07/03/17

Les TIC perdent du terrain dans le commerce mondial

ITC goods
Crédit image: Flickr / Milieux_documentaires

Lecture rapide

  • Pour la première fois depuis 2009, les importations de biens en TIC sont en baisse
  • De "maigres" perspectives figurent parmi les raisons d’une telle contre-performance
  • La technologie demeure le moyen le plus sûr de sortir les gens de la pauvreté

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Pour la première fois depuis 2009, la valeur des importations des biens relatifs aux technologies de l’information et de la communication (TIC) a connu une baisse au cours de l’exercice 2015.
 
L’information, révélée fin février 2017 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED)), met en évidence un recul de l’ordre de 3,6% pour se situer à un peu plus deux trillions de dollars.
 
Selon le communiqué de presse produit par cet organisme, le recul de la demande d’ordinateurs de bureau (PC), d'ordinateurs portables, de tablettes, d'unités de stockage, de pièces et d'accessoires représente jusqu'à 65% du déclin général des importations de biens relevant des TIC en 2015. 
 

“Il n'existe pas de moyen plus sûr de sortir les gens de la pauvreté et de parvenir à un développement durable que par l'apprentissage technologique”

Shamika Sirimanne
Directrice de la Division technologie et logistique, CNUCED

 
A en croire cette institution, deux raisons principales expliquent ce repli. D’une part, il y a le climat général du commerce international qui a connu une baisse de l’ordre de 10% en 2015.
 
D’autre part, "la baisse de 2015 peut également être associée à de maigres perspectives pour les équipements électroniques grand public".
 
L’organisation cite notamment des équipements tels que des caméras de télévision, des récepteurs radio, des appareils photo numériques et des projecteurs.
 
"Les importations de ces produits avaient déjà diminué au cours des cinq dernières années. La valeur mondiale de 182 milliards de dollars pour 2015 est même inférieure à celle de 2005", fait-elle remarquer.
 
Parmi les produits relevant des TIC, seuls les matériels de communication ont continué à enregistrer une croissance de leurs exportations en 2015.
 
D’ailleurs, "les importations mondiales de ces équipements ont dépassé celles des ordinateurs et des périphériques pour une deuxième année consécutive", peut-on lire.
 

Science, technologie et développement

 
Cette tendance s’observe beaucoup plus dans les pays en développement. Car, indique le communiqué de presse de la CNUCED, pour chaque dollar d'ordinateurs et de périphériques importés, les pays en développement ont dépensé 1,5 dollar en matériel de communication importé.
 
"Cela signifie que les pays en développement représentaient jusqu'à 45% des importations mondiales d'équipements de communication en 2015", conclut l’organisation qui note aussi que cette part ne cesse d'augmenter depuis le lancement des smartphones en 2007.
 
"Bien que la pénétration de la téléphonie mobile dans de nombreux pays en développement se stabilise après 2010-2011 alors que le marché est saturé, les importations de matériel de communication continuent de croître, les réseaux devant être modernisés et les téléphones devenus obsolètes", croient savoir les experts de la CNUCED.
 
Quoi qu'il en soit, ces indications arrivent au lendemain des réflexions ouvertes par différents experts sur la manière dont la science et la technologie peuvent impulser le développement.
 
Cette question était en effet au centre d’une conférence organisée par la Commission de la science et de la technologie pour le développement (CSTD) des Nations Unies du 23 au 25 janvier 2017 à Genève (Suisse).
 
L’un des principaux centres d’intérêt de ces travaux était de mettre au point de nouvelles méthodes afin de déployer la science, la technologie et l'innovation pour assurer la sécurité alimentaire.
 

Innovation

 
Plus concrètement, il était question de voir comment de nouveaux concepts, une main-d'œuvre et des matériaux peu coûteux et des échelles de production énormes peuvent servir des marchés précédemment ignorés par l'innovation traditionnelle.
 
A ce propos, Shamika Sirimanne, directrice de la Division de la technologie et de la logistique de la CNUCED et présidente du secrétariat de la CSTD, a déclaré que "il n'existe pas de moyen plus sûr de sortir les gens de la pauvreté et de parvenir à un développement durable que par l'apprentissage technologique".
 
Elle ajoute que "la convergence des technologies présente une occasion unique pour cela et les experts de la CSTD ont présenté une richesse d'idées novatrices pour faire fonctionner la technologie pour le développement".
 
La CSTD traite des technologies conventionnelles et émergentes dans la productivité agricole ; à travers notamment de nouvelles applications telles que la robotique, l'intelligence artificielle, l'Internet des objets, les grandes données, la biologie synthétique et l'ingénierie tissulaire.
 
Les conclusions et les recommandations des réflexions de janvier dernier sont prévues pour être analysées au cours de la 20ème session annuelle de la Commission qui aura lieu en mai 2017, avant d’être portées à la connaissance du conseil, économique et social en juillet.