18/04/12

Coton: Les agriculteurs africains bénéficieront de l’expertise australienne

Le Mali est, avec le Bénin, le Burkina Faso et le Tchad, l'un des pays ouest-africains producteurs de coton, appelés 'Cotton 4' Crédit image: Flickr/10b travelling

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[DOUALA, CAMEROUN] Des producteurs de coton en Afrique de l'Ouest bénéficieront de l'expertise australienne dans le but d’améliorer les rendements et la qualité des récoltes.

L'Australie est le troisième exportateur mondial de coton, avec une production de 4,2 millions de balles en 2011. Quelque 20 millions de personnes en Afrique occidentale et centrale dépendent du coton pour leur subsistance, mais la culture représente moins du tiers des revenus d'exportation de la région. Toutefois, l’industrie pourrait devenir plus rentable, avec l’amélioration de la fertilité des sols et de la résistance aux ravageurs, les semences améliorées et la mise en place de solutions liées à la sécheresse.

Une équipe de six agriculteurs du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et du Tchad – un groupe de pays producteurs de cotton connu sous le nom de 'Cotton 4' – a séjourné en Australie pendant deux semaines le mois dernier (14 mars).

Leur visite a été financée par le ministère australien de l'agriculture, des forêts et des pêches et une organisation non gouvernementale australienne, Conservation Farmers Inc, dans le cadre d’un programme de formation d’une durée de un an, en vertu d'un partenariat de recherche et développement entre l'Australie et l'Afrique.

Dans le cadre de ce programme, un groupe composé des six agriculteurs africains et de quatre chercheurs australiens, élabore un kit de formation destiné aux chercheurs, à l'industrie et aux groupements agricoles d’exploitation en commun d’Afrique de l’Ouest, dans le but d'accroître leurs connaissances et leurs compétences dans les systèmes australiens de production de coton.

Le kit couvrira des domaines comme la facilitation des échanges, l'amélioration des politiques agricoles, la gestion de l'eau, la culture sans labour, les méthodes d’évaluation des niveaux d'humidité du sol avant la plantation et pendant la culture, et la lutte contre les ennemis des cultures.

"Entre les mois de mai et de juin [2012], la formation sera donnée à un groupe d'environ 30 représentants venant de l'ensemble des pays du Cotton 4, qui sont ensuite censés diffuser les connaissances acquises à travers la région", explique Larelle McMillan, porte-parole australienne de l’Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO).

Le partenariat entre le CSIRO avec le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF/WECARD) et Biosciences Eastern and Central Africa (BecA), lie le CSIRO à des chercheurs et des organisations agricoles africains de 14 pays. Il s’inscrit dans le cadre d'une plus vaste initiative financée par AusAID dans le but de stimuler la productivité agricole et la sécurité alimentaire en Afrique.

"L’exploitation de l'industrie du coton représente une façon potentielle d'améliorer les cultures de base en Afrique de l’Ouest, et d'assurer plus d’aliments et de revenus pour les communautés ouest-africaines," souligne Peter Carberry, directeur adjoint du CSIRO pour l’agriculture durable.

"Il existe un réel besoin de fournir aux agriculteurs des techniques et innovations de pointe. Les chercheurs sur le coton sont très peu nombreux. La plupart d'entre eux sont âgés, et la formation de jeunes chercheurs est très nécessaire", note Ousmane Ndoye, gestionnaire de programme pour le CORAF/WECARD.

"A moins de s’attaquer à ces questions fondamentales en travaillant avec les agriculteurs sur le terrain et en renforçant les capacités scientifiques et technologiques de la recherche africaine à travers nos propres institutions, nous ne viendrons jamais à bout des crises qui frappent l'Afrique", affirme Segenet Kelemu, directeur du BecA, au Kenya.