15/06/17

Six nouvelles réserves de biosphère en Afrique

Réserve de biosphère de Mono
La réserve de biosphère de Mono, située de part et d'autre de la frontière Bénin - Togo Crédit image: UNESCO/GIZ

Lecture rapide

  • 6 sites africains sont parmi les 23 qui intègrent le réseau des réserves de biosphère
  • Les pays africains concernés sont : Bénin, Togo, Niger, Afrique du Sud, Soudan, Ethiopie
  • Chaque réserve concilie la conservation de la biodiversité et son utilisation durable

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L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a publié ce mercredi, 14 juin, la liste de 23 nouveaux sites faisant désormais partie du réseau mondial des réserves de biosphère.
 
Ces sites sont répartis dans vingt-deux (22) pays d’Afrique (6 sites), d’Asie (4), d’Europe (8) et d’Amérique (5).
 
En Afrique, les pays concernés sont l’Afrique du Sud, le Bénin, l’Ethiopie, le Niger le Soudan et le Togo.
 

“Les réserves de biosphère sont des sites d’apprentissage du développement durable destinés à concilier la conservation de la biodiversité et l’utilisation durable des ressources naturelles”

UNESCO

 
Dans cette liste, la réserve de Mono retient particulièrement l’attention parce qu’elle désigne un écosystème au Bénin, un autre au Togo voisin et enfin la zone commune transfrontalière que forment les deux.
 
Selon le communiqué de presse publié ce mercredi par l’UNESCO, la réserve de Mono au Bénin est située au sud-ouest du pays et comprend des écosystèmes tels que des mangroves, des zones humides, de la savane ou encore des forêts. Avec des espèces animales comme les dugongs ou vaches marines, les hippopotames, ainsi que deux espèces de singes.
 
Quant à la réserve de Mono au Togo, elle est située au sud-est du pays et présente "des écosystèmes côtiers, des mangroves, des zones humides, des forêts et des plaines inondables ainsi que des terres agricoles utilisées pour la production à petite échelle d’huile de palme et de noix de coco".
 
Enfin, la réserve de biosphère transfrontière de Mono est l’association de ces deux réserves nationales avec une aire totale de l’ordre de 346 285 hectares (ha) pour une population d’environ 2 015 000 habitants ayant pour principales activités l’agriculture à petite échelle (palmiers à huile et noix de coco), le pâturage, la sylviculture et la pêche.
 
"S’étendant dans la plaine alluviale et les zones du delta et des rives du fleuve Mono, cette réserve (…) est composée d’une mosaïque de paysages et d’écosystèmes comprenant principalement des mangroves, de la savane, des lagunes, des plaines inondables ainsi que des forêts, notamment des forêts sacrées", peut-on lire dans le communiqué de presse de l’UNESCO. 

Répartition des réserves de biosphère dans le monde en 2016 – 2017 (source: UNESCO)
Régions Nombre de réserves de biosphère Nombre de pays concernés
Afrique 70 28
Etats arabes 30 11
Asie et Pacifique 142 24
Europe et Amérique du Nord 302 36
Amérique latine et Caraïbes 125 21
TOTAL 669 120

Toujours en Afrique de l’Ouest, l’UNESCO a ajouté à sa liste la réserve de biosphère de Gadabedji au Niger, un territoire de 1,41 million d’ha situé dans le centre du pays.
 
"Il comprend une mosaïque de savanes, de dépressions, de fosses et de dunes de sable. La faune compte notamment des mammifères comme la gazelle dorcas, le renard pâle ou le chacal doré", décrit l’organisation.
 
En outre, apprend-on de la même source, "la population de la réserve appartient à deux principaux groupes ethniques –les Touaregs et les Peuls- avec près de 20 000 habitants dont la principale activité est le pastoralisme avec un mode de vie nomade".
 
Les trois autres nouvelles réserves de biosphère d’Afrique sont notamment la réserve de Garden route (Afrique du Sud), celle de la forêt de Majang (Ethiopie) et celle de Jebel Al Dair (Soudan).
 
Située dans la province du Cap, la réserve de Garden Route mesure 698 363 ha et est considérée "comme un haut lieu de biodiversité floristique". Tandis que la réserve de la forêt de Majang compte 550 espèces de plantes, 33 espèces de mammifères et 130 espèces d’oiseaux.
 

Approches interdisciplinaires

 
Quant à la réserve de Jebel Al Dair, on y a recensé 112 espèces végétales "dont la plupart ont un usage médicinal et aromatique", ainsi que 220 espèces d’oiseaux et 22 espèces de mammifères et de reptiles.
 
En dehors de ces pays africains, la Russie (4 nouveau sites) et le Japon (2) sont les pays les plus représentés dans cette liste des nouvelles réserves de biosphère.
 
Selon les indications de l’UNESCO, "les réserves de biosphère sont des sites d’apprentissage du développement durable destinés à concilier la conservation de la biodiversité et l’utilisation durable des ressources naturelles."
 
L’organisation précise que "elles sont des sites de soutien pour la science au service de la durabilité, des lieux spéciaux où tester des approches interdisciplinaires afin de comprendre et de gérer les changements et les interactions entre systèmes sociaux et écologiques, y compris la prévention des conflits et la gestion de la biodiversité." 

  • Organisation des réserves de biosphère
  • Les réserves de biosphère sont dotées de trois zones interdépendantes visant à remplir trois fonctions liées, qui sont complémentaires et se renforcent mutuellement :
    ·         L'aire (les aires) centrale(s) comprend(comprennent) un écosystème strictement protégé qui contribue à la conservation des paysages, des écosystèmes, des espèces et de la variation génétique.
    ·         La zone tampon entoure ou jouxte les aires centrales et est utilisée pour des activités compatibles avec des pratiques écologiquement viables susceptibles de renforcer la recherche, le suivi, la formation et l’éducation scientifiques.
    ·         La zone de transition est la partie de la réserve où sont autorisées davantage d’activités, ce qui permet un développement économique et humain socio-culturellement et écologiquement durable.
    Source: UNESCO  

Ainsi, de nouvelles réserves sont désignées chaque année par le Conseil international de coordination du programme sur l’Homme et la biosphère (MAB), composé des représentants élus de 34 Etats membres de l’UNESCO. Cette désignation étant faite après les candidatures soumises par les Etats.
 
Créé au début des années 1970, le programme de l’UNESCO sur l’Homme et la biosphère est un programme scientifique intergouvernemental qui vise "à améliorer les relations entre les habitants de la planète et leur environnement naturel".
 
Avant les nouveaux sites ajoutés ce 14 juin, l’on comptait au total 669 réserves de biosphère réparties dans 120 pays à travers le monde[1].
 
Mais, au moment où 23 nouveaux sites étaient ajoutés au réseau, 20 autres en étaient retirés à la demande des pays où ils sont situés ; à savoir la Bulgarie (3) et les Etats-Unis (17).
 

Références

[1] Pour accéder à la carte des réserves de biosphère sur le site de l’UNESCO, cliquez ici.