03/09/13

Une alliance entre la Malaisie et l’Afrique pour développer des cultures sous-utilisées

bambara groundnuts
Crédit image: Flickr/IITA

Lecture rapide

  • Des chercheurs dressent une liste de cultures destinées à des fins alimentaires et non alimentaires
  • La recherche se concentrera sur la façon dont les cultures pourraient améliorer le bien-être humain et animal
  • D’après un expert, cette initiative permettra également de renforcer les capacités de recherche.

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[GABORONE, BOTSWANA] Des chercheurs de Malaisie et d’Afrique australe — dans le cadre d’une nouvelle collaboration en matière de recherche – dressent une liste de cultures dans les deux régions en vue de les développer pour des usages alimentaires et non alimentaires.

La première liste d’où seront sélectionnées des cultures prioritaires pour la recherche devrait être finalisée d'ici au mois de novembre.

La collaboration fait suite à la signature d'un protocole d'accord, le 21 juin entre le Centre de coordination de la recherche et du développement agricole de l'Afrique australe (CCARDESA), dont le siège se trouve à Gaborone, au Botswana, et le Centre de recherche 'Cultures pour le futur', un organisme international basé sur le Campus de l’Université de Nottingham en Malaisie, qui effectue de la recherche et développement sur des cultures sous-utilisées.

Ces travaux sont cofinancés par les deux organismes, mais ils ne sont pas en mesure de divulguer des détails concernant le budget qui y est consacré.

“La coopération profitera à l'Afrique australe, en particulier en matière d'expertise en recherche et  technique venant de la Malaisie.”

Patrick Malope, chercheur principal et chef de la cellule de micro-économie à l'Institut botswanais d'analyse des politiques de développement


Timothy Simalenga, le directeur exécutif du CCARDESA, a déclaré à SciDev.Net que les domaines de coopération comprenaient la recherche sur les cultures sous-utilisées telles que le voandzou pour des utilisations alimentaires et non alimentaires ainsi que sur les bambous et les roseaux – des plantes poussant dans des endroits humides et utilisées pour la fabrication de paniers, de nattes et de chaises de jardin.
 
L'accord appelle au développement et au transfert des technologies agricoles entre la Malaisie et l'Afrique australe, a-t-il ajouté.Les chercheurs coopéreront également dans les domaines de la biotechnologie, du développement de produits et des chaînes d'approvisionnement à partir des cultures sous-utilisées, de la promotion de pratiques agricoles durables et du développement des cultures sous-utilisées, en vue d’améliorer le bien-être humain et animal.
 
‘La collaboration nous a introduits sur la scène de la recherche internationale", a laissé entendre Timothy Simalenga. "Nous pouvons puiser dans leurs ressources au profit de la Communauté de développement de l'Afrique australe [SADC]’, a-t-il poursuivi.
 
Aux termes de l'accord, les parties, entre autres, procéderont à des échanges de personnel de recherche, d’experts scientifiques et de personnel technique au niveau des stagiaires; entreprendront conjointement la planification et le développement de projets de recherche et exécuteront des projets et des programmes de recherche conjoints.
 
Le centre malaisien offrira des bourses à des jeunes étudiants d’Afrique australe pour étudier dans ce pays asiatique. Le nombre de bourses offertes chaque année pourra varier, mais tous les étudiants suivront des cours ayant un rapport direct avec les cultures sous-utilisées au niveau du troisième cycle.
 
Timothy Simalenga a en outre affirmé que les projets collaboratifs de recherche et développement contribueront à l’accroissement de la productivité chez les petits exploitants à travers le développement, le lancement et l'adoption par les agriculteurs de meilleures technologies et de meilleurs systèmes de production, et rendront aussi possible l’accroissement de la valeur de leurs produits sur les marchés régionaux.
"La coopération profitera à l'Afrique australe, en particulier en matière d'expertise en recherche et technique venant de la Malaisie", a soutenu Patrick Malope, chercheur principal et chef de la cellule de micro-économie à l'Institut botswanais d'analyse des politiques de développement. 
 
‘Les agriculteurs investiront sur ces cultures, parce qu’ils disposeront désormais d’informations issues des résultats de recherche, a-t-il déclaré à SciDev.Net, ajoutant que la coopération permettra à la fois aux pays de la SADC et à la Malaisie de réduire les coûts de la recherche, parce qu’ils seront en mesure de partager les ressources.
‘Dans les pays en développement, nous manquons de capital humain pour effectuer des recherches, cette coopération comblera ainsi ce [manque]’, a-t-il conclu.
 
Le présent article est une production de la rédaction Afrique sub-saharienne de SciDev.Net.