30/04/12

L’essor de l’innovation locale

L'innovation locale dans le monde en développement est en plein essor Crédit image: Flickr/pyjama

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Des journalistes de SciDev.Net dans différentes régions du monde en développement examinent les initiatives passionnantes visant à soutenir l’innovation dans les communautés locales et les régions éloignées.

Dans le monde en développement, que ce soit en Malaisie, avec des projets d’hydro-électricité à petite échelle , ou au Pakistan, par une initiative de pompes solaires économiques, des communautés élaborent des solutions ingénieuses dans le but d’améliorer leurs moyens de subsistance et de promouvoir le développement durable.

Elles sont confrontées à de nombreux obstacles : comment encourager la collaboration entre les membres de la communauté et les experts techniques ? Ou obtenir un financement afin de commercialiser leurs innovations ?

Pourtant, malgré ces difficultés, l’innovation locale est assurément en plein essor. SciDev.Net s’est entretenu avec cinq organisations sur leurs objectifs, les défis auxquels elles font face, et les succès obtenus.

L’innovation en marche

Aziph Mustapha, directeur des opérations de la Fondation malaisienne pour l’innovation (YIM), estime que les développements technologiques novateurs sont essentiellement impulsés par les difficultés et l’obligation de n’utiliser que des ressources disponibles au niveau local.

L’an dernier, il a lancé un programme dénommé Innovation Walk (‘la Marche pour l’innovation’) dans le but de dénicher le savoir et la créativité chez les communautés les plus reculées de Malaisie.

L’initiative associe chercheurs, responsables gouvernementaux et experts en brevets qui participent à une marche et visitent des communautés, afin de fournir des conseils sur l’amélioration et la commercialisation d’innovations en milieu rural, et offrir une formation sur des questions de propriété intellectuelle.

La première marche, en juillet de l’année dernière dans l’Etat de Melaka, a permis d’identifier 17 innovations locales prometteuses, dont six ont été retenues, par Cradle Fonds Sdn Bhd, une organisation malaisienne à but non lucratif, pour être commercialisées.

Mustapha cite l’exemple d’un villageois de Dalat, au Sarawak, qui a utilisé un vieux moteur de voiture inutilisé pour concevoir une machine capable de décortiquer le riz, accélérant ainsi la tâche pour toutes les familles vivant dans sa communauté.

"Tout le village le rend visite ces dix dernières années pour ce service, qu’il ne facture même pas. Il est heureux d’aider la communauté", explique Mustapha.

Avec le succès de cette première marche, Mustapha en a organisé 14 autres au cours de l’année passée dans des régions reculées des Etats malaisiens de Sabah et Sarawak.

Mustapha explique que la Marche pour l’innovation a pour but de dévoiler des innovations qui profitent aux communautés locales, tout en aidant à conserver leur milieu naturel et sa biodiversité.

A en juger par les réactions, le programme est largement apprécié. Hamid Yasmin, un homme de 43 ans originaire du village Libang Ulu, exprime dans un commentaire sur le site Web du programme sa surprise en voyant les responsables gouvernementaux et des employés de la YIM visitant son village en quête de nouvelles technologies.

Il dit avoir été ravi quand ils ont décidé de tenter d’améliorer sa mini-hydrotechnologie, qui fournissait déjà de l’électricité à 40 foyers. Des études du modèle sont en cours.

Le programme continue à faire face à de nombreux défis, tempère Mustapha, parmi lesquels l’incompréhension, par de nombreux leaders communautaires, de la définition même de l’innovation. C’est là un problème particulièrement sérieux, car ces personnes sont responsables de mettre en évidence les innovations potentielles provenant de leurs villages.

"Parfois, ils peuvent passer à côté d’innovations absolument formidables, et parfois, ils veulent promouvoir des innovations plutôt ‘quelconques’ qui ne nous intéressent pas tellement", explique-t-il.

En outre, malgré l’implication de Cradle Fund Sdn Bhd, les possibilités de financement des innovations intéressantes sont insuffisantes.

"Peu d’organismes de financement s’intéressent à la fourniture d’un financement de démarrage aux innovateurs en milieu villageois", regrette Mustapha, qui souligne que les innovateurs identifiés lors de chaque marche manquent souvent de l’éducation, de l’expérience et des antécédents auxquels les organismes de financement sont attachés.

Il reste néanmoins optimiste.

"A mon sens, l’innovation locale est en plein essor, c’est quelquechose de dynamique qui peut jouer un rôle extrêmement important dans la [transformation] de la Malaisie en un pays développé d’ici 2020".

"Nous sommes bien décidés à corriger chez certains citoyens l’idée fausse selon laquelle les malaisiens ne sont pas des gens innovateurs. Les marches pour l’innovation prouveront que les malaisiens sont, au contraire, très innovateurs".

Machine to separate husk from rice

A partir d’un vieux moteur de voiture, un villageois de Sarawak a développé une machine pour décortiquer le riz

National Grassroot Innovation Databank

L’inclusion sociale

En Argentine, le RedTISA (le Réseau argentin de technologies pour l’inclusion sociale) soutien un genre très différent d’innovation locale. L’organisation a pour objectif de créer et de mettre en œuvre des solutions d’intégration pour le développement durable et l’inclusion sociale.

Le RedTISA définit les technologies pour l’inclusion sociale (TIS) comme étant "orientées vers la résolution des inégalités sociales et des problèmes environnementaux".

"On ne s’intéresse pas à l’aspect uniquement technique d’un problème, mais aussi à sa composante sociale", explique Paula Juárez, coordonnatrice exécutive de RedTISA. "Les deux volets doivent être considérés avec la même importance".

Inspiré par le Réseau de technologie sociale (RTS) au Brésil, le RedTISA a été créé en juin 2011, dans le but de favoriser les relations entre les personnes disposant d’une expertise technique pertinente et les communautés dans le besoin. L’organisation travaille en collaboration avec près de 70 institutions, dont des organismes gouvernementaux, des universités, des organisations non gouvernementales et des coopératives locales.

Elle a par ailleurs mis sur pied une base de données de plus de 300 études de cas de meilleures pratiques en Argentine, notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire, la santé, l’énergie alternative et le logement.

Selon Juárez, l’équipe dispose de solides preuves pour affirmer que jusqu’ici les tentatives pour résoudre les problèmes liés à l’hygiène ou à l’agriculture durable se sont trop appuyées sur des solutions techniques et n’ont pas tenu compte de la culture, des besoins et des intérêts de chaque communauté.

Ainsi, une communauté autochtone à Mendoza – les Huarpe – qui ne disposait pas d’accès à l’eau potable ni au réseau électrique, a reçu des filtres à eau solaires.

Mais les techniciens chargés de l’installation des dispositifs ont négligé l’importance de la structure organisationnelle des Huarpe, et ont essayé de faire adopter la technologie, famille par famille. Quand ils ont frappé aux portes pour installer les filtres, ils ont été refoulés.

Le problème n’a été résolu qu’une fois les ‘présidents’ locaux impliqués et la communauté abordée dans son ensemble, comme une entité unique.

Juárez rappelle que la résolution effective des problèmes ne se limite pas à la fourniture d’une technologie nécessaire ; elle comprend aussi l’organisation d’un réseau d’appui au sein d’une communauté, afin de résoudre tous les problèmes qui se posent après le départ des techniciens.

La seule façon pour les technologies d’être acceptées dans les communautés locales, martèle-t-elle, c’est s’assurer la participation de la communauté à l’ensemble du processus, depuis le choix de l’innovation la plus appropriée jusqu’à la formation des personnes qui l’exploiteront.

Elle cite l’exemple de Villa Paranacito, une petite communauté en proie aux inondations dans la province argentine d’Entre Ríos. Un centre de recherche local a reconstruit les maisons détruites par les inondations, utilisant des ressources naturelles locales comme le peuplier. Toute la communauté a été impliquée dans les travaux de reconstruction, de la conception à la construction, et a également appris à traiter le bois pour empêcher les attaques des ravageurs.

Le RedTISA supervise actuellement un programme d’études sur les STI à l’Université fédérale d’intégration latino-américaine (UNILA), au Brésil voisin. Ce cursus, d’une durée de trois mois, a débuté en mars 2012, et le RedTISA reçoit déjà des demandes d’autres universités.

Juárez soutient que cela aidera les étudiants à reconnaître la nécessité d’une nouvelle réflexion sur les processus de développement, et à comprendre que travailler avec des entrepreneurs et des coopératives autonomes peut s’avérer économiquement viable et durable.

Coopérer, avant tout

Coopérer : telle est la philosophie de l’organisation Baanhn Beli au Pakistan, dont le nom signifie "un ami pour toujours" en langues sindhi, Seraiki et pendjabi.

L’organisation fut créée en 1985 par Javaid Jabbar, ancien ministre pakistanais de la science et de la technologie, et de l’information, après une visite à Tharparkar – le district le plus marginalisé dans la province de Sindh, au Pakistan, avec une population dépassant le millions d’habitants – où le manque de nourriture, d’eau, d’installations sanitaires et de soins de santé de base l’a particulièrement frappé.

Depuis sa création, Baanhn Beli exécute des programmes de développement dans les domaines de l’agriculture et des ressources en eau, de la gestion du bétail, de l’éducation des femmes et des soins de santé, de l’autonomisation des femmes et du microcrédit .L’objectif est de répondre aux besoins spécifiques des communautés locales.

L’accent est mis sur l’introduction de technologies appropriées, bien établies dans la région. L’organisation facilite également l’emergence d’innovations locales.

Les activités de Baanhn Beli se concentrent dans le Tharparkar, où les communautés locales dépendent énormément des organisations non gouvernementales pour impulser le développement.

Outre l’exécution des programmes de développement, Baanhn Beli encourage la participation directe des habitants de la région à toutes les activités, et promeut la coopération entre la population et d’autres acteurs, parmi lesquels les bénévoles basés en milieu rural ou les organismes gouvernementaux locaux.

"Nous voulons travailler sur le renforcement des capacités avec les Thari de sorte qu’ils puissent résoudre leurs problèmes eux-mêmes", souligne Mohammad Khan Marri, président de l’organisation. "Notre rôle c’est de leur montrer comment procéder".

L’un des plus grands succès du projet a été le développement de barrages pour conserver de précieuses ressources en eau. Le district de Tharparkar se situant hors du bassin de l’Indus, les habitants dépendent des pluies et des eaux souterraines pour l’approvisionnement en eau, et sont fréquemment frappés par la sécheresse.

Solar panels

Les pompes à énergie solaire ont permis aux villageois d’épargner d’importantes sommes d’argent

HussainAfzal Dawn

En 1994 — avec l’aide de la communauté locale — Marri a commencé à construire des micro-barrages sur les collines Karoonjhar, à Nagarparkar, l’une des zones les plus reculées du Tharparkar. Cette année-là, de fortes pluies ont rempli un réservoir pour les populations.

L’initiative a également eu pour effet de relever le niveau de la nappe phréatique, remplissant un puits asséché. La population locale a baptisé le micro-barrage du nom de "Maya", qui signifie "grande richesse". L’eau a servi pour les cultures et le bétail, et pour les besoins des villages.

"J’étais fou de joie de voir les villageois et leurs animaux boire l’eau provenant du barrage. Ce fut le moment le plus heureux de ma vie," dit Marri.

A ce jour, Baanhn Beli a construit 12 barrages, principalement à Nagarparkar, qui, collectivement, irriguent 2.500 hectares de terres agricoles, un total à comparer aux 50 hectares irrigués avant leur construction. Quelques 35 000 personnes dépendent des barrages pour leur approvisionnement personnel en eau.

L’organisation a par ailleurs équipé les fermes de pompes solaires, nettement moins chères que les versions diesel. Dix pompes ont été installées à ce jour, ce qui a permis aux agriculteurs qui les utilisent de tripler leurs revenus.

Talents arabes

En Egypte, un organisme œuvre pour atteindre la prochaine étape du processus pour les innovations locales : leur commercialisation.

En 2005, seuls 0,5 pour cent des 25.000 brevets recensés par le bureau des brevets du pays avaient été commercialisés. Ce chiffre a inspiré Atef Mazhar, qui a créé la première organisation non gouvernementale arabe dont la mission est d’appuyer, de mettre en œuvre et de commercialiser les innovations locales.

Mawhopon – nom qui signifie "talentueux" en arabe – a été fondé en 2006 par Mazhar et un groupe d’universitaires et de journalistes. C’est une plate-forme Internet grâce à laquelle les innovateurs arabes peuvent présenter leurs idées et leurs produits afin d’attirer de potentiels investisseurs.

Dès 2009, quand l’initiative fut primée par le Prix informatique Salem Al-Ali Al-Sabah 2009 du meilleur site web de développement arabe, une base de données de 2 000 innovations avait été compilée.

"L’innovation locale est l’un des principaux défis pour le développement, et dans notre région, les innovateurs locaux éprouvent [surtout] des difficultés pour identifier des soutiens," explique Mazhar.

Selon lui, le monde arabe souffre d’une pénurie prononcée d’organisations spécialisées dans le soutien aux innovateurs afin de porter des idées sur le marché. La plupart des innovateurs ne peuvent,au mieux, qu’obtenir un brevet – ensuite, ils sont laissés à leur propre destin. Or, il est clair d’un point de vue historique que la seule façon de convaincre les investisseurs à soutenir une invention, c’est de produire un prototype, ce qui est coûteux.

"Il fallait venir en aide aux innovateurs détenteurs de brevets pour qu’ils puissent produire un prototype commercialisable de leurs innovations et mener des études de faisabilité. Mais avant d’être habileté à réunir les fonds nécessaires (en ciblant les organismes internationaux soucieux de promouvoir l’innovation), il fallait que Mawhopon devienne une entité juridiquement reconnue par le gouvernement", raconte Mazhar.

"Le printemps arabe a eu une grande influence sur la situation politique en Egypte, mais aussi sur les procédures très complexes pour créer une organisation non gouvernementale", poursuit-il. Mawhopon a été reconnue juridiquement à la fin de l’année 2011 – l’organisation peut donc enfin collecter des fonds à grande échelle.

En attendant, l’organisation a tenté d’aider des innovateurs individuels à construire des prototypes de leur invention, les faire tester par un comité de scientifiques bénévoles, et les présenter leur travail lors d’événements publics.

L’un des succès de Mawhopon est celle de Yosri Ali Madkour, un ingénieur égyptien qui a inventé une unité de dessalement par énergie ondulatoire, qu’il a fait breveter par l’Office égyptien des brevets. L’idée repose sur un appareil de compression de vapeur contenue dans une unité flottante. Le mouvement des vagues internes génère une pression qui entraîne l’évaporation et la condensation de l’eau douce.

Madkour a décrit l’invention sur le site web de Mawhopon au début de 2010 et plusieurs investisseurs se sont portés volontaires pour l’aider à construire un prototype.

"Trouver les fonds nécessaires pour [développer] un prototype est un grand obstacle auquel sont confrontés les inventeurs de notre région", souligne Madkour. "Mawhopon m’a aidé à surmonter cette difficulté".

Une fois la reconnaissance juridique obtenue, Mawhopon ne cesse de croître. En février de cette année, l’organisation a conclu un partenariat avec l’Académie égyptienne de la recherche scientifique et de la technologie (ARST), l’organisme gouvernemental responsable du financement de la recherche en Egypte, pour former un comité scientifique chargé d’étudier les innovations locales et de les approuver, de sorte qu’elles puissent être commercialisées plus rapidement. La plateforme aidera également à tisser des liens entre innovateurs et investisseurs.

"Les deux premières idées que nous avons présentées au comité de l’ARST étaient une sonde pour localiser les mines terrestres, et une cellule verte qui exploite l’énergie solaire pour dessaler l’eau à un coût avantageux", se félicité Mazhar. "Nous attendons les résultats prochainement".

Akirachix pupils in session

Akirachix propose une formation en TIC à 20 femmes par an pour les aider à trouver des emplois dans le secteur

Flickr/cesarharada.com

Les TIC au service des femmes kenyanes

Plus au Sud, dans la capitale kenyane, à Nairobi, huit jeunes femmes diplômées en technologies de l’information et de la communication (TIC) espèrent un jour former une nouvelle génération d’innovatrices locales.

Les femmes représentent la moitié de la main d’œuvre en Afrique subsaharienne, mais n’occupent que 15 pour cent des emplois dans le secteur de la technologie. La plupart des jeunes filles dans les zones urbains pauvres ne peuvent réunir l’argent nécessaire pour une éducation qui leur permettra de faire carrière dans les TIC.

Akirachix s’emploie à changer cette donne.  Tirant son nom de mot japonais "Akira", traduction approximativement des mots "énergie" et "intelligence", l’organisation a été mise sur pied en avril 2010 par un groupe de femmes diplômées en TIC, dans le but d’accroître le nombre de femmes faisant carrière dans les TIC au Kenya.

Elle vise à fournir aux femmes venant des zones urbaines les plus pauvres du pays une formation de base équivalente à celle dispensée dans les collèges de niveau intermédiaire, ainsi que des possibilités de mentorat et de réseautage sur une base volontaire.

Les participantes acquièrent des compétences pertinentes, dont la culture de base en informatique, l’utilisation des moteurs de recherche, la programmation et la conception de sites web. Elles acquièrent également des compétences en gestion d’entreprise, comme la façon de créer des entreprises, de générer des revenus durables, et de se vendre grâce aux TIC.

Certaines des diplômées d’Akirachix ont obtenu des stages dans des institutions kenyanes. D’autres poursuivent leur carrière à Akirachix, pour former de nouvelles étudiantes.

Plusieurs anciennes et actuelles stagiaires d’Akirachix sont aussi les créatrices de M-farm, un service de téléphonie mobile qui donne aux agriculteurs des informations en temps réel — comme les prix actuels du marché, les alertes météorologiques et les agrofournitures dans leur région — et rapproche les agriculteurs pour acheter et vendre des produits en groupes, les aidant ainsi à accéder à des marchés plus vastes.

Les dirigeants de l’organisation espèrent que d’autres étudiantes développeront des innovations tout aussi importantes.

"Nous voulons aider les femmes à développer des compétences qui leur permettront non seulement de chercher un emploi mais également d’élaborer des solutions pour les problèmes qui les entourent, les problèmes qui affectent leurs communautés", explique Judith Owigar, présidente de Akirachix et ingénieure en informatique.

"Nous ne pouvons pas leur fournir des solutions – ces filles sont les mieux équipées pour le faire."

L’année dernière, selon Owigar, la majorité des projets des étudiantes étaient axés sur la résolution des problèmes communautaires – en grande partie par le biais de simples sites web ou logiciels. Un projet de site web, par exemple, ambitionnait d’aider les travailleuses manuelles à commercialiser leurs compétences à l’ensemble de la communauté. Un autre était destiné aux femmes des bidonvilles afin qu’elles puissent vendre des produits comme le savon.

Toutefois, le financement de l’organisation est extrêmement limité et les femmes ne peuvent former que 20 étudiantes par an.

Le programme Rise (Roots in Science and Engineering) de Google, qui vise à promouvoir des initiatives mondiales d’enseignement de la science, de la technologie, de l’ingénierie, des mathématiques et de l’informatique, a octroyé à Akirachix une subvention de US$ 7 800 pour poursuivre son œuvre en 2012.

Les efforts de l’organisation ont également été salués par l’ambassade des Etats-Unis au Kenya, qui lors de la Journée internationale de la femme l’an dernier a salué leur travail d’influence sur les femmes dans leur société, et leur a présenté un certificat de reconnaissance.

Reportage de Mercy Adhiambo (Kenya), Hazem Badr (Egypte), Ana Belluscio (Argentine), Dyna Rochmyaningsih (Malaisie) et Suhail Yusuf (Pakistan).

Cet article fait partie d’un Dossier spécial : Soutenir l’innovation locale.