23/01/17

Les criquets font planer une menace de faim sur le Niger

Desert Locust
Crédit image: Vera Kuttelvaserova Stuchelova

Lecture rapide

  • Deux espèces d’acridiens ravagent les cultures : le criquet pèlerin et les sauteriaux
  • 4 000 villages nigériens ont été abandonnés en 2004 suite à une invasion acridienne
  • Les dépenses pour une année d’invasion suffisent à financer 170 ans de prévention

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[NIAMEY] En cette fin décembre 2016, le temps est beau et le ciel clair au-dessus du Niger. Mais, l’horizon de l’année 2017 est sombre pour les 478 habitants de Bani Kosseye, petit village situé à 80 kilomètres de Niamey. Ici, la production agricole a été pauvre et les familles n’ont pu faire que de petites réserves qui seront épuisées d’ici quelques semaines. C’est dire si les populations redoutent déjà la disette…
 
Pour les habiants de cette localité, le principal responsable de ce stress alimentaire a un nom : le criquet. Les dégâts qu’il cause sur l’agriculture font en effet de ce minuscule insecte l’ennemi public numéro un dans les champs et dans les pâturages de ce pays sahélien.
 
Les différents services dédiés à la lutte contre la menace acridienne au Niger classifient les acridiens en deux principaux groupes : le criquet pèlerin et les sauteriaux. A en croire les spécialistes nigériens de la question, les criquets migrateurs représentent ici une menace plutôt négligeable.
  
Appelé aussi huitième plaie d’Egypte, le criquet pèlerin a la capacité de "se grégariser" pour former des essaims pouvant contenir plusieurs dizaines de millions d’individus et capables de se déplacer sur de longues distances et sur plusieurs pays pour dévaster des champs. A titre d’illustration, l’invasion de 2003 – 2005 avait touché 20 pays et dévasté des millions d’hectares de cultures.

Le point de la situation acridien ne au Niger, en janvier 2017
Le point de la situation acridienne au Niger, en janvier 2017

SITUATION EN DECEMBRE

Au mois de décembre, des ailés solitaires isolés, immatures et matures, ont persisté sur quelques sites des plaines du Tamesna, entre Tassara, la frontière malienne et le plateau du Tezerzait. Des larves solitaires de stade 3, en faibles effectifs, ont été observées près d’In Abangharit. Aucun criquet n'a été observé dans le nord des montagnes de l’Aïr.

PREVISIONS

Des ailés en faibles effectifs vont probablement persister sur quelques sites du Tamesna et il se peut qu’ils soient présents dans les montagnes de l’Aïr (1).

D’ailleurs, le Plan de gestion du risque acridien du Niger estime dans son préambule qu’en période d’invasion généralisée, les essaims de criquets pèlerins peuvent infester "une aire de 29 millions de km² peuplée de 1,3 milliard d’habitants et s’étendant des côtes atlantiques africaines de l’hémisphère nord à la frontière indopakistanaise ; et de la méditerranée à l’équateur".
 
Selon Idrissa Maiga, acridologue au centre régional Agrhymet à Niamey, "c’est une espèce qui a une capacité de reproduction extraordinaire. Les femelles peuvent pondre à plusieurs reprises au cours de leur vie et chaque ponte compte entre 80 et 100 œufs par femelle."
 
Et quid de la voracité ? "Chaque individu est capable de consommer l’équivalent de son propre poids en matière végétale par jour", illustre l’entomologiste.
 
"Sachant qu’un criquet pèse en moyenne deux grammes, cela veut dire que chaque individu peut consommer deux grammes de matières fraîches par jour", poursuit l'intéressé.
 
"Alors, si vous considérez un essaim qui a des dizaines, voire des centaines de millions d’individus, si cet essaim s’abat sur une culture, il leur suffit d’un quart d’heure ou d’une demi-heure pour dévaster tout ce qui est matière fraîche dans la zone où l’essaim a pu se poser", conclut Idrissa Maiga.
 

1,25 million d’ha dévastés en 1988

 
Certains spécialistes des criquets pèlerins, cités dans une note technique du dispositif de surveillance acridienne du Niger publié en décembre 2016, estiment même que "théoriquement, un essaim couvrant le sol sur 25 km² d’une densité de 100 insectes posés au mètre carré, est capable de consommer autant d’herbage qu’un troupeau de bovins de 50 000 têtes".
 
D’ailleurs, à en croire Abou Moumouni, directeur général du Centre national de lutte antiacridienne (CNLA), le Niger a payé un lourd tribut à l’invasion de criquet pèlerins de 2003 – 2005.
 
"3 755 villages avaient connu un déficit céréalier de l’ordre de 27% équivalent à environ 223 487 tonnes" dit-il.
 
Et d'ajouter: "Ce déficit dû à l’action couplée de la sécheresse et des criquets pèlerins avait conduit à une baisse de la production fourragère de 4,47 millions de tonnes".
 

 

Ainsi, la situation est très préoccupante pour le Niger qui fait partie, avec la Mauritanie, le Mali et le Tchad, des quatre Etats dits de la ligne de front en Afrique occidentale et centrale. Il s’agit de pays qui abritent des aires grégarigènes et de reproduction du criquet pèlerin où celui-ci vit en permanence et se reproduit pour finalement former des essaims avant d’envahir les cultures si le processus n’est pas interrompu…
 
Au Niger, ces zones sont notamment l’Aïr, le Tamesna et, dans une moindre mesure, le Sahel des pâturages qui n’est qu’une zone de reproduction estivale.
 
Fort heureusement, ce n’est pas chaque année que le pays ou la région fait face à une invasion. "Si nous prenons les trente dernières années, les invasions de criquets pèlerins ne se sont produites que trois fois : en 1988, en 2004 et en 2012", souligne Moudy Mamane Sani, directeur général de la protection des végétaux au ministère de l’Agriculture et de l’élevage.
 
Pour autant, les séquelles de ces invasions lointaines restent longtemps présentes dans les esprits. Ainsi, d’après le CNLA, 1,25 million d’hectares de cultures ont été dévastés au Niger lors de l’invasion de 1988 ; laquelle avait affecté en tout 23 pays pour 26 millions d’hectares de cultures.
 

Exode rural

 

“Suite à la crise de 2004/2005, presque 4000 villages du Niger avaient été abandonnés par leurs habitants après avoir perdu leur production.”

Abou Moumouni
DG du Centre de lutte antiacridienne – Niger

Mais il y a plus : "suite à la crise de 2004/2005, presque 4 000 villages du Niger avaient été affectés avec comme collaires des pertes de productions et des départs en exode. C'est-à-dire une migration des populations de ces villages vers les villes", se souvient Abou Moumouni.
 
Ce dernier explique cet exode rural par la décapitalisation des producteurs qu’avait entraînée l’invasion.
 
"Les producteurs, dit-il, n’ont pas autre chose que leur production. C’est le fruit de cette production qui leur permet de satisfaire leurs différents besoins et de résoudre leurs différents problèmes. Là où les criquets pèlerins passent, ils ne laissent rien !"
 
Alors, les producteurs, ayant perdu toutes leurs récoltes et les pâturages pour leurs bêtes, n’ont plus de capital et il ne leur reste plus qu’à aller vers les centres urbains pour chercher un petit travail afin de reconstituer leur vie en attendant la campagne agricole suivante", explique l’intéressé
 
Cela dit, loin d’une nouvelle invasion de criquets pèlerins, ce sont bien des sauteriaux qui sont à l’origine du désarroi des habitants de Bani Kosseye. "Il s'agir d'acridiens sédentaires qui n’ont pas la capacité de grégariser pour former de grands essaims comme le criquet pèlerin", décrit Idrissa Maiga.

Au rang de ces sauteriaux, ce dernier cite le criquet sénégalais qui, dit-il, sévit énormément sur les cultures céréalières, en particulier sur le mil".
 
Il n’en demeure pas moins que les sauteriaux ont, eux aussi, une grande capacité de nuisance dans les champs. "Les attaques de sauteriaux peuvent intervenir à différents stades de la croissance des plantes", explique Djibo Bagna, producteur agricole et président du conseil d’administration de la Plateforme paysanne du Niger.
 
Il ajoute : "Après les semis, ils attaquent les jeunes pousses. S’ils ne se manifestent pas après les semis, ils attendent quand les plantes se développent pour attaquer les feuilles et vous trouvez des tiges complètement dénudées. Et ces tiges ne produiront absolument rien".
 
Enfin, dit-il, "les sauteriaux attaquent même les épis et consomment les graines qui ne sont pas encore à terme. Donc, vous allez voir des épis, mais, il n’y a pratiquement rien à l’intérieur".
 
Cette description correspond à peu près à ce qu’ont connu les habitants de Bani Kosseye au cours de la dernière campagne agricole. "Les criquets ont apparu quand le mil a commencé à fleurir, au moment de l’épiaison et au moment de l’apparition des grains", témoigne Issaka Arouna, un cultivateur de la localité
 
"Nous avons entrepris de les combattre avant même l’arrivée des agents du ministère de l’Agriculture et de l’élevage", ajoute-t-il.
 
Infestations
 
Un combat malheureusement perdu ! Car, il n’a pas empêché le spectre de la crise alimentaire qui est désormais redoutée dans ce village : "Tu ne vois pas le grenier qui est vide là ?" Interroge Issaka Arouna, en demandant à un jeune homme d’ouvrir l’un des greniers du village…
 
A l’intérieur, pas grand-chose. Les épis de mil pas toujours bien garnis suffisent à peine à couvrir toute la surface du plancher. "C’est la récolte de dix personnes que vous voyez là", commente le vieil homme, d’un air sévère.
 
Cette maigre récolte est la preuve que la menace que représentent les sauteriaux est loin d’être négligeable : "En réalité, compare Idrissa Maiga, à l’échelle d’une saison, le criquet sénégalais cause même plus de dommages sur le mil que le criquet pèlerin".
 
La dangerosité de cette espèce réside en particulier dans le fait qu’elle sévit de manière endémique. "C’est une situation qui revient pratiquement chaque année. Au cours de chaque campagne agricole, nous faisons face aux sauteriaux et la gravité de la situation varie d’une saison à une autre", indique Moudy Mamane Sani.
 
Il illustre en disant que "cette année par exemple, nous avons eu affaire à de multiples cas d’infestations de sauteriaux, notamment dans les régions de Tilabéri, de Zinder, de Maradi, etc."
 
Pays vulnérables
 
Forts de l’adage populaire qui dit qu’"aux grands maux, les grands remèdes", les pays les plus vulnérables à une invasion de criquets pèlerins ont confié à la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) la coordination à l’échelle nationale, régionale et internationale, de la lutte préventive et de la riposte en période d’invasions. En conséquence, la FAO a créé dans chaque région concernée un organisme spécialisé.
 
En Afrique de l’Ouest et du nord-ouest qui comprend le Niger, cet organisme est la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO), qui a vu le jour en 2000. Chacun de ses dix Etats membres (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Tunisie) s’engageant à mettre en place sur son territoire une unité nationale de lutte contre le criquet pèlerin.
 
Au Niger, cette unité, créée en 2007, est le Centre national de lutte antiacridienne (CNLA), dont le siège est à Niamey et la principale base opérationnelle à Agadez, ville choisie pour sa proximité avec les aires grégarigènes. 
 
Interrogé par SciDev.Net, Abou Moumouni , son directeur général, explique : "en période de rémission, c’est-à-dire comme maintenant où il n’y a pas d’invasion, et où les criquets sont dans les zones de grégarisation, le CNLA est chargé de conduire des opérations de surveillance".
 
 

Selon ses précisions, cette surveillance consiste à procéder à des traitements dès que les effectifs de criquets ont atteint un certain seuil, afin de les confiner dans ces zones grégarigènes.

 
Il poursuit : "en période d’invasion, le CNLA est chargé de préparer des plans d’action, de coordonner et d’évaluer les opérations de lutte, en collaboration avec la Direction générale de la protection des végétaux (DGPV), parce que nous avons des moyens et un personnel limités…"
 
Cette direction du ministère de l’Agriculture et de l’élevage s’occupe des autres types d’acridiens et de ravageurs, y compris les sauteriaux.Mais dans chacun de ces deux services, la stratégie de la lutte préventive a été adoptée ; encouragée par la FAO qui, en 2006, a établi que "si l’on se penche sur le coût des activités de lutte de la CLCPRO, on peut constater que les dépenses qui ont été nécessaires pour venir à bout de l’invasion de 2003 – 2005 auraient permis de couvrir 170 années de prévention".
 
Motivée aussi par les conséquences économiques, sociales et environnementales des interventions engendrées par l’invasion de 2003 à 2005. "Treize millions de litres de pesticides ont été nécessaires pour en venir à bout. Elle a coûté plus d’un demi-milliard de dollars et causé plus de 2,5 milliards de dollars de pertes de récoltes", écrit la FAO.
 
Réseau d’information acridienne
 
Du coup, au Niger, un dispositif est mis en œuvre pour empêcher toute invasion ; et il implique aussi bien les producteurs eux-mêmes que les officiels.
 
"Nous avons des producteurs que nous appelons des brigadiers. Nous les avons formés à l’utilisation des pesticides et à donner l’alerte au niveau des services techniques quand la situation dépasse leurs compétences", témoigne Djibo Bagna, producteur agricole et président de la plateforme paysanne du Niger.
 
Moumouni Abou du CNLA renchérit : "Nous disposons d’un réseau d’informations acridiennes. Au niveau de ces zones grégarigènes, nous avons formé les nomades, les militaires et tous les leaders d’opinion pour qu’ils nous informent dès qu’ils constatent la présence d’un criquet".
 
A en croire ce dernier, les informations ainsi recueillies viennent compléter le plan de surveillance du CNLA qui envoie chaque mois des équipes dans ces zones pour évaluer la situation avant de prendre une décision, en tenant compte de la météorologie qui influence aussi le développement et la reproduction du criquet.
 
Car, explique-t-il, "ce n’est pas parce qu’il y a des criquets qu’il va nécessairement falloir aller pulvériser. Il y a un seuil d’intervention. Dès que vous avez 500 individus adultes ou 3 000 à 5 000 petites larves par hectare, une intervention devient nécessaire pour réduire ces effectifs."
 
Avions agricoles
 
Moudy Mamane Sani de la DGPV complète : "lorsqu’il s’agit des infestations localisées de quelques hectares, ce sont les producteurs eux-mêmes qui interviennent rapidement dans leurs champs avec des pulvérisateurs portatifs pour régler le problème."
 
"Lorsque la situation atteint un certain seuil, elle relève des services déconcentrés au niveau départemental ou régional qui ont des appareils de pulvérisations montés sur des véhicules et qui peuvent traiter plusieurs hectares par jour", ajoute-t-il.
 
"Et pour les opérations aériennes, conclut-t-il, elles sont menées lorsque les infestations atteignent plusieurs milliers d’hectares". Pour cela, indique Moudy Mamane Sani, le Niger dispose d’une base aérienne qui exploite trois avions agricoles pour faire face aux infestations de grande envergure. Parmi les produits susceptibles d’aider dans cette riposte, il y a "Green Muscle", un biopesticide développé par Chris Prior et David Greathead, deux chercheurs de CABI (Centre for agriculture and biosciences international). C’était dans le cadre du programme LUBILOSA (Lutte biologique contre les locustes et les sauteriaux) qui a duré de 1989 à 2002.
 
A l'instar des pesticides chimiques, "Green Muscle" n'éliminera pas la menace. "Mais, avec une surveillance appropriée du nombre de criquets et de sauteriaux, surtout quand ils viennent de naître et avant qu'ils deviennent adultes, "Green Muscle" peut contrôler le nombre de criquets et de sauteriaux afin d’éviter qu’ils ne constituent une menace pour les cultures ou les vies humaines", souligne Belinda Luke, chercheur principal du domaine des biopesticides chez CABI.
 
"En outre, ajoute-t-elle, l’utilisation de "Green Muscle" garantit la protection de l'environnement et de ses utilisateurs".
 
Surveillance
 
Bien que ce biopesticide soit commercialisé aujourd’hui par le groupe BASF, Belinda Luke indique que CABI apporte toujours apporte toujours son concours à quiconque aurait besoin d’informations sur la meilleure façon d’utiliser ce produit.
 
Quoi qu’il en soit, à la suite des acteurs nigériens de la lutte antiacridienne, cette spécialiste trouve que la surveillance reste la meilleure arme contre le criquet pèlerin. "Ce dont on a besoin, ce sont des yeux dans les champs pour surveiller l’effectif des criquets afin de les traiter dès que la nécessité s’impose", dit-elle.
 
Pendant ce temps, la recherche se poursuit et le Niger a l’avantage d’abriter sur son sol le Centre régional Agrhymet (Agro-hydro-météo). Cette institution, créée par le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), a pour mission d’"informer et former sur la sécurité alimentaire, la lutte contre la désertification et la maîtrise de l’eau dans le Sahel et en Afrique de l'Ouest".
 
Le Centre Agrhymet dispose, entre autres, d’un insectarium où l’on élève les acridiens dans la perspective des travaux de recherche. Bien qu’il s’agisse d’une institution au service des 13 pays membres du CILSS, "le Centre Agrhymet offre au Niger un avantage dans la mesure où tout ce qui y est développé comme outil d’aide à la décision ou qu’on produit comme information est d’abord implémenté dans les pays les plus proches, donc au Niger", confie l’entomologiste Idrissa Maiga.
 
"Il va de soi que notre collaboration avec les services techniques nationaux du Niger en charge de la menace acridienne est beaucoup plus poussée du fait de cette proximité", ajoute l’intéressé.

“Les dépenses qui ont été nécessaires pour venir à bout de l’invasion de 2003 – 2005 auraient permis de couvrir 170 années de prévention”

FAO

Pourtant, malgré tout ce dispositif, il arrive bien souvent que l’alerte donnée sur une infestation de criquets ne s’accompagne pas d’une réponse instantanée de la part des services compétents. C’est ce qui s’est produit à Bani Kosseye lors de la dernière campagne agricole où les populations ont encore en travers de la gorge le fait que les services techniques ne soient pas intervenus dès qu’elles ont donné l’alerte.
 
A la DGPV comme au CNLA, l’on évoque des raisons allant de l’indisponibilité de moyens financiers à la procédure de mise à disposition d’une escorte militaire pour les équipes, en passant par l’insuffisance des effectifs du personnel devant assurer la surveillance et l’intervention en plusieurs endroits à la fois. Des difficultés qui ont fait naître l’idée de recourir dans un futur proche à des drones pour accroître l’efficacité de cette opération de prospection et d’intervention.
 
En attendant, les populations des villages se contentent des moyens du bord : "nous avons une méthode traditionnelle qui consiste à mettre un peu de feu autour des champs ; car, lorsqu’il y a de la fumée, les criquets s’envolent et s’éloignent", témoigne Issaka Arouna du village Bani Kosseye. Hélas, pour la campagne agricole 2016, cette méthode n’a pas été suffisante…

Cet article fait partie d'une série produite en collaboration avec CABI – Centre for Agriculture and Biosciences International.