17/12/08

La partie népalaise de la chaîne de l’Himalaya ‘foisonne de plantes médicinales’

Avec l'altitude, la diversité de plantes s'appauvrit, mais leur utilisation médicinale s'accroît Crédit image: Flickr/stanislas bergamote

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[KATMANDOU] Des nouvelles recherches révèlent que le Népal abriterait plus de plantes à valeurs médicinales que l’on estimait précédemment.

Des botanistes venant du Népal et des Etats-Unis ont procédé à un examen de 264 articles publiés entre 1979 et 2006 portant sur l’utilisation et la diversité des plantes médicinales et aromatiques au Népal.

Leur étude – publiée en ligne dans le Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine le mois dernier (02 décembre) – a été complétée par quatre visites terrain effectuées dans les districts de l’ouest du Népal entre 2006 et 2008, dans le but de vérifier les données.

Les chercheurs ont découvert que jusqu’à 55 pour cent des plantes de cette région avaient une valeur médicinale, alors que les articles présentent plutôt une moyenne de 21-28 pour cent.

D’après le rapport, si la diversité des plantes médicinales diminue à mesure que l’altitude augmente, une plus grande partie de ces plantes étaient utilisées comme des médicaments.

Ripu Kunwar, l’un des chercheurs venant de la Société d’Ethnobotanique du Népal, a déclaré au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) : "Cette [augmentation] est probablement due à la préférence dans les régions de haute altitude pour les remèdes à base de plantes médicinales, combinée à l’absence d’alternatives, à la pauvreté et à la foi en l’efficacité des remèdes à base de plantes médicinales traditionnelles".

Pour Kunwar, la différence entre les données recueillies et les études antérieures est révélatrice du grand vide en matière de connaissance des plantes utiles au Népal. 

Par ailleurs, l’étude a découvert que le recours à la médecine traditionnelle chez les jeunes et les personnes instruites, et dans les basses terres du Népal, accuse une tendance baissière. Ce phénomène pourrait s’expliquer par un meilleur accès dans les plaines à des infrastructures de communication et de soins de santé plus développés.

Pour Keshav Rajbhandari, un ethnobotaniste de Katmandou, "nous devons comprendre que les diverses plantes ayant une importance médicinale représentent de réels atouts, et que nous pourrions les utiliser pour améliorer la vie des populations en milieu rural. Que ces connaissances et plantes soient sur le point de disparaître est inquiétant."

Krishna Shiwakoti, un docteur en médecines douces et en naturopathie basé à Katmandou a déclaré à SciDev.Net : "A l’heure actuelle, il devient difficile de trouver des gens maîtrisant les croyances, les pratiques traditionnelles et connaissant les plantes curatives [parce que ces traitements se transmettent oralement et non par écrit]. Nous devons chercher à consigner dans des documents toutes les connaissances qui se transmettent de manière orale".

Lien vers l’article complet en ligne dans the Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine[226kB]

Références

Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine doi 10.1186/1746-4269-4-24 (2008)