27/06/11

Les pays du Golfe ont besoin d’un journalisme scientifique critique

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[CORPS] Selon des journalistes scientifiques de premier plan de la région, les Etats du Golfe au Moyen-Orient investissent des millions de dollars dans la rennaissance scientifique — et pourtant les journalistes ne parviennent pas à procéder à une évaluation critique de ces initiatives.

Abu Dhabi, Dubaï, le Qatar et l’Arabie saoudite procèdent tous à d’immenses investissements dans l’enseignement supérieur, la science et la technologie.

Pourtant, des questions sur l’aide réelle apportée par ces initiatives aux plus pauvres n’ont toujours pas été posées, ont révélé des journalistes à la session plénière de la 7ème Conférence mondiale des journalistes scientifiques qui s’est tenue au Qatar (27-29 Juin).

"Le Moyen-Orient est aujourd’hui un lieu très attractif pour des publications scientifiques", a déclaré Waleed Al Shobakky, un écrivain scientifique basé au Qatar. "Mais les journalistes doivent faire preuve de sens critique pour publier des articles équilibrés".

"Les journalistes devraient éviter les articles stéréotypés sur l’argent du pétrole qui achètent des partenariats de recherche scientifique", a-t-il déclaré à SciDev.Net. Au lieu d’être étonnés par l’argent dépensé ou le nombre de rapports de recherche publiés, ils devraient essayer d’enqueter en profondeur "pour voir comment et dans quelle mesure cela pourrait réellement contribuer au développement de la région".

Les comptes-rendus dénués de critiques sont également un problème dans d’autres parties du Moyen-Orient, a révélé la réunion. En Iran, où la production d’articles publiés a augmenté considérablement, les journalistes ont été critiqués pour n’avoir pas tente de comprendre les raisons de cette augmentation.

La majeure partie des recherches alimentant cette hausse est liée à seulement quelques branches de la science comme la physique, les mathématiques et la recherche nucléaire, a déclaré Homayoun Kheyri, un scientifique et un journaliste indépendant travaillant pour le Service mondial de la BBC. Si les journalistes examinaient les détails, ils constateraient que "cette progression est accidentelle et non pas programmée" — et pourrait être un signe defectueux qui devrait faire l’objet d’un rapport.

Plus tôt dans la journée, les participants à la réunion ont été informés de la générosité d’un Etat du Golfe envers la science. Mohamed Fathy Saoud, le président de la Qatar Foundation créée il y a 15 ans, a décrit la vision de son pays pour la recherche, en disant qu’il n’y avait "pas de limites pour nos aspirations".

D’ici 2015, le Qatar se propose d’investir 2,8 pour cent de son produit intérieur brut (PIB) dans la recherche scientifique et technologique.

Le Qatar a mis en place des mesures ambitieuses pour attirer des dizaines de milliers de scientifiques arabes inviter à venir travailler dans ce pays ou collaborer depuis l’étranger, afin d’essayer de limiter la fuite des cerveaux.

Il a travaillé avec la Texas A&M University — "la première école aux Etats-Unis en matière d’ingénierie pétrolière" – pour la création d’un campus délocalisé dans ce pays, a dit Saoud.

Au cours des deux prochaines années, la fondation espère également attirer 3000 chercheurs, médecins et du personnel médical pour gérer et exploiter un ensemble de centres médicaux et de recherche.
"Ce seront les premiers centres médicaux universitaires créés en dehors de l’Amérique du Nord pour promouvoir les soins, la recherche en laboratoire au chevet du patient, et l’enseignement médical", a-t-il annoncé.

Contrairement aux commentaires des journalistes, le lauréat égyptien du prix Nobel Ahmed Zewail a déclaré beaucoup plus tôt au cours de la réunion que les journalistes devraient écrire sur les réussites. Pour lui, le passage du Qatar, au centre d’un désert, au staut de haut lieu d’excellence éducative était un exemple.

Link vers le blog de SciDev.Net issu de la Conférence mondiale des journalistes scientifiques

 

Voir ci-dessous une vidéo de la conférence: