07/10/08

La science : Une planche de salut face à la tempête

L'oeil d'un cyclone Crédit image: Lanci Daniele/Flickr

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La science et la technologie peuvent contribuer de manière significative à l’atténuation des effets des cyclones tropicaux.

Quand l’ouragan Ike a frappé la côte sud-est des Etats-Unis au début du mois de septembre dernier, les inondations ont causé beaucoup de dégâts et provoqué la mort d’une cinquantaine de personnes sur 10 Etats différents. En revanche, quand le cyclone Sidr a touché terre dans la Baie du Bengale en novembre dernier, près de 10 000 personnes auraient été tuées.

Pourtant, ces deux évènements étaient d’une puissance identique. Leurs conséquences divergent autant pour plusieurs raisons. Certaines sont d’ordre géographique – les eaux côtières peu profondes de la Baie du Bengale, les marées hautes et les zones à basse altitude densément peuplées y rendent les cyclones particulièrement meurtriers.

Mais la capacité des pays à mettre la science et la technologie au service de l’atténuation des effets des catastrophes naturelles a également un rôle à jouer. Prédire de manière précise la date et le lieu où ces évènements sont susceptibles de se produire, émettre des pré-alertes crédibles à l’intention ceux qui sont les plus susceptibles d’être affectés, et fournir d’une protection appropriée aux communautés potentiellement vulnérables : autant d’éléments d’importance pour minimiser les effets des cyclones.

Ouverture du débat

Cette semaine, le Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) vous propose une série d’articles qui se penchent sur la nature et les effets des cyclones tropicaux – de puissantes tempêtes également connues sous le nom d’ouragans ou de typhons – en Asie du Sud.

Notre intention est de fournir aux décideurs politiques, aux chercheurs et aux scientifiques, des informations sur les moyens d’améliorer la gestion des cyclones et de susciter un débat sur ces questions.

Les articles que nous publions abordent la façon dont les pays peuvent mieux prévoir, se préparer et s’adapter aux cyclones tropicaux et faire face aux impacts d’évènements extrêmes. Nous insisterons par ailleurs sur les leçons tirées de l’expérience de pays comme le Bangladesh, l’Inde ou Madagascar.

Un article de fond d’introduction, rédigé par Greg O’Hare, professeur de géographie à l’Université de Derby, au Royaume-Uni, explique la genèse des cyclones en Asie du Sud, les dommages qu’ils causent et les moyens potentiels de protection des populations vulnérables (voir: Cyclones dans l’Océan indien: Faits et chiffres).

Cet article est complété par un reportage de T.V. Padma, Coordonnatrice régional de SciDev.Net pour l’Asie du Sud, qui décrit les efforts entrepris par l’Inde pour réduire le nombre de morts dans la région en améliorant les moyens de prédiction des tempêtes et développant la recherche(voir: Le programme de recherche indien sur les cyclones violents).

Un éminent climatologue indien, Shishir Dube, du Centre des Sciences atmosphériques, à l’Institut indien de Technologie, propose de plus amples investissements soit consacrés à un projet de cartographie détaillée des dommages potentiels des cyclones, dans le but de sauver des vies dans les pays de l’Océan indien (voir: Les cartes des zones de vulnérabilité pourraient aider à réduire le nombre de décès dus aux cyclones).

Abordant des préoccupations semblables d’un autre point de vue, Mark Tadross, Directeur de Recherches au Département des Sciences géographiques et environnementales de l’Université du Cap, en Afrique du Sud, soutient que l’association des modèles statistiques et physiques offre le meilleur espoir de prédire les changements dans le domaine des risques cyclonaux locaux dans l’Océan indien (voir: La meilleure façon de modéliser les risques cycloniques locaux).

Pour Saleemul Huq, Directeur du Programme sur le Changement climatique à l’Institut international pour l’Environnement et le Développement, si la préparation aux cyclones peut sauver des vies, les pays concernés doivent également aider leurs populations à s’adapter aux effets des cyclones afin de conserver leurs moyens de subsistance.(voir: Les pays doivent se préparer à subir des cyclones et s’adapter à leurs effets).

Un autre type d’alerte nous vient de Athula Sumathipala, Directeur honoraire de l’Institut de Recherche et de Développement du Sri –Lanka : si la recherche sur les catastrophes naturelles est riche en enseignement pour les interventions futures, l’urgence de la situation ne doit pas servir de prétexte pour justifier l’exploitation des survivants (voir: L’éthique des programmes de recherche doit continuer à s’appliquer dans les zones sinistrées).

Pour finir, nous fournissons des liens annotés vers les documents et les organisations clés qui abordent certaines des questions susmentionnées.

Le manque de moyens financiers

Certaines préoccupations n’ont pas été abordées directement, notamment la façon dont les fonds de recherche sont alloués partout dans la région, et la priorité relative accordée à des projets scientifiques grandioses – tels que les missions sur la lune et les réacteurs atomiques – par rapport aux systèmes d’alerte aux cyclones dans les choix budgétaires.

La nécessité d’une recherche correctement financée afin d’améliorer les prédictions, d’une meilleure dissémination des prévisions et d’une meilleure protection des personnes et des communautés est évidente. Il est tout aussi impératif de s’assurer que les résultats de la recherche soient mis en œuvre.

Nous publions la présente série d’articles à l’occasion de la Journée internationale pour la Réduction des Catastrophes. L’atténuation des effets des cyclones tropicaux compte parmi les plus importants de tels efforts. L’expérience des pays développés démontre que si la science et la technologie ne peuvent empêcher les évènements naturels de se produire, elles peuvent néanmoins réduire drastiquement leurs effets en termes de souffrances humaines. Le monde en développement a certes déja fourni beaucoup d’efforts, mais doit encore en fournir davantage pour atteindre aussi ce stade.

David Dickson
Directeur de SciDev.Net

T. V. Padma
Coordonnatrice de SciDev.Net pour l’Asie du Sud