13/11/15

Le Togo recourt au quinoa pour la sécurité alimentaire

Quinoa graines
Crédit image: Flickr / Ross Catrow

Lecture rapide

  • Le quinoa produit des graines en grande quantité, même sur un sol aride
  • Cet aliment aide à combattre des maladies comme le diabète et l’hypertension
  • Cette plante a une résine qui repousse les insectes et la dispense des pesticides

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Le gouvernement du Togo, impliqué dans un projet sous-régional, mené en partenariat avec l’Organisation des Nations-unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), se prépare à introduire le quinoa dans ses champs afin d’améliorer la sécurité alimentaire dans le pays.
 
A en croire Ouro-Koura Agadazi, le ministre togolais de l’Agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique, cette plante originaire de l’Amérique du sud sera cultivée d’ici à quelques mois dans les champs du pays.
 
Le processus devant aboutir à l’introduction de cette plante auprès des paysans, se met petit à petit en place grâce au projet dénommé "Assistance technique pour le renforcement du système alimentaire du quinoa", financé par la FAO au profit de six pays : Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.
 
Déjà, les différents tests d’adaptabilité aux sols et aux climats du Togo de cette plante dont on connaît la capacité de résistance à de rudes conditions climatiques comme la sécheresse, ont été réalisés dans trois régions du pays, par l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA).
 
Les résultats de ces expériences sont concluants et ont même été partagés par les différents acteurs du projet en présence du Cameroun, à l’occasion d’un atelier tenu à Lomé (Togo), le 29 octobre 2015.
 
Ce sont les qualités nutritionnelles du quinoa qui amènent les Etats impliqués dans le programme à proposer la culture de cette plante aux paysans aux côtés des nombreuses autres espèces végétales déjà cultivées dans le pays.
 
"Le quinoa a une double teneur en protéines et contient beaucoup de vitamines (B1, B2, B3, E), de minéraux (K, Fe, P, Mn, Mg, Zn et Ca), d’huiles de bonne qualité insaturées, de fibres, d’amidon de bonne qualité", explique Enrique A. Martinez, chercheur au Centre d’études approfondies des zones arides (CEAZA) du Chili
 
Il ajoute que "cette plante contient 20 acides aminés, y compris les huit éléments essentiels que les humains ne peuvent pas fabriquer".

Le quinoa pousse avec très peu de pluies ou d'irrigation ; il est ainsi parfaitement adapté pour faire face au changement climatique et il donne de bons rendements sur des sols pauvres et bien plus sur des sols fertiles

Amadou Coulibaly
Chercheur, IPR/IFRA, Katibougou-Mali

 Elle a aussi, dit-il, des propriétés fonctionnelles qui facilitent une bonne régénération des neurones, le renforcement des muscles, la baisse du niveau de stress et d’anxiété et la production de lait maternel.
 
"Le quinoa aide à lutter contre le diabète, l'hypertension, la fatigue, les maladies de la prostate, et il rend la femme plus fertile", renchérit Amadou Coulibaly, chercheur à l’Institut polytechnique rural de formation et de recherche appliquée (IPR/IFRA) de Katibougou au Mali où cette plante est cultivée depuis 2007.
 
Des qualités qui expliquent la cherté du quinoa dont le kilogramme, sur le marché européen, coûte 10 euros (environ 6 600 FCFA).
                      
Au Togo, les chercheurs indiquent que l’alimentation est caractérisée par de faibles apports protéiques et lipidiques et que le quinoa pourrait corriger ces carences.
 
"Je pense que son introduction réfléchie sera positive pour les agriculteurs et les consommateurs et pour le pays tout entier", affirme Amadou Coulibaly.
 
Précisant que sa résine cosmétique constitue aussi un insecticide efficace contre les nématodes, les bactéries et les larves des anophèles.
 
Mais, l’introduction de la culture du quinoa peut aussi constituer une sorte de réponse aux perturbations liées aux changements climatiques.
 
"Il pousse avec très peu de pluies ou d'irrigation ; il est ainsi parfaitement adapté pour faire face au changement climatique", explique Amadou Coulibaly qui ajoute "qu’il donne de bons rendements sur des sols pauvres et bien plus sur des sols fertiles".
 
Selon les chercheurs, cette plante qui sert à se nourrir et à se soigner est recouverte d’une résine amère appelée saponine, qui éloigne naturellement les oiseaux et n’a pas besoin de traitement à base d’insecticide pour être cultivée.