Par: Amzath Fassassi
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Future Earth est une nouvelle initiative de recherche internationale visant à développer les connaissances pour répondre efficacement aux risques et opportunités liés au changement climatique dans les prochaines décennies. Mark Stafford Smith, président du comité scientifique de Future Earth, compte plus de trente ans d'expérience dans l'écologie des systèmes de zones arides. Dans cet entretien avec SciDev.Net, réalisé en marge de la Conférence de Johannesburg sur le changement climatique (5-6 mai), il revient sur le rôle de la science dans les processus décisionnels liés au changement climatique.
Le continent africain est l'une des régions les plus vulnérables au changement climatique. Comment Future Earth peut aider les gouvernements africains dans leurs efforts pour mettre en place une politique d'adaptation?
Une autre façon dont la recherche pourrait aider est de fournir une compréhension de ce qui se passe dans un contexte mondial et d'expliquer pourquoi adapter la bonne approche en Afrique n'est pas important seulement pour le continent africain, mais également pour le reste du monde, afin que ce genre de informations soient prises en compte dans les négociations à l'échelle mondiale, ainsi que dans les discussions bilatérales avec d'autres pays.
Un certain nombre de gouvernements africains estiment que certaines des politiques d'adaptation proposées ne vont en fait qu'entraver le développement en Afrique. Qu'en pensez-vous?
Qu'entendez-vous par "bien faire" les choses?
Cela implique d'essayer de nous assurer, par exemple, que nous fournissons de l'énergie pour tous, mais que nous le faisons de manière à ce que l'approvisionnement en énergie soit dé-carbonisé et que nous ne le fassions pas dans le sens d'accroitre l'impact croissant sur l'atmosphère. Si nous adoptons cette approche, je pense que nous développerons nos sociétés et nous le ferons de manière à éviter de dépasser certains de ces seuils planétaires critiques qui pourraient aggraver les choses à l'avenir.
L'alternative, c'est d'adopter une mauvaise approche et il y a deux façons d'y arriver aussi. La première consiste à insister pour que nous n'ayons aucune énergie et bien entendu, le développement est compromis et je ne pense pas que c'est quelque chose d'acceptable au niveau mondial.
Quelles sont, à votre avis, les mesures à prendre pour remédier à la situation immédiatement?
Il y a évidemment ici beaucoup d'intérêts spécifiques interconnectés. Mais d'un point de vue de la recherche, je ne pense pas qu'il y a un besoin de plus d'informations sur le changement climatique. Nous savons qu'il y a un problème, nous l'avons identifié.
Il est certes possible d'apporter de nouvelles réponses et de nouvelles informations, mais la principale chose que nous pouvons faire est de fournir des orientations et d'agir par exemple sur les systèmes de gouvernance, en trouvant des mécanismes de vote différents au sein de certaines instances clés. Cela pourrait effectivement nous permettre de faire des progrès clés, plutôt que d'avoir une situation où chaque pays se dresse contre le reste du monde.