâtir des systèmes de santé résilients, nous devons rester vigilants afin d’interrompre rapidement toute résurgence éventuelle en 2016”

Matshidiso Moeti
directeur régional OMS, Afrique

 
La fin de l’épidémie d’Ebola en Guinée est considérée à double titre comme un important tournant dans la lutte contre cette maladie.
 
D’abord parce que c’est dans ce pays que la chaîne de transmission de la maladie avait commencé en décembre 2013, notamment dans la localité de Guéckédou.
 
Ensuite parce que des trois pays (Guinée, Libéria et Sierra Leone) où a sévi l’épidémie, la Guinée est celui où la maladie a eu tendance à s’enraciner le plus ; si bien que ce pays est le dernier à venir à bout de cette pathologie provoquée.
 
Car, la maladie a déjà été déclarée vaincue le 6 novembre dernier en Sierra Leone et le pays poursuit en ce moment sa phase d’observation de 90 jours au terme de laquelle son éradication pourra être confirmée au cas où un nouveau cas ne ferait pas son apparition.
 
Comme par exemple au Libéria qui avait mis fin à l’épidémie le 9 mai 2015 avant de la voir réapparaître le 29 juin dans avec six nouveaux cas. Le 3 septembre dernier, l’OMS annonçait pour la deuxième fois la disparition de la maladie dans ce pays. Mais, le 23 novembre, de nouveaux patients étaient enregistrés…
 
C’est dire si une nouvelle apparition de la maladie en Guinée aussi n’est pas à exclure ; d’où la mise en garde de Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique.
 
"Tout en travaillant à bâtir des systèmes de santé résilients, nous devons rester vigilants afin d’interrompre rapidement toute résurgence éventuelle en 2016", dit-elle.
 
Un appel à la vigilance partagé par Bruce Aylward, représentant spécial du directeur général de l’OMS pour la riposte à Ebola.
 
Suite à l’annonce de la fin de l’épidémie en Guinée, ce dernier a souligné que "les mois à venir seront absolument critiques. Pendant cette période, les pays doivent être pleinement préparés à prévenir et détecter tout nouveau cas et à intervenir en conséquence".
 
La fin de la flambée d’Ebola en Guinée survient au lendemain des résultats concluants des tests d’un vaccin contre cette maladie.
 
Mais, avant, cette épidémie aura contaminé au total environ 24 000 personnes et fait plus de 10 000 morts, dont environ 500 travailleurs de la santé, d’après un rapport de Médecins sans frontières paru en mars 2015.