05/12/12

Un outil d’identification des adventices du riz a été développé

De nombreuses espèces d’adventices peuvent nuire à la production du riz Crédit image: Flickr/IRRI Images

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[COTONOU, BÉNIN] Des chercheurs ont lancé un outil interactif gratuit qui permet d’identifier près de 200 adventices, ou mauvaises herbes, nuisibles à la production du riz en Afrique.

L'outil, lancé par les institutions de recherche agricole AfricaRice (Centre du riz pour l’Afrique) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), peut être consulté à la fois en ligne et hors connexion, sur ordinateur portable,,CD-ROM ou comme application pour smartphone ou ordinateur tablette.

SPEED READ

  • L’outil permet d'identifier près de 200 mauvaises herbes qui nuisent à la production du riz en Afrique
  • Une fois l’espèce de mauvaise herbe identifiée, l'utilisateur trouve le meilleur remède sur une base de données
  • L’outil peut être utilisé en ligne, téléchargé sur ordinateur ou exploité sur téléphone portable ou ordinateur tablette

Les chercheurs, les étudiants et les agriculteurs ainsi que d’autres utilisateurs peuvent utiliser ainsi identifier les espèces d’adventices affectant les plaines rizicoles en Afrique de l’Est et de l’Ouest.

"L'outil s’articule autour d’une image schématique d'une plante [nuisible] dont vous pouvez déterminer, pour différentes parties de la plante, la forme, la couleur et d'autres caractéristiques", explique le spécialiste des adventices d’AfricaRice, Jonne Rodenburg. "En choisissant les caractéristiques pour différentes parties de la plante [nuisible], le nombre d'espèces probables diminue progressivement".

Une fois l’adventice en question identifiée, poursuit-il, les utilisateurs peuvent se servir d’une base de données pour sélectionner les interventions appropriées. "L'outil guidera l'utilisateur jusqu’aux informations sur sa biologie, son écologie et sa gestion", affirme-t-il. "La base de données propose des conseils sur la gestion des adventices par espèce. Dans la plupart des cas, les conseils sont repertoriés selon les catégories d’adventices. Par exemple, les adventices à feuilles larges, les graminées, les carex, les adventices parasites, les adventices aquatiques, les adventices vivaces et les adventices annuelles".

Si des utilisateurs ont des questions précises, précise Rodenburg dans un entretien accordé à SciDev.Net lors de la visite du siège de AfricaRice par des journalistes participant à la première Conférence des journalistes scientifiques d’Afrique de l'Ouest les 26-28 novembre derniers, ils peuvent également accéder au réseau en ligne sur les mauvaises herbes appelé Weedsbook, et ainsi consulter davantage de documents et interagir avec des spécialistes sur tout le continent, voire dans le monde entier.

Les chercheurs, travaillant en étroite collaboration avec le projet  Adventices africaines du riz financé par l'Union européenne et le Programme Afrique, Caraïbes et Pacifique pour la science et la technologie, ont mis trois ans pour produire l'outil.

En Afrique sub-saharienne, les adventices causent des pertes de production annuelle de riz estimées à au moins 2,2 millions de tonnes et US$ 1,45 milliard, soit l'équivalent de 10 millions d'hectares de riz par an, rappelle Rodenburg.

Toutefois, Adidéhou Antoine, secrétaire permanent du Conseil des riziculteurs du Bénin note que de nombreux riziculteurs ne disposent pas des compétences en informatique ou d'accès à Internet et pourraient donc avoir du mal à tirer profit de cette précieuse ressource.

"Ils éprouveront quelques difficultés en essayant de faire bon usage de cet outil", regrette-t-il.