27/06/12

L’OMM lancera bientôt un système mondial de services climatologiques

Le Tchad, pays régulièrement ravagé par la sécheresse, est l'un des quatre bénéficiaires des projets pilotes du système de l'OMM Crédit image: Flickr/IFR

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Un système mondial de services climatologiques devrait être lancé en octobre prochain. Son objectif sera d’offrir des alertes rapides sur les changements météorologiques ayant un impact sur l’eau , la sécurité alimentaire, les catastrophes naturelles et la santé.

Si l’on en croit Jan Egeland, coprésident de l’Equipe de haut niveau du Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC) – une initiative de l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM) -, environ 70 pays ne disposent pas d’infrastructures appropriées pour s’adapter à des conditions climatiques extrêmes, et six de ces pays, tous situés dans des régions vulnérables d’un point de vue climatique, « ne disposent d’aucune infrastructure».

La décision de la création du CMSC a été prise en 2009. Des  projets pilotes sont actuellement en cours au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger. Au cours d’un événement organisé le 15 juin au Brésil par l’OMM en prélude à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20 ), Egeland a déclaré que « l’offre des services climatologiques ne parvient pas à ses destinataires, c’est-à-dire ceux qui en ont le plus besoin ».

Les conditions météorologiques et la variabilité du climat sont des facteurs essentiels des systèmes de production, des catastrophes naturelles les plus courantes, d’une multitude d’épidémies, et de la facilitation de l’accès à l’eau et a l’énergie.

Les données fiables de long terme peuvent s’intégrer dans les services climatologiques et favoriser l’évaluation, la surveillance et la prévision des conditions météorologiques difficiles.

Au nombre des initiatives locales utilisant efficacement les données climatologiques, on peut citer le système cubain d’alerte rapide sur les cyclones, qui s’appuie sur la technologie radar et des réseaux de communication performants. En 2008, trois ouragans avaient soufflé sur ce pays en 20 jours occasionnant des pertes financières évaluées à 9 milliards US$, mais ils n’avaient fait que sept morts.

Une meilleure information sur le climat pourrait également permettre de prévoir et de gérer les épidémies, notamment le paludisme, la fièvre de la dengue et le choléra.

Pour Mannava Sivakumar, Directeur par intérim du Département du climat et de l’eau de l’OMM, « le fossé entre les pays développés et les pays en développement en matière de services climatologiques ne cesse de croître. A ce jour, les services climatologiques existants dans la plupart des pays en développement ne sont pas efficaces ».

Cette situation est due à l’absence d’infrastructures, de réseaux météorologiques et d’un personnel qualifié.

Egeland rappelle que la science a « accompli d’énormes progrès » dans les domaines de l’eau, des services météorologiques, de la variabilité et des changements climatiques, ce qui permet d’améliorer la précision des prévisions.

« Nous disposons maintenant d’une approche globale intégrée d’offre d’informations climatologiques  à ceux qui en ont le plus besoin, bien qu’elle soit [embryonnaire] », affirme Egeland.

« Les produits  climatologiques doivent être faciles à comprendre, conviviaux et élaborés de concert avec les utilisateurs et les scientifiques ».

Selon Elina Palm, responsable du Bureau de liaison de la Stratégie internationale de l’ONU pour la prévention des catastrophes à New York, aux Etats-Unis, l’information sur le climat est « capitale », mais quelques obstacles incluant le manque d’accès à l’information, les difficultés de compréhension, l’absence de connaissances ou de ressources nécessaires à la suite de la publication des prévisions météorologiques, empêche qu’elle soit exploitée de manière efficace.

Neslon Castano, coordonnateur de la gestion du risque des catastrophes pour les Amériques à la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, recommande d’élaborer aussi des procédures de prise de décision dans le domaine de l’information.

Jusqu’à la mi-juillet, il y aura une évaluation complète de la mise en œuvre du mécanisme de planification et de gouvernance.   La feuille de route devra être approuvée au plus tard cette année (29-31 octobre), à l’occasion de la session extraordinaire du Congrès de l’OMM

Lien vers le rapport 2011 de l’Equipe spéciale de haut niveau pour le Cadre mondial des services climatologiques (CMSC) [8.17MB]