12/01/12

L’Afrique de l’Ouest prête à payer plus pour une nourriture sans pesticide

Tomates : les consommateurs sont peu sensibilisés aux alternatives aux pesticides de synthèse Crédit image: Flickr/transaid images

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[COTONOU] Une enquête menée en Afrique de l'Ouest conclut que même dans les milieux pauvres, les consommateurs se disent prêts à payer plus cher pour des légumes produits biologiquement.

Des chercheurs du Bénin et du Royaume-Uni ont interviewé 100 consommateurs de choux et de tomate au Bénin et au Ghana sur la qualité des légumes, leur degré de sensibilisation sur la question de l'utilisation des pesticides de synthèse, et leur volonté ou non de payer plus cher pour des légumes sans pesticide.

Ils ont découvert que 95 pour cent des consommateurs au Bénin et 86 pour cent au Ghana étaient prêts à payer plus de 50 pour cent plus cher pour des produits biologiques.

Dans les deux pays, les consommateurs sont de plus en plus conscients des types de pesticides utilisés et la prise de conscience des risques pour la santé progresse, affirment les auteurs dans leur article, publié dans la revue International Journal of Vegetable Science.

"L'utilisation excessive de pesticides de synthèse peut avoir des effets négatifs pour la santé humaine et l'environnement", ont-ils écrit. Les travailleurs agricoles sont les plus vulnérables, mais les consommateurs peuvent aussi être exposés aux résidus chimiques présents dans les légumes, notent-ils.

Près de 90 pour cent des personnes interrogées au Ghana et 70 pour cent au Bénin ont déclaré qu'elles étaient conscientes des risques pour la santé liés à l'utilisation des pesticides de synthèse. Mais seulement un cinquième et un quart d'entre elles, respectivement, avaient entendu parler des pesticides biologiques.

"Une fois conscients des risques pour la santé liés à la consommation des légumes traités avec des pesticides de synthèse, les consommateurs sont prêts à débourser un peu plus d'argent pour des produits [biologiques]", affirment Ousmane Coulibaly, économiste agricole à l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) au Bénin et co-auteur de l'étude.

"L'information doit circuler afin de sensibiliser la population."

Coulibaly note que la plupart des gens achètent leurs légumes dans des cases le long des routes, où peu d'informations sur la façon dont ces produits ont été traités sont disponibles.

Les chercheurs prônent donc la mise en place d'un système de certification pour permettre aux consommateurs de faire la différence.

Pour Prosper Mondé, un agroéconomiste auprès de l'Office national d'appui à la sécurité alimentaire (ONASA) au Bénin, l'idée de certification mérite d'être appuyée.

La certification serait "un véritable outil d'éducation de la population et aiderait à promouvoir les produits [biologiques], meilleurs pour la santé", a-t-il affirmé.

Mondé a également insisté sur la nécessité de maintenir un à prix abordable les légumes biologiques.

Lien vers le résumé dans International Journal of Vegetable Science