20/09/17

Renforcer les capacités des journalistes scientifiques africains

WCSJ2013

Lecture rapide

  • Une initiative de deux ans vise à aider les journalistes scientifiques africains
  • L'accent sera mis initialement sur le Kenya, le Nigéria, le Sénégal et l'Afrique du Sud
  • Le projet pourrait stimuler la qualité du journalisme et créer un impact sociétal

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[Grahamstown, Afrique du Sud] Un programme de deux ans a été lancé pour renforcer les capacités des journalistes scientifiques et améliorer la couverture de l'actualité scientifique en Afrique.
 
Il a été lancé le 1er septembre dernier dans le but de reconnaître le rôle important du journalisme scientifique dans la promotion du développement socio-économique de l'Afrique.
 
Selon Deborah-Fay Ndlovu, gestionnaire du projet et responsable de la communication de l'Académie africaine des sciences (AAS), le projet est financé par l'AAS, avec le soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates et en partenariat avec la Fédération africaine des journalistes scientifiques (FAJS) et l'Association sud-africaine des journalistes scientifiques.
 
Deborah-Fay Ndlovu n'a cependant pas rendu public le montant du financement obtenu par le projet.

“Peu de journalistes scientifiques africains ont la capacité d'écrire de bons articles ; ils ont donc besoin d'un coup de main.”

Deborah-Fay Ndlovu
Académie africaine des sciences (AAS)

Le projet se concentrera sur les domaines stratégiques des activités de l'AAS, dont la santé et le bien-être, le changement climatique, la sécurité alimentaire et la science, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STEM), avec des journalistes ciblés du Kenya, du Nigéria, du Sénégal et d'Afrique du Sud, dans la première phase.
 
Après la mise en œuvre réussie du projet dans ces quatre pays, il sera ensuite ouvert à d'autres pays d'Afrique comme l'Éthiopie, le Ghana, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe.
 
Deborah Ndlovu a déclaré à SciDev.Net que la plupart des titres de la presse africaine sont en cessation d'activités, à cause d'un financement insuffisant et regretté que peu de d'organes de presse se concentrent sur la science : "Cela fait que de nombreux sujets scientifiques ne sont pas publiés par les organes de presse africains".
 
"Peu de journalistes scientifiques africains ont la capacité d'écrire de bons articles ; ils ont donc besoin d'un coup de main", ajoute Deborah-Fay Ndlovu.
 
Grâce au projet, les journalistes seront orientés dans la couverture de l'actualité scientifique par d'autres journalistes scientifiques africains et du reste du monde pour affiner et améliorer leurs propositions de sujets, les aider à construire des sujets et à présenter des articles crédibles.
 
"Cela contribuera à la qualité des informations scientifiques en Afrique, créant ainsi un impact sur la société et une prise de conscience pour plus de financements", explique encore Deborah-Fay Ndlovu.
 
Mandi Smallhorne, présidente de la FAJS et membre du conseil d'administration de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques, affirme pour sa part qu'un journalisme scientifique solide est essentiel au développement et à la démocratie en Afrique : "La science est une pierre angulaire du développement, mais si les gens ne comprennent pas correctement les enjeux, ils ne peuvent pas faire des choix conséquents en matière de vote, qui soutiennent un développement judicieux."
 
Les défis et les opportunités auxquels sont confrontés les pays africains aujourd'hui et dans un avenir prévisible sont à bien des égards liés aux sciences.
 
"Nous avons besoin de journalistes capables de lire et d'interroger des articles scientifiques, et… d'interviewer des scientifiques pour raconter leurs expériences, afin que les publics profanes puissent les comprendre", note Mandi Smallhorne, ajoutant que les journalistes scientifiques sont essentiels pour aider les gens à comprendre de nombreux problèmes, y compris les impacts du changement climatique, les causes des coulées de boue mortelles, à l'image de celle du mois d'août en Sierra Leone, les nouvelles technologies de semences, les choix d'énergie renouvelable ou les nouvelles épidémies.
 
Mandi Smallhorne, journaliste scientifique indépendante basée en Afrique du Sud, exhorte les gouvernements africains à soutenir les journalistes scientifiques parce qu'ils peuvent aider à stimuler la science en Afrique, en mettant l'accent sur la recherche scientifique menée sur le continent.
  
Cet article a été rédigé par le desk Afrique anglophone de SciDev.Net.