12/10/17

L’Afrique doit investir dans les recensements agricoles

woman measures a drought resistant sorghum
Crédit image: Panos

Lecture rapide

  • Vingt-deux pays africains ont participé aux recensements agricoles de 2010
  • L'absence de données agricoles complètes entrave la prise de décision
  • Un expert estime que le recensement de 2020 devrait inclure les questions de genre

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[NAIROBI] Des experts estiment nécessaire que les pays d'Afrique subsaharienne investissent davantage dans la réalisation de recensements agricoles pour la croissance durable du secteur agricole sur le continent.
 
Selon la FAO, le recensement agricole est le processus de collecte et de diffusion de données sur la structure de l'agriculture dans un pays.
 
Les experts présents à une réunion régionale du Programme Mondial pour le Recensement Agricole (WCA – World Programme for the Census of Agriculture 2020), tenue le mois dernier (18-22 septembre) au Kenya, ont indiqué que les pays africains étaient en mesure de mener des recensements sur l'agriculture parce que 22 pays de la région ont participé au dernier recensement tenu en 2010. Mais ils ont ajouté qu'il était nécessaire de renforcer les capacités et les investissements financiers pour que davantage de pays réalisent des recensements.

“L'Afrique abrite le plus grand nombre de personnes sous-alimentées, mais la plupart des pays ont une faible capacité de collecte, d'analyse et de diffusion des données agricoles.”

Jairo Castano, FAO

 
Les experts craignaient que les données agricoles disponibles dans la région ne soient pas suffisamment complètes pour faciliter la planification et la prise de décisions dans le secteur.
 
La réunion organisée par la FAO a réuni des chercheurs en agronomie et des décideurs pour discuter des nouvelles caractéristiques du WCA 2020 à la lumière de l'Agenda 2030 de l'ONU sur le développement durable et d'autres initiatives.
 
Jairo Castano, statisticien principal de la FAO, a déclaré qu'avec environ 800 millions de personnes souffrant de malnutrition dans le monde, il est impératif que les gouvernements et les agences de développement disposent de données précises, opportunes et accessibles pour la prise de décision.
 
"L'Afrique abrite le plus grand nombre de personnes sous-alimentées, mais la plupart des pays ont une faible capacité de collecte, d'analyse et de diffusion des données agricoles", a déclaré Jairo Castano. "Ceci est dû aux faibles investissements et à la priorisation des données agricoles".
 
Il a exhorté les pays africains à améliorer leur abilité à mener des recensements agricoles bien gérés, citant les capacités fournies par la FAO à travers des tables rondes pour préparer les pays au recensement de 2020.
 
La réunion a été organisée pour 20 pays africains dont le Botswana, l'Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, la Namibie, le Nigeria, la Tanzanie, l'Afrique du Sud, le Soudan du Sud, l'Ouganda et le Zimbabwe.
 
Selon Jairo Castano, certains responsables du secteur agricole ont des données de base insuffisantes ou inexistantes telles que le nombre d'agriculteurs dans leur pays et l'âge moyen de la population rurale. Il a dit que le continent doit renforcer la qualité et la disponibilité des données s'il veut nourrir une population en pleine croissance.
 
La FAO a organisé le WCA 2020 sous 15 thèmes, notamment la terre, l'irrigation, les cultures, l'élevage, la démographie et les caractéristiques sociales, la sécurité alimentaire des ménages, la pêche et l'aquaculture.
 
Willy Bett, ministre kenyan pour l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, a déclaré que le pays procédera à son premier recensement agricole complet en 2019 dont la méthodologie sera éclairée par les directives du WCA 2020.
 
"En raison de nos systèmes agricoles uniques, l'Afrique a besoin de données plus que toute autre partie du monde", a déclaré Willy Bett, ajoutant que les pays africains sont confrontés à des défis systématiques qui entravent la production et la gestion de données et de statistiques agricoles de haute qualité.
 
Agnès Kyalo, coordinatrice du recensement du programme agricole du Kenya au ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et des Pêches, déclare à SciDev.Net qu'il est impératif que les prochains recensements nationaux intègrent la composante de la dynamique de genre.
 
"Nous devons savoir si nous avons modifié la manière dont nous abordons les questions d'égalité des sexes dans l'agriculture, afin d'éclairer la façon dont nous y répondons", a déclaré Agnès Kyalo, soulignant la nécessité de savoir si les propriétaires fonciers sont des hommes ou des femmes.