Par: Julien Chongwang
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"Cette année, le maïs est rare et cher !" C’est avec une certaine note d’agacement dans la voix que Célestine Ngambou, marchande de maïs au détail à Douala au Cameroun, répond à son client.
Celui-ci s’était en effet étonné, comme beaucoup d’autres avant lui, de ce qu’un petit épi de maïs coûte 100 FCFA là où il croyait devoir payer tout au plus 50 FCFA.
"L’année dernière, le sac de 100 kg de maïs coûtait 10.000 F. Mais, aujourd’hui, il vaut 15.000 FCFA ; et à cela, il faut ajouter au moins 1.000 FCFA pour le transport", rapporte la vendeuse pour justifier ces prix élevés.
“Quand il y a trop de pluies, les graines pourrissent et ne germent pas. Et s’il y a trop de soleil, les graines germent, mais leurs feuilles sont aussitôt brûlées par la chaleur.”
Julbert Konango, délégué régional de la Chambre d’agriculture du Cameroun
Délégué régional de la Chambre d’agriculture du Cameroun et lui-même producteur de maïs, Julbert Konango n’est pas surpris de cette situation qui, à l’en croire, résulte d’une faible production somme toute prévisible, du fait des dérèglements climatiques vécus lors des semailles.
"Les pluies sont venues trop tôt cette année au moment où il fallait préparer les champs et les producteurs n’ont pas pu le faire correctement", dit-il.
"C’est par exemple le cas de ceux qui pratiquent l’agriculture sur brûlis. A cause des pluies précoces, ils n’ont pas pu mettre le feu aux herbes au bon moment, pour libérer les espaces à cultiver", ajoute-t-il.
Selon son récit, les choses se sont davantage compliquées lorsque le soleil s’est imposé en avril, au moment où il fallait des pluies pour faire germer les graines.
"L’eau rend les éléments nutritifs du sol accessibles aux plantes", relève ainsi Walter Ajambang, agronome et maître de recherche à l’IRAD.