20/01/09

L’impact du changement climatique dépendra des politiques menées

Selon des chercheurs, des activités favorisant normalement la progression du paludisme, comme la construction de barrages, pourraient faire reculer la maladie – à condition d''être bien élaborées. Crédit image: Flickr/ reinholdbehringer

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[NEW DELHI] Selon une nouvelle étude, les dommages causés à la santé et aux moyens de subsistance par les changements climatiques pourraient dépendre étroitement de l”élaboration des politiques de développement durable. 

Prenant l”augmentation prévue du taux du paludisme en Inde due aux changements climatiques comme étude de cas, des scientifiques ont ainsi découvert ”qu”il était possible soit de réduire soit d”aggraver ses effets néfastes – en fonction de la manière dont les politiques sont élaborées.

Dans un article publié dans Environmental Management ce mois-ci (6 janvier), ils appellent à une approche plus globale dans l”élaboration des moyens d”adaptation aux changements climatiques, en y intègrant l”adaptation au climat et le développement.

Plus de 96 pourcent de la population de l”Inde – soit 973 millions de personnes – est exposé aux parasites du paludisme. D”ici 2050, il est prévu que la température augmente dans une fourchette de 3,3 à 4,3 degrés Celsius”, ce qui, ajouté à l”augmentation du taux d”humidité, devraient faire courir des risques à davantage de zones.

L”équipe de l”Institut indien pour la Gestion (Indian Institute of Management), à Ahmedabad, et de l”Institut national pour la Recherche en Paludisme (National Institute of Malaria Research), à New Delhi, a étudié l”interaction de deux gammes de variables sur les risques de paludisme.

La première gamme est constituée de facteurs climatiques – la température, la pluviométrie, l”humidité et les facteurs connexes tels que la végétation et l”engorgement des localités. La deuxième, quant à elle, portait sur les indicateurs du développement durable tels que les niveaux de revenus, l”irrigation, les pratiques agricoles, les changements dans l”utilisation des sols et l”éloignement des infrastructures de santé.

Ils ont également examiné l”impact d”autres activités liées au développement, telles que la construction de barrages, d”industries, de canaux et de lignes de chemin de fer ; ainsi que les mesures de santé publique prises pour combattre le paludisme.

Ils ont ainsi découvert que même si une activité de développement — telle que la construction d”un canal d”irrigation – favorise la propagation du paludisme, le résultat ”global pourrait être un recul du paludisme, si l”initiative permet par ailleurs ”une augmentation dans les niveaux de revenus, les populations étant mieux à même de se procurer moustiquaires, insecticides, et médicaments.  

De même, affirment-ils, les activités de développement qui favorisent ”habituellement la progression de la maladie – telles que la déforestation ou la construction de barrages – peuvent, si elles sont convenablement gérées, faire reculer cette maladie.

D”autres facteurs peuvent ainsi être incorporés dans les projets de développement, comme ”la sensibilisation des communautés à l”élimination des eaux stagnantes afin deréduire la reproduction des moustiques”.

Les auteurs soutiennent que des politiques de développement bien conçues et bien menées pourraient donc permettre aux communautés de se préparer pour s”adapter au changement climatique et réduire ses effets néfastes sur la santé.

""Les changements climatiques sont considérés par l”opinion traditionnelle comme un obstacle au développement ; phénomène perçu dans le même temps comme une menace pour les changements climatiques"".

Ils prônent, au contraire, l”adoption d”un scénario dans lequel ""le développement lui-même apparaît comme l”outil central permettant d”améliorer les capacités d”adaptation aux changements climatiques et d”en atténuer les effets"".

Amit Garg, professeur à la direction de la politique publique, à l”Institut indien de Ahmedabad, et auteur principal de l”article, a expliqué au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) que tout grand projet d”infrastructure a besoin d”une ""évaluation de ses effets néfastes"" dans le but d”établir comment l”environnement, et notamment les changements climatiques, pourraient affecter le projet à moyen ou à long terme.

""Nos politiques, nos plans et nos stratégies de développement doivent concorder avec celles relatives aux changements climatiques,"" affirme-t-il.

Lien vers le résumé dans Environmental Management