22/03/17

La FAO lance un projet d’inclusion des TIC à l’agriculture

Smart farming
Crédit image: Flickr / CIAT

Lecture rapide

  • Il s’agit de fournir aux agriculteurs, via les TIC, les infos utiles à leurs activités
  • Les infos relèveront de la santé animale, de la nutrition, du marché agricole…
  • La phase pilote du projet compte toucher plus de 40 000 producteurs au Sénégal

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L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a choisi le Sénégal et le Rwanda pour mettre en œuvre la phase pilote du programme intitulé "Services agricoles et inclusion digitale en Afrique".
 
Ce projet ambitionne de permettre aux producteurs agricoles, mais aussi aux femmes et aux jeunes qui travaillent dans le secteur agricole en milieu rural, d’avoir accès à des informations susceptibles de les aider à développer leurs activités et à améliorer leurs rendements et leurs revenus.
 

“S'il y a des informations météorologiques indiquant le meilleur moment pour retourner le sol, semer ou récolter en ces temps de changement climatique, cette valeur ajoutée peut beaucoup aider”

Cezar Santos Alvarez
Division des technologies de l’information, FAO

A en croire la FAO, ces informations devront leur permettre par exemple de connaître les perturbations climatiques, de savoir quand est-ce qu’il va pleuvoir, quand est-ce qu’il faut semer, quels sont les prix sur les marchés, etc.
 
Développée par la division de l’information et de la technologie de la FAO, cette initiative compte fournir à la cible des informations se rapportant à quatre secteurs d’activités précis : la santé animale, la nutrition, le marché agricole et le changement climatique.
 
Pour cela, des applications spécifiques vont être développées pour fournir ces services par SMS ou par voix pour l’essentiel.
 
"C’est vrai qu’ils ont leur propre culture ; mais, s'il y a des informations météorologiques indiquant le meilleur moment pour retourner le sol, semer ou récolter en ces temps de changement climatique profond, cette valeur ajoutée peut beaucoup aider", se convainc Cezar Santos Alvarez de la division des technologies de l’information à la FAO.
 
"Quels vont être les prix demain sur les marchés? Est-ce que je peux attendre un jour de plus pour vendre mieux mon maïs ? Ces informations régulièrement mises à jour vont les aider à prendre la bonne décision en tant qu'agriculteur", poursuit-il.
 
Pour ce qui est du Sénégal, le programme a été officiellement lancé ce mardi, 21 mars 2017 à Dakar ; mais, il sera concrètement implémenté dans la région de Tambacounda située dans l’est du pays.
 
Cette région a été choisie pour " sa position géographique, le fort taux de prévalence de la pauvreté avec environ entre 62,5 % et 72% de sa population qui sont de petits exploitants agricoles".
 
C’est au cours de cet atelier de lancement que devait être défini le contenu des informations qui seront mises à la disposition de la population cible du projet et des moyens les plus efficaces pour les diffuser.
 

Taux de pénétration

 
"Nous arrivons avec de nouveaux produits et contenus. Mais, c’est vous-mêmes ici au Sénégal qui devez prendre les décisions. Car toute initiative doit répondre aux besoins locaux", précise Félix Baquedano, économiste au Système mondial d'information et d'alerte rapide de la FAO.
 
"Nous ne pouvons pas proposer une technologie à laquelle les producteurs ne peuvent pas accéder faute d’électricité par exemple. Mais, il faut être ambitieux", ajoute-t-il.
 
A l’occasion de ce lancement, Reda Lebtahi, représentant de la FAO au Sénégal a indiqué que le programme dans le pays "vise à faciliter l’accès aux conseils et aux services agricoles à plus de 40 000 producteurs et à des milliers de jeunes et de femmes en milieu rural".
 
L’intéressé compte de ce fait sur l’état des lieux des technologies de l’information et de la communication (TIC) au Sénégal pour atteindre ces objectifs.
 
Selon en effet les statistiques de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes, citées par la FAO, le taux de pénétration des services Internet dans le pays est de 58,79% ; avec 7 260 000 internautes et 15 186 485 abonnés au téléphone mobile.
 
"Ces chiffres sont réconfortants. Cependant, l’impact de ces technologies n’est pas tout à fait positif, sachant que l’inégalité se creuse encore entre les internautes avertis et ceux qui n’ont pas, de prime abord, les compétences nécessaires pour utiliser ou bénéficier des services liés aux technologies de l’information et de la communication", commente Reda Lebtahi.
 
Ce dernier conclut en disant que "la mise en œuvre de ce projet se fera par la création d’un cadre de partenariats avec les ministères et les institutions, les organisations de la société civile et les entreprises locales pour le développement de solutions web et mobile, adaptées aux contextes sénégalais avec l’implication de jeunes entrepreneurs et de développeurs".