31/10/13

La transformation de riz local réduit les pertes post-récolte

Africa Rice 598
Crédit image: Flickr/Gates Foundation

Lecture rapide

  • Une importante quantité du riz produit en Afrique est perdue, faute de politiques de conservation et de transformation
  • Les spécialistes encouragent donc à la transformation locale du riz pour maximiser le rendement
  • Les instituts de recherche jugent pour leur part indispensable l'implication des décideurs dans la mise en place d'une politique de soutien au commerce et à la transformation du riz

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Selon Eddy Ngonkeu, coordinateur scientifique des cultures annuelles à l'Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) à Yaoundé, les riziculteurs doivent aussi investir dans la transformation du riz, afin d'augmenter leurs revenus plutôt que de vendre à l'état brut, comme c'est parfois le cas.
 
Par exemple, estime Eddy Ngonkeu, le Cameroun a produit 300.000 tonnes de riz en 2012, mais 125.000 tonnes ont été perdues en raison de l'absence de traitement et de conservation.
 
"La transformation doit maintenant suivre la production pour minimiser les pertes post-récolte et accroître les revenus des agriculteurs", a déclaré Eddy Ngonkeu à SciDev.Net.
 
Depuis 2009, la production de riz a augmenté dans de nombreux pays africains et le stockage est devenu une pratique courante.

“Les décideurs politiques devraient élaborer et mettre en œuvre des programmes de soutien au commerce et à la transformation du riz.”

Frédéric Lançon, chercheur au CIRAD

Mais la transformation est encore le parent pauvre de la chaîne de valeur de la production de riz en Afrique.
 
L’IRAD met en œuvre un programme de transformation du riz en produit alimentaire à partir des grains de riz paddy ou des résidus de riz.
 
Selon Dorothy Maala, responsable de ce programme, le jus de riz, du riz frit, des boissons à base de riz ( malt et whisky ), des biscuits enrichis, les aliments et les farines alimentaires de riz sont produits et vendus sur le marché par les agriculteurs ou les associations de femmes transformatrices de produits agricoles.
 
"Aujourd'hui, il n’est plus question seulement de produire, mais d'abord être là pour transformer, commercialiser et ajouter plus de valeur. C'est pourquoi nous voulons maintenant mettre l'accent non seulement sur les petits producteurs, mais aussi l'agro-industrie."
 
Pour être compétitif, "il faut vraiment mettre l'accent sur les efforts de soutien à la recherche pour l'innovation dans le domaine de l'agro- industrie", a déclaré Adama Traoré, directeur général par intérim du Centre du riz pour l'Afrique (AfricaRice), basé au Bénin.
 
Frédéric Lançon, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), a pour sa part fait valoir que les pays africains doivent mettre en œuvre des politiques publiques pour financer la transformation et la commercialisation du riz.
 
"Les décideurs politiques devraient élaborer et mettre en œuvre des programmes de soutien au commerce et à la transformation du riz", a déclaré Frédéric Lançon.