23/10/17

Les pays invités à associer de plus en plus agriculture et TIC

UIT FAO Articles
Crédit image: World Bank Photo library

Lecture rapide

  • La FAO et l’UIT ont signé un accord pour l’utilisation des TIC dans l’agriculture
  • Des essais montrent que le recours aux TIC peut aider à améliorer les rendements
  • La satisfaction des besoins alimentaires du monde d’ici à 2050 passe par l’e-agriculture

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L'Organisation des nations unies pour l'alimentation (FAO) et l’Union internationale des télécommunications (UIT) ont signé le mois dernier un protocole d’accord portant amélioration des "capacités des communautés rurales à adopter et à utiliser les TIC dans l'agriculture, la surveillance du changement climatique et la prévention des catastrophes".
 
James Azevedo Görgen, conseiller principal en technologie à la FAO, explique que "pour nourrir les 9,6 milliards de personnes qui peupleront la planète d'ici à 2050, la production alimentaire doit augmenter de 70%" à cette échelle de temps.
 
Pour le fonctionnaire onusien, "l'innovation technologique numérique est la clé pour soutenir et transformer l'alimentation et l'agriculture".

“Pour nourrir les 9,6 milliards de personnes qui peupleront la planète d'ici à 2050, la production alimentaire doit augmenter de 70%" 

James Azevedo Gorgen
FAO

Hani Eskandar, coordinateur pour les applications TIC au Bureau de développement des télécommunications de l’UIT, énumère quelques-unes de ces innovations susceptibles de révolutionner le secteur agricole.
 
"Les exemples comprennent le développement de plates-formes par lesquelles les agriculteurs peuvent obtenir des informations de manière pratique et rentable et se connecter avec les communautés agricoles locales et les prestataires de services agricoles pour apprendre rapidement les bonnes pratiques agricoles, partager les connaissances et obtenir un meilleur accès aux marchés", explique-t-il.
 
"L'utilisation de drones agricoles est un autre exemple d'innovation qui peut transformer la façon dont les petits agriculteurs prennent des décisions concernant les pesticides, l'arrosage et les engrais", ajoute Hani Eskandar.
 
Ces exemples s’appuient sur des essais qui se sont révélés "concluants" dans certains pays, par exemple au Sénégal, où l’Institut de Recherches Agricoles (ISRA) développe avec succès un concept de village climato-intelligent.
 
El Hadji Traoré, directeur scientifique de l'ISRA, explique que son organisation a intéressé un échantillon de paysans à l'utilisation des bulletins météorologiques diffusés par radiotélévision ou par téléphone portable, pour bien choisir le moment de mener les activités culturales –  semailles, épandage d’engrais, sarclage, etc.
 
Selon lui, "utiliser les informations de la météo pour déterminer l’opportunité des activités culturales s'avère important et peut impacter sur la productivité agricole et donc jouer de façon positive sur la sécurité alimentaire, car le paysan va produire mieux."
 
"Les expériences menées avec des paysans témoins dans une localité de la région de Kaffrine au Sénégal ont été si concluantes que les habitants ont souhaité que l'expérience soit étendue à tous les villageois", se réjouit El Hadji Traoré.
 
Du coup, il fonde beaucoup d’espoirs sur le partenariat FAO/UIT : "Nous en attendons un accès plus facile des ruraux à une téléphonie de qualité, un accompagnement de la recherche pour démultiplier l'expérience des villages climato-intelligents et la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles à travers les TIC, ainsi que le développement de logiciels en langue nationale pour la diffusion de messages automatiques par téléphone".
 
Pour sa part, James Azevedo Gorgen précise au sujet de ce partenariat que "la première action vise à promouvoir le développement de politiques d'e-agriculture pour les Etats membres, en intégrant différents programmes locaux dans un cadre cohérent pour atteindre plus de bénéficiaires avec moins de ressources".
 
Pour cela, les deux organisations ont publié cette année un document cadre intitulé E-Agriculture in Action après avoir produit en 2016 un guide spécifique pour les pays d’Asie et du Pacifique.
 
Au moment de la signature du protocole d’accord, Houlin Zhao, secrétaire général de l'UIT et José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, ont en outre indiqué que "l'une des priorités sera d'encourager l'acquisition de compétences numériques chez les femmes et les jeunes dans le secteur agricole".