17/01/14

Nouveau rapport sur les risques de catastrophe en Afrique de l’Ouest

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Crédit image: Flickr/Oxfam International

Lecture rapide

  • Le rapport se propose d’aider les décideurs politiques à mieux comprendre la mécanique du déclenchement des catastrophes et les moyens d’y faire face
  • Il identifie les liens entre les facteurs de risque sous-jacents et une vulnérabilité accrue
  • Il souligne aussi la nécessité de travailler avec les organisations régionales pour relever les défis transfrontaliers

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[COTONOU] Un nouveau rapport détaillé et illustré sur l'indice de réduction des risques de catastrophes en Afrique de l'Ouest a été rendu public le mois dernier à Madrid.
 
Le document devrait aider les gouvernements, la société civile et d'autres acteurs à mieux comprendre et réagir face aux risques liés aux catastrophes naturelles.

Le rapport sur l’Indice de Réduction des Risques en Afrique de l’Ouest, publié par DARA, lancé le 17 décembre 2013, identifie les liens entre les facteurs de risque sous-jacents et une vulnérabilité accrue, tout en mettant l’accent sur les perceptions locales et la sensibilisation pour la mise en œuvre d’initiatives pour une meilleure gestion de ces risques. 
 
Par ailleurs, il souligne la nécessité de travailler avec les organisations régionales pour relever les défis transfrontaliers, dans la mesure où le risque ne connaît pas de barrières.
 
"Ce rapport permet de mieux faire face aux questions de risques de catastrophes qui s’imposent et vont s’imposer davantage dans les années à venir", a déclaré Euloge Ogouwalé, climatologue et enseignant-chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi, au Bénin. 
 
Les données ont été collectées dans seize communautés de six pays d’Afrique de l’Ouest (Cap-Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Niger et Sénégal), suivant un questionnaire qui a pris en compte quatre facteurs de risque, notamment l'environnement et les ressources naturelles, les conditions socio-économiques et les moyens de subsistance, l'utilisation des terres, l'environnement construit, ainsi que la gouvernance. 
 
Le rapport  fournit une analyse des capacités et des conditions pour la réduction des risques de catastrophes dans la sous-région.
 
Il indique que de nombreux pays africains, tels que le Cap-Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Niger et le Sénégal,  sont encore vulnérables aux catastrophes naturelles  qui contribuent à diminuer les « gains de développement importants » réalisés dans ces pays. 
 
Les pays d’Afrique de l’Ouest font face à des risques majeurs. Ces dernières années, la plupart des pays de la région ont été fortement menacés par des inondations catastrophiques qui ont, dans certains cas, occasionné des pertes en vies humaines. 
 
Selon Euloge Ogouwalé, les pays côtiers de la région feront davantage face, au cours des prochaines années, à des risques de catastrophes s’ils ne se préparent pas. 
 
«La bande côtière ouest-africaine est très vulnérable aux phénomènes géo-climatiques (sécheresses, inondations, vents forts, vagues de chaleur) à cause de la perturbation des données environnementales», ajoute-t-il.
 
"Il faut que chacun de nous accepte que les risques existent et s’imposent progressivement. Maintenant, nous devons être d’accord sur le fait que les problématiques de demain vont porter sur les risques au regard de ce que nous vivons aujourd’hui. Il est temps de comprendre qu’il faut internaliser les risques depuis l’échelle familiale jusqu’au niveau sommet de l’Etat, car ils peuvent fragiliser l’économie de tout un pays et empêcher le développement souhaité", affirme encore Euloge Ogouwalé.
 
Pour le chercheur, "il faut que tous les acteurs se mettent ensemble pour travailler à la sensibilisation, à la conscientisation afin que chaque individu dans la sous-région et au Bénin, en particulier, puisse intégrer les questions de risque dans son quotidien".