18/10/17

Un fonds pour la mise en valeur du Bassin du fleuve Congo

Congo River
Crédit image: CIFOR

Lecture rapide

  • Les Etats signataires financeront l'initiative à hauteur de 600 millions de CFA par an
  • L'objectif est de viabiliser le deuxième poumon du monde, après l’Amazone
  • Les 16 pays utiliseront le fonds bleu comme un tremplin pour le développement

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Réunis début octobre à Brazzaville, pour accélérer l'opérationnalisation de la Commission du Bassin du Congo, les pays d'Afrique centrale et de l'Est ont convenu d'un plan de financement à hauteur de 100 millions d'euros (600 millions de Francs CFA) par an, pour financer divers projets de viabilisation du Bassin du fleuve Congo.

L'initiative, connue sous le nom de "fonds bleu", a été ratifiée par douze pays de la région.

“Nous n'avons pas le droit à l'échec. Et pour cela, nous devons agir vite et ensemble.”

Arlette Soudan Nonault
Ministre de l’Environnement – Congo

Portée par le Congo à la 22ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 22) à Marrakech, elle met l’accent sur la préservation des eaux et forêts du bassin du Congo, par le biais de la valorisation de l’économie bleue, sous-tendue par la pêche, le transport, le tourisme, le secteur énergétique entre autres.

"Avec 200 millions d’hectares de forêts, le bassin du Congo qui abrite au moins 10% de la diversité mondiale, est le deuxième poumon du monde, après l’Amazonie", a déclaré à SciDev.Net, le climatologue Maurice Tsalefack, doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines à l’université de Dschang, au Cameroun.

"Le bassin du fleuve Congo séquestre au moins 10 % du carbone dans le monde et génère une partie importante de l’oxygène nécessaire à la vie de toute l’humanité", a-t-il poursuivi.
 
Le fleuve Congo, long de 4700 kilomètres, est présenté comme le deuxième fleuve dans le monde, de par son débit [1], juste après l’Amazone.

Des atouts à même de positionner le fonds bleu comme "véritable catalyseur économique dans la sous-région", a pour sa part estimé Marie Marguerite Tchibakala, membre du Réseau national femmes et climat du Congo. 
 
"Le transport, la navigation, l'irrigation, les programmes hydro-électriques sont des programmes fédérateurs", a-t-elle déclaré à SciDev.Net.
 
"Les pays et les communautés doivent mutualiser leurs efforts, pour qu'une intégration réelle se fasse."

Les pays signataires du mémorandum d’entente [2] créant ce "fonds bleu" envisagent la levée de 100 millions d’euros chaque année pour rendre effective cette initiative, selon une note de présentation de Brazzaville Fondation [3], qui est impliquée dans le projet.

Les contributions des pays membres alimenteront le fonds de départ, parallèlement avec celles des partenaires.
La 23e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 23), prévue le mois prochain à Bonn, en Allemagne, se présente ainsi comme une grande opportunité de financement.

"Nous n'avons pas le droit à l'échec. Et pour cela, nous devons agir vite et ensemble", a averti Arlette Soudan Nonault, la ministre congolaise du tourisme et de l’environnement. Pour elle, il est question de "mettre en place un rapport de force crédible, car (…) si les émissions nocives viennent du nord, les catastrophes dites naturelles – mais en réalité provoquées -, frappent au sud."

Au-delà de la préservation de l’environnement, les pays du bassin du Congo veulent se servir de l’économie bleue comme moteur du développement.

Ainsi, le fonds bleu envisage, entre autres, l’amélioration des voies de navigation intérieure et l’aménagement des ports secondaires, le développement de la pêche durable, la lutte contre la pollution des cours d’eaux, la valorisation des mangroves et le renforcement de l’irrigation, en vue de l’accroissement de la productivité agricole.

Une première évaluation de l’avancement de l'initiative aura lieu dès mai 2018.

Références

[1] 41 800 m3/sec
[2] Angola, Burundi, Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, République centrafricaine, Congo, République démocratique du Congo, Tanzanie, Tchad, Rwanda, Zambie, Kenya, Soudan du sud, Sao Tomé et Principe auquel s’est joint le Maroc.
[3] Note de présentation de Brazzaville Fondation