03/11/11

Les arbres fertilisants en Afrique australe connaissent un grand succès

Certains agriculteurs ayant eu recours à la culture intercalaire ont augmenté leurs récoltes de maïs grâce à des arbres fertilisants Crédit image: Flickr/World Agroforestry Centre

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[NAIROBI] Selon une étude, des centaines de milliers de petits agriculteurs d’Afrique australe ont adopté des arbres et des arbustes à croissance rapide qui sont capables de fertiliser naturellement leurs cultures, avec pour effet d’accroître leurs rendements et leurs revenus.

Les scientifiques du Centre international pour la recherche en agroforesterie (ICRAF), une organisation à but non lucratif de recherches basée au Kenya, ont analysé les efforts ayant été réalisés pendant vingt ans pour amener des « arbres fertilisants » dans les fermes africaines. Ils ont présenté leurs résultats, qui ont été publiés dans l’International Journal of Agricultural Sustainability, le mois dernier (14 octobre).

Les arbres fertilisants, tels que l’acacia, captent l’azote qui est présent dans l’air pour le transférer au sol au cours d’un processus connu sous le nom de fixation de l’azote. Ce processus permet de restituer les nutriments et d’augmenter la productivité des moissons, avec le potentiel de doubler voire de tripler les récoltes. Ces arbres permettent également d’améliorer le bon fonctionnement de l’eau dans les fermes et ils contribuent à prévenir l’érosion du sol.

"Quatre cent mille agriculteurs de l’Afrique australe [Malawi, Mozambique, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe] font pousser des arbres pour stimuler les récoltes de leurs terres, et des millions de petits propriétaires terriens aux faibles ressources pourraient eux-aussi en bénéficier", a déclaré Oluyede Ajayi, premier auteur de cette étude et chercheur associé à l’ICRAF.

Selon cette étude, les récoltes de maïs et les revenus des agriculteurs sont sensiblement plus élevés dans les zones où ces arbres sont utilisés. En Zambie, par exemple, les agriculteurs utilisant des arbres fertilisants ont un revenu d’environ 230-330 dollars américains par hectare, alors que ceux qui ne les utilisent pas gagnent seulement 130 dollars américains. Cette hausse du revenu a représenté jusqu’à 114 jours supplémentaires de nourriture.

O. Ajayi a déclaré à SciDev.Net que la fertilité du sol jouait un rôle décisif pour garantir la sécurité alimentaire des petits agriculteurs dans de nombreux pays africains. Selon lui, des efforts doivent être réalisés pour exploiter toutes les options disponibles, parmi lesquelles figurent les arbres fertilisants, plutôt que de prendre part à des débats universitaires confrontant les engrais organiques et minéraux qui s’avèrent moins utiles.

" Au vu du vaste éventail d’arbres fertilisants qui ont été développés, il est nécessaire [d’aider les agriculteurs] pour s’assurer que ces arbres [soient utilisés] au bon endroit ", a déclaré O. Ajayi.

Il a réclamé des structures politiques et institutionnelles capables de soutenir l’utilisation des arbres fertilisants ainsi qu’une plus grande diffusion des informations relatives à leur nécessité.

Jackson Mulatya, un scientifique associé du Kenya Forest Research Institute, a signalé que cette pratique [consistant à planter les arbres fertilisants] pourrait accroître la productivité et être largement adoptée en Afrique. "Les herbacés ont depuis toujours été utilisés pour stimuler la fertilité du sol… les scientifiques en ont simplement modifié la pratique" , a-t-il déclaré.

Il a néanmoins mis en garde contre le fait que certaines difficultés demeurent, lesquelles sont notamment relatives à la disponibilité du matériel de plantation, aux préjugés sociaux, à la taille des exploitations et à la gestion des espèces.

Lien vers l’article complet publié dans International Journal of Agricultural Sustainability (en anglais)