20/11/09

Il faut inclure l’agriculture dans les négociations climatiques

Crédit image: Flickr/World Bank/Ray Witlin

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D’éminents agronomes préviennent que si l’agriculture n’est pas prise en compte dans les négociations climatiques du sommet de Copenhague le mois prochain, cela aura des conséquences désastreuses pour la sécurité alimentaire.

Une soixantaine d’éminents agronomes du monde entier ont signé une déclaration cette semaine (18 novembre) en réaction à la quasi-absence de l’interaction entre l’agriculture et les changements climatiques dans le débat liminaire  du sommet de la Convention cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC) prévu à Copenhague au mois de décembre.

Les changements climatiques vont créer des conditions sans précédent pour les agriculteurs qui devront faire face à la variabilité du climat, aux changements de température, au raccourcissement des saisons de croissance, au stress salin, aux nouvelles combinaisons de pesticides et à de nouvelles maladies, précise la déclaration.

D’après les chercheurs, si des mesures d’adaptation ne sont pas prises, les rendements vont chuter, rendant ainsi des milliards d’être humains victimes de l’ insécurité alimentaire (voir Des milliards de personnes menaces par des pénuries alimentaires).

"Aucun accord crédible et efficace en réponse aux défis posés par les changements climatiques ne peut ignorer l’agriculture et la nécessité d’adapter les cultures pour garantir l’offre mondiale de produits alimentaires dans le futur», précise la déclaration.

"Nous appelons les pays à accorder, au cours du sommet de Copenhague, l’importance qu’elle mérite à la préservation de la diversité des cultures et d’en faire un élément essentiel des engagements qu’ils prendront dans le cadre de l’adaptation aux changements climatiques».

Les signataires de cette déclaration sont, parmi autres, Colin Chartres, Directeur-général de l’Institut International du Management de l’Eau, William Dar, directeur général de l’Institut international de Recherche sur les Cultures des Zones tropicales semi-arides ; M.S. Swaminathan, ancien ministre indien de l’agriculture ; Joachim von Braun, directeur général de l’Institut international de Recherche sur les Politiques alimentaires ; et Robert Zeigler, directeur général de l’Institut international de Recherche sur le Riz.

"Ce n’est pas parce que l’agriculture doit s’adapter qu’elle y arrivera», a tenu à préciser l’un des signataires, Gebisa Ejeta, spécialiste éthiopien du sorgho et lauréat du Prix mondial de l’alimentation 2009

"L’adaptation à des conditions jusque-là inconnues ne doit pas être prise à la légère. Cela nécessite une recherche rigoureuse et un travail complexe et pénible. »

Les contenus de plus de 1500 banques de semences, notamment la Banque mondiale de semences de Svalbard (voir Global seed vault opens in Norway), contiennent la diversité génétique nécessaire à l’adaptation des cultures. Néanmoins, cet effort est souvent freiné par l’insuffisance des moyens financiers, et les ressources actuelles sont insuffisantes pour leur conservation. Il faut immédiatement consentir de petits investissements, recommande la déclaration.

"Des milliards de dollars ont été promis cette année pour la sécurité alimentaire. Des milliards supplémentaires vont encore probablement être promis pour le changement climatique », ironise Cary Fowler, Directeur exécutif du Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures.

Nous demandons aux négociateurs de reconnaître qu’il existe une forte interdépendance entre ces questions».

Lien vers le texte complet de la déclaration