16/05/12

Cinq pays africains atteignent l’objectif en matière d’investissements agricoles

CAPTION: Dans certains pays africains, 10 pour cent des budgets nationaux sont consacrés à l’agriculture. Crédit image: Flickr/Oxfam International

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[NAIROBI] Le nombre de pays africains respectant l’engagement, pris lors de la Déclaration de Maputo, de porter les investissements dans l’agriculture et le développement rural à 10 pour cent de leurs ressources budgétaires nationales ne cesse d’augmenter, selon les conclusions d’une conférence au Kenya.

Selon Estherine Fotabong, directrice du Département de la mise en œuvre et de la coordination des programmes à l’Agence de coordination et de planification du Nepad, cinq pays – le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Niger et le Sénégal – tiennent désormais cet engagement, pris en juillet 2003 lors de la Deuxième session ordinaire de l’Union africaine.

Ces pays ont également investi dans la recherche, la production alimentaire, financé et soutenu l’appui à l’accès des agriculteurs aux marchés, ajoute-t-elle.

‘Des progrès considérables ont été accomplis dans les efforts d’encouragement aux pays africains à augmenter les enveloppes budgétaires allouées au secteur agricole. Environ 12 ou 13 pays [au total] ont atteint la cible de 10 pour cent,’  a-t-elle annoncé lors de la 8ème réunion de la Plateforme de partenariat du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (3 au 4 mai).

Certains Etats comme le Burkina, l’Ethiopie ou le Rwanda investissent plus de 10 pour cent de leur budget dans l’agriculture, poursuit-elle, en relevant que ces pays ont également adopté la bonne gouvernance, renforcé les capacités institutionnelles et mis l’accent sur les producteurs.

Pourtant, malgré cette évolution positive, elle souligne que des défis non négligeables restent à relever pour attirer des capitaux privés, coordonner les politiques, financer la recherche agricole et lutter contre la corruption.

Elle prévient que si ces problèmes ne sont pas résolus, la capacité de ces pays à attirer des capitaux publics et privés et ceux des bailleurs de fonds pour la recherche et les infrastructures pourrait être obérée.

Pour Gibson Guvheya, responsable du partenariat auprès de la Fondation africaine pour le renforcement des capacités (ACBF), il faut renforcer les capacités des acteurs clés de ce secteur pour une transformation profonde de l’agriculture africaine.

‘Il est surprenant de constater que les pays sortant fraîchement des conflits, comme la République centrafricaine, le Libéria ou la Sierra Leone, ont enregistré de meilleures performances dans le domaine des capacités de transformation du secteur agricole [par rapport] aux pays engagés dans des réformes depuis un certain temps’, fait-il remarquer.

Selina Sanu, une kényane qui a participé au forum, accueille avec réserve les commentaires de Fotabong. Pour elle, ‘s’il est vrai que plus de pays investissent à présent dans l’agriculture, la question c’est l’orientation des fonds. S’il s’agit juste de payer des salaires et l’achat de véhicules, ce serait dommage. Les fonds doivent être orientés vers les petits exploitants’.

D’autres participants ont affirmé que le financement national à travers des partenariats public-privé devrait être la priorité pour l’Afrique, pour éviter une dépendance excessive par rapport aux bailleurs de fonds extérieurs. Ils ont lancé un appel pour plus d’investissements dans les infrastructures, et pour des prêts aux petits exploitants à de faibles taux d’intérêt.