12/10/16

Ebola : Un vaccin expérimental pour les situations d’urgence

Ebola Eperimental

Lecture rapide

  • Un vaccin en cours de développement a été soumis à l'OMS pour évaluation
  • Il pourrait aider dans le cadre des interventions d'urgence contre Ebola
  • Mais selon un expert, les progrès réalisés par le vaccin ne lui confèrent pas un statut de vaccin de phase III

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[ANVERS, BELGIQUE] Selon des experts, un vaccin expérimental  de primo-immunisation de type prime boost pourrait être disponible dans le cadre de toute nouvelle épidémie d’Ebola, en particulier pour les travailleurs du secteur de la santé et les communautés vulnérables.
 
La primo-vaccination consiste à donner une dose initiale de vaccin pour amorcer le système immunitaire, suivie d'une dose de rappel à une date ultérieure dans le but de potentiellement renforcer et optimiser la durée de l'immunité.
 
"Nous sommes convaincus que nous avons le potentiel de contribuer à mettre fin au problème Ebola", a déclaré Johan van Hoof, responsable mondial maladies infectieuses et vaccins au sein de la firme belge Janssen, filiale de Johnson & Johnson.
 
Le chercheur belge a expliqué que le système immunitaire demeure actif contre la maladie au-delà d'une période d’un an, ce dont il s’est réjoui.
 
Le mois dernier (12 Septembre), Johnson & Johnson a annoncé que sa filiale Janssen Vaccines & Prevention B.V., a présenté son vaccin expérimental à l'OMS pour être utilisé dans de tels cas.
 

“Nous sommes convaincus que nous avons le potentiel de contribuer à mettre fin au problème Ebola”

Johan van Hoof 
Janssen Vaccines & Prevention B.V.

Cette annonce a été faite lors du 8e Symposium international sur les filovirus à Anvers, en Belgique, organisé à l’initiative de l'Institut de médecine tropicale d'Anvers. Le colloque a porté sur l'histoire de 40 ans d'Ebola.
 
"S’il est recommandé pour une utilisation dans les situations d'urgence, le vaccin expérimental de Janssen pourrait être un outil de prévention vital pour la réponse rapide aux épidémies", a expliqué van Hoof.
 
Le vaccin a déjà fait l’objet de tests dans des modèles animaux et pour la sécurité.
 
La demande est examinée en vertu du mécanisme d’évaluation et d’homologation pour les situations d’urgence (Emergency Use Assessment and Listing – EUAL), mis en place pour accélérer la R&D dans la mise au point de diagnostics, de traitements et de vaccins contre Ebola.
 
"Au cours des quatre dernières décennies, nous avons observé vingt-cinq épidémies d'Ebola, la plus récente ayant eu lieu en Afrique de l'Ouest, tuant sept fois plus de personnes que toutes les épidémies précédentes combinées", a déclaré Paul Stoffels, l'agent scientifique en chef chez Johnson & Johnson, dans un communiqué publié le mois dernier (12 Septembre). "Si l'OMS accorde une homologation, cela permettra d'accélérer la disponibilité du vaccin sous régime expérimental de Janssen, en cas de nouvelle crise Ebola."
 
Cependant, même si l'OMS l’approuvait, les autorités réglementaires nationales devraient encore examiner les données des phases d'essai pour décider si elles souhaitent utiliser le vaccin, a déclaré van Hoof à SciDev.Net.
 
Le vaccin de la firme Janssen vient seulement de passer par les tests de phase I, de sorte qu'il possède essentiellement des données prometteuses relatives à la sécurité et à la réponse immunitaire.
 
Tandis que le régime EUAL peut potentiellement  conduire au déploiement d'un vaccin en cas d'urgence, le vaccin conserve un statut de vaccin expérimental, en attendant une revue et une approbation formelle des instances de régulation.
 
"Dans la situation actuelle, le vaccin ne peut passer à la phase III, parce qu'il n'a pas encore acquis ce statut. Je pense que ce serait une mauvaise compréhension de la science", a pour sa part déclaré Omu Anzala, directeur de l’Institut de recherche clinique KAVI, et professeur de virologie et immunologie à l’Université de Nairobi, au Kenya.